RUGBYLancé dans son «opération reconquête», le Stade Toulousain se délocalise

Top 14: Lancé dans son «opération reconquête», le Stade Toulousain se délocalise

RUGBYPour la deuxième année consécutive, le Stade Toulousain organise des entraînements délocalisés dans des clubs amateurs. Comme mercredi après-midi à Castanet-Tolosan…
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Après quatre dates la saison dernière (Tournefeuille, Gaillac, Balma et Blagnac), le Stade Toulousain a effectué mercredi sa première « délocalisation » de la saison.
  • Au programme de cet après-midi à Castanet-Tolosan : entraînement, ateliers avec de jeunes joueurs locaux, séance de dédicaces et rencontre avec les élus.
  • Le club veut renforcer les relations avec ses partenaires et ses supporters, mais aussi continuer à récupérer les meilleurs jeunes de sa région.

Castanet-Tolosan, paisible ville de 13.000 habitants dans la banlieue sud de Toulouse, mercredi en fin d’après-midi. Malgré le froid glacial, une centaine de jeunes de l’Avenir Castanéen rugby, poster du Stade Toulousain en main, fait sagement la queue devant le club-house. « On peut prendre des selfies ou pas ? » Plutôt, oui. A l’intérieur, 29 joueurs Rouge et Noir, détendus, sont assis côte à côte.

Tous sont prêts pour une longue séance de dédicaces, d’Arthur Bonneval, le premier de cordée, jusqu’à Iosefa Tekori, à l’autre bout. Ovalion, la mascotte à la crinière soyeuse, n’est pas bien loin, tandis que la sono balance Trois Cafés Gourmands et leur Corrèze en cathéter, Aya Nakamura ou, plus étonnant, La Compagnie Créole. Pas de bal masqué pourtant afin de clôturer l’événement, mais un goûter (pour les enfants seulement).

Castanet-Tolosan, en Haute-Garonne.
Castanet-Tolosan, en Haute-Garonne. - Maps4News

Cette scène se répétera dans quelques semaines, notamment à Pamiers et à Saint-Gaudens. Pour la deuxième saison d’affilée, l’actuel deuxième du Top 14, en pleine renaissance sportive, pratique des entraînements délocalisés. Une politique déjà adoptée précédemment par d’autres clubs dans différents sports,comme par les voisins footballeurs du TFC depuis 2011.

44 clubs partenaires

« Il s’agit de remercier nos jeunes supporters et de se rapprocher d’eux, explique Laura Chemarin, du service marketing stadiste. Nous voulons être présents sur notre territoire et créer des liens avec les clubs partenaires de l’association Stade Toulousain. » Ils sont 44 au total, situés dans un rayon d’une heure de route autour de la Ville rose.

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De l’arrivée du car des joueurs jusqu’à la réception officielle, avec dirigeants et élus, la mécanique de l’après-midi est bien huilée.

Avant de signer des autographes, les Toulousains (privés ce mercredi de huit internationaux qui préparent le Tournoi des 6 Nations) s’entraînent pendant une heure sur la pelouse boueuse du terrain d’honneur. Sous les yeux des supporters et des gamins du club, au planning parfois chamboulé…

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« Les enfants étaient trop pressés d’aller voir leurs vedettes »

« Initialement, nous avions prévu un petit entraînement, mais on l’a annulé, avoue Thierry Calvet, éducateur des U10 castanéens. Les enfants étaient trop excités, trop pressés d’aller voir leurs vedettes. » Certains sont encore plus chanceux, puisqu’une équipe du club a droit à des ateliers animés par des joueurs stadistes, sous le patronage de Michel Marfaing, directeur sportif du centre de formation, assisté pour l’occasion par le pilier Lucas Pointud.

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A Castanet, les heureux élus sont les U14. Les préados s’entraînent aux passes (avec Madaule et l’Espoir Youyoutte), aux duels (avec Verhaeghe et l’Espoir Gbizié) et au jeu en effectif réduit (avec Mermoz et Mauvaka). La délocalisation, c’est l’une des facettes de la reconquête entamée par le président Didier Lacroix dès sa prise de fonctions, à l’été 2017. Le club le plus titré de France sortait alors de sa pire saison depuis 41 ans, et Ernest-Wallon sonnait de plus en plus creux.

Comme il s’était peu à peu coupé de ses racines locales, comme les supporters venaient moins à lui, le Stade Toulousain a décidé d’aller à eux. « On va dans les clubs partenaires, on amène la bonne parole, glisse dans un sourire Michel Marfaing. On échange beaucoup avec les éducateurs et les dirigeants. »

L'hiver et ses fameux terrains boueux...
L'hiver et ses fameux terrains boueux... - N. Stival / 20 Minutes

Quand il ne se déplace pas comme ce mercredi, l’ancien centre ou ailier international (48 ans) accueille régulièrement les entraîneurs des écoles de rugby et des équipes de jeunes de la région à Ernest-Wallon, pour travailler les différentes facettes du jeu. En outre, avant chaque match du Top 14 à domicile, des tournois triangulaires U10 sont disputés, et les dirigeants des clubs concernés invités.

Se rapprocher de son public et de son vivier régional

Les « petits » sont ravis, et le « gros » s’y retrouve, en se rapprochant de son public mais aussi de son vivier régional, comme l’indique Marfaing.

« « Le but de cette collaboration, c’est de pérenniser les effectifs, avec les gros potentiels chez les jeunes qui, au moment opportun, intégreront le Stade Toulousain. » »

Peut-être que l’Ariégeois de naissance avait sous ses yeux ce mercredi à Castanet les futurs Marchand, Aldegheri, Ntamack ou Ramos. Autant d’enfants de la région révélés en Rouge et Noir, au point d’être retenus aujourd’hui en équipe de France.