RUGBYMalgré Jonah Lomu, pourquoi le rugby pro n'a jamais percé à Marseille?

VI Nations: Malgré Jonah Lomu, pourquoi le rugby pro n'a jamais percé à Marseille?

RUGBYComme à chaque match de rugby à Marseille, le Vélodrome sera bien garni, ce vendredi soir, pour France-Italie. Et pourtant, le rugby pro ne parvient pas à s’installer dans la cité phocéenne…
Jean Saint-Marc

J.S.-M.

L'essentiel

  • La deuxième ville de France ne compte pas de club professionnel de rugby.
  • Le problème est plus large, lié au manque d'infrastructures.

A Marseille, il n’y a qu’un seul Olympique, mais plusieurs maillots ciel et blanc. Ceux de l’OM, évidemment. Et ceux du Stade Phocéen, club de rugby méconnu… Pour lequel a pourtant joué la méga-star néo-zélandaise Jonah Lomu, en 2009. Sur le papier, l’histoire était belle : à 34 ans et après une greffe de rein, l’ancien All Black débarque pour faire monter « Marseille-Vitrolles » (son nom d’alors) de la troisième division à l’élite.

Six titularisations et une faillite plus tard, Lomu quitte Marseille et s’assoit, dit-il, sur quelques mois de salaire. Le club, lui, est rétrogradé en Fédérale 2. « Ils ont eu la folie des grandeurs », lâche un connaisseur du rugby marseillais. « Il ne suffit pas de faire venir des stars d’un autre temps pour lancer un club », glisse un autre, évoquant la « mauvaise gestion » des dirigeants d’alors. Le président Marseille-Vitrolles est un certain Claude Atcher, aujourd’hui directeur de France-2023 et personnage très controversé d’une fédé en plein marasme.

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Depuis cet épisode ? Rien, ou pas grand-chose. Les maillots sont toujours ciel et blanc, mais le Stade Phocéen, successeur de Marseille-Vitrolles, se débat en Promotion d’honneur - la septième division. Même chose pour le SMUC (Stade Marseillais Université Club). Les autres clubs marseillais évoluent encore plus bas.

Aix-en-Provence, capitale du rugby marseillais

Le rugby marseillais… C’est en fait à Aix que ça se passe. « Vous m’appelez pour parler du rugby aixois… Enfin provençal ? » En un lapsus, Denis Philipon, président de Provence Rugby, a tout dit. Son club, en poule élite de Fédérale 1, est plutôt bien embarqué pour monter en Pro D2. C’est d’ailleurs dans ses installations que s’est entraîné le XV de France, cette semaine :

« C’est super pour nous, nos partenaires et nos supporters peuvent aller voir les Bleus à l’entraînement. Il y a une vraie dynamique en ce moment, un vrai intérêt pour le rugby et pour notre club. Le stade ne fait que 3.500 places mais il est quasi toujours plein… On est en train de l’agrandir, on construit les choses petit à petit. Notre objectif, c’est d’accéder au Top 14 d’ici trois à cinq ans, et d’avoir à ce moment un beau stade à Aix ET un joyau à Marseille, le Vélodrome, pour les matchs-clés. » »

En attendant, Provence Rugby n’a joué qu’une seule fois à Marseille, en lever de rideau de Toulon-Toulouse, l’an dernier. Bien peu, mais bien assez pour empêcher l’émergence d’un club marseillo-marseillais. « Marseille, Marseille, faut oublier Marseille, s’emporte Alain Cadéac, patron du comité régional. Les élus parlent tout le temps de métropole : hé bien le club de Marseille, c’est Provence Rugby ! »

Manque de terrains

« Pas la place », disait-on à l’instant. Il faut prendre l’expression au pied de la lettre, selon Pierre Taindjis, président du comité départemental. Pour lui, le problème, à Marseille, c’est le manque de terrains :

« Quand vous avez une équipe première qui s’entraîne parfois sur un demi-terrain, faute de stade… Ils ne risquent pas de monter ! J’ai des terrains où on a deux clubs dessus, plus les facs, plus le foot américain et le baseball ! Donnez-moi des terrains et je mets du monde dessus… On refuse des jeunes tous les ans ! » »

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Le fameux problème des infrastructures sportives marseillaises, sans cesse évoqué, jamais résolu. Qui explique peut-être pourquoi la deuxième ville de France n’a que deux clubs pros qui évoluent dans l’élite de leur discipline : l’OM et le Cercle des nageurs.