Beaucoup en rêvaient, Laurent Marti l’a fait. Le président de l’Union Bordeaux-Bègles a réussi à attirer dans ses filets le manager le plus convoité du rugby français, Christophe Urios. « Dès que nous avons été mis en contact, il est devenu ma priorité », avoue-t-il. Qui n’aurait pas fait de même ? Alors que depuis des mois, le nom de l’actuel entraîneur de Castres revenait avec insistance pour prendre les rênes du XV de France après la Coupe du monde 2019.

Aujourd’hui, le travail de Christophe Urios est reconnu de tous. « Je n’ai entendu que du bien sur sa façon de manager et de fonctionner avec ses joueurs. Et puis, son parcours avec Castres et Oyonnax parle pour lui », souligne Matthieu Jalibert, le demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles. Avec ses deux derniers clubs, l’ancien talonneur a obtenu des résultats plus que probants :

• Oyonnax (2007-2015) : champion de France de ProD2 et une qualification pour les phases finales
• Castres (2015-2019) : champion de France 2018 et de multiples qualifications pour les phases finales

Les hommes avant tout

« Là-bas [dans le Tarn], il a créé un truc exceptionnel, reconnaît un autre joueur bordelais, on entend beaucoup de bonnes choses à son sujet. Il a l’air très pro et très humain. » Cette dernière qualité revient d’ailleurs systématiquement quand vous évoquez ce fils de vigneron, qui devrait donc vite trouver ses marques dans le Bordelais. Personnage charismatique à tout point de vue, celui qui a le verbe facile apporte en effet énormément d’importance aux relations humaines :

« Je dois avoir une relation forte avec mes joueurs. Le jeu il est accessoire. Vous faites des articles, sur les trucs techniques, les machins… Mon cul ! Les mecs s’ils n’ont pas envie de se battre ensemble… » »

C’est simple, « il n’a pas besoin de beaucoup parler pour que tu l’écoutes », résume l’un de ses anciens élèves. Un vrai meneur d’hommes au franc-parler qui fait dire à Laurent Marti que « le club n’a jamais connu une personne comme Christophe Urios. » A partir du 1er juillet 2019, l’UBB aura quatre ans pour le découvrir s’il va au bout de son contrat.

Là pour faire passer un cap à l’UBB

Mais attention, il ne faut pas réduire le diplômé en œnologie à une grande bouche. C’est aussi un entraîneur « très respecté pour sa connaissance du jeu », note son futur président. Le genre de manager capable de changer le cours d’un match grâce à son discours et surtout son analyse du jeu à la mi-temps. L’Héraultais impressionne aussi souvent les gens par sa lucidité, même à chaud quelques minutes après la fin d’une rencontre : « Il peut être très dur mais c’est toujours juste au final », glisse un ancien d’Oyonnax. Et c’est sûrement aussi pour ça que ses équipes gagnent !

Reste à savoir maintenant comme il s’acclimatera au contexte bordelais, toujours un peu particulier avec sa ville bourgeoise, ses supporters exigeants et ses joueurs sur courant alternatif ces dernières saisons. Mais, une chose est sûre, il aura les mains libres. Et avec lui, tous les espoirs sont permis : « Il peut aider le club à franchir un cap », espère Matthieu Jalibert.