Commotions : Atteint de démence précoce, l'ancien pilier anglais Steve Thompson « ne se souvient pas » avoir gagné la Coupe du monde en 2003
RUGBY•L'ancien pilier souffre de démence précoce à 42 ans en raison des commotionsWilliam Pereira
Steve Thompson a gagné la Coupe du monde en 2003 avec l’Angleterre, remporté le Grand Chelem et plein d’autres trophées dont le rugby lui a fait cadeau. En contrepartie, celui-ci l’a marqué à vie et aujourd’hui, on lui a diagnostiqué une démence précoce ainsi qu’une encéphalopathie traumatique chronique probable. A seulement 42 ans. Quand il regarde les matchs de l’époque, dit-il au Guardian, « c’est comme si je regardais jouer l’Angleterre maintenant. Sauf que j’étais là. Mais je ne me souviens pas du tout d’avoir été là. Honnêtement, je ne connais le score d’aucun de ces matchs. » Parfois, il lui arrive même d’oublier le nom de sa femme, où il en était dans un livre ou quelle série il a regardée.
Ce genre de témoignage émanant de joueurs de rugby n’est ni inédit, ni isolé. Une action en justice va ainsi être intentée par une centaine de rugbymen qui vivent avec des séquelles de commotions cérébrales contre World rugby et les fédérations anglaise et galloise. Ce groupe composé d’une majorité de jeunes retraités estime que les instances ont mal pris en charge ces commotions et même parfois fermé les yeux dessus. L’ancien flanker anglais Michael Lipman a par exemple déclaré au Daily Mail : « si je n’étais pas complètement KO, je jouais. »
De trois semaines à six jours de repos pour les commotionnés
Les joueurs et leur avocat basent leur combat sur une étude de l’université de Monfort, pour prouver que les instances étaient conscientes du danger. La durée de repos en cas de commotions a même été réduite au fil des années. En 2011, elle était de six jours, bien loin des trois semaines imposées en 1977 aux joueurs commotionnés. Les avocats du groupe espèrent que d’autres anciens joueurs se joindront au combat une fois que l’action sera lancée. Un combat, cette fois, pour leur vie.