RUGBYL'incroyable longévité de Jennifer Troncy, qui a joué 12 finales en 13 ans

Douze finales en treize ans: L'incroyable longévité de Jennifer Troncy avec Montpellier

RUGBYMontpellier dispute sa douzième finale du championnat de France de rugby féminin en treize ans. Jennifer Troncy, sa demi de mêlée titulaire, les a toutes disputées
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Montpellier dispute face au Stade toulousain sa douzième finale du championnat de France de rugby féminin en treize ans (pour sept victoires et quatre défaites en finales à ce jour).
  • La demi de mêlée Jennifer Troncy a été de toutes les finales depuis 2007 et sera encore titulaire cette fois.
  • A 33 ans, elle a fait partie des rugbywomen ayant participé aux premiers Jeux Olympiques de l’histoire ouverts au rugby féminin.

Elle a tout connu. Les débuts, les premiers titres… L’absence totale de reconnaissance des filles, jusqu’aux Jeux olympiques de Rio en 2016. A 33 ans, Jennifer Troncy est un personnage du rugby féminin. Et de Montpellier en particulier. Le club héraultais dispute contre le Stade toulousain, ce samedi (21h) à Tarbes, sa douzième finale de championnat de France en treize ans. Une régularité exceptionnelle pour sept victoires et quatre défaites. La demi de mêlée de Montpellier a été de tous ces combats.

« L’incarnation du rugby »

Ce samedi encore, elle sera la patronne des avants et la première animatrice du jeu montpelliérain. « Jenny, c’est l’incarnation du rugby. Elle mange rugby, elle dort rugby », évoque Pascal Mancuso, manager de la section féminine du MRC. « Je m’éclate. Tant que mentalement je ne vois pas la différence avec les nouvelles générations, je continuerai », explique-t-elle.

Jenny, c’est une vraie neuf, qui « parle fort sur le terrain et en dehors », sourit la vainqueur du Grand chelem 2014 avec le XV de France. « Elle adore la vie sociale, les copines. C’est du bonheur dans un groupe », reprend Pascal Mancuso.

Une pionnière dans le rugby féminin

Jenny « la gitane », comme la surnomment ses coéquipières avec affection, est une pionnière. Elle fut une des premières françaises à vivre du rugby avec un contrat fédéral pour préparer le retour du rugby aux JO : « Le rêve de tout sportif, une énorme fierté de représenter la France, mais une sixième place très mitigée », reconnaît-elle.

Elle a depuis repris son rythme de vie : les études pour terminer sa formation et depuis juin son métier de coach sportive. En France, seules 47 joueuses sont rémunérées à mi-temps par la fédération pour jouer au rugby : 23 pour le rugby à sept (discipline olympique), 24 pour le rugby à quinze (dont six de ses partenaires montpelliéraines). Jenny, comme les autres, s’entraîne tous les jours, voire plusieurs fois par jour…

« Je ne cours pas après les records »

Sportivement, les JO lui ont laissé un arrière-goût dans la bouche. Avec Montpellier, la déception a rarement été présente au bout des 80 minutes. Cette saison elles ont remporté leurs 16 matchs officiels (avec un total de 140 essais inscrits pour 11 encaissés). A leur tableau de chasse, treize victoires bonifiées sur quatorze en phase qualificative (dont certaines de plus de 100 points), deux succès 51-7 puis 40-12 en quarts et demi-finale.

Elles sont insatiables, « Super Jenny » en tête. « Je ne cours pas après les records. J’aborde chaque saison comme un objectif nouveau. Je pense que c’est la raison pour laquelle que je ne me suis jamais lassée. »