VIDEO. XV de France: François Ruffin défend Novès contre Laporte, «incarnation vivante du rugby pognon»
RUGBY•Le député La France insoumise de la Somme ne s’intéresse pas qu’aux dérives du football…Nicolas Stival
L'essentiel
- Dans une vidéo, François Ruffin se penche sur les mauvais résultats du XV de France.
- Pour l’élu picard, l’argent injecté massivement dans le rugby a fait basculer le cœur du pouvoir de la Fédération vers les clubs du Top 14.
On savait François Ruffin fan de ballon rond, bien avant qu’il porte un maillot de foot dans l’Assemblée nationale. Mais le député France insoumise de la Somme apprécie aussi le rugby. Dans une vidéo très enjouée publiée sur sa chaîne YouTube, le coauteur de Comment ils nous ont volé le football : la mondialisation racontée par le ballon étend sa réflexion au monde de l’ovalie.
Le rugby business s’est développé « sur l’échelle d’une génération, alors que dans le foot, ça a pris 30 ou 40 ans », observe Ruffin. « Le fait que l’équipe de France se porte aussi mal et depuis tellement d’années, avec une succession permanente d’entraîneurs, ce n’est pas le fruit du hasard, précise-t-il. Il y a eu tellement de fric mis dans les clubs qu’il y a eu un glissement de pouvoir de la Fédération [FFR] vers les clubs. » D’où, selon l’élu picard, des conséquences fâcheuses pour la formation, la mise à disposition des internationaux et le calendrier, avec les fameux doublons Top 14 – matchs internationaux.
Dans la guerre ouverte qui oppose Bernard Laporte et Guy Novès depuis le licenciement du sélectionneur des Bleus fin décembre, Ruffin prend parti sans réserve pour le second, pourtant pas franchement marqué à gauche, contre le président de la FFR, ancien ministre sous Nicolas Sarkozy et « incarnation vivante du rugby pognon ».
« Ce qu’on reproche à Novès, c’est de ne pas avoir mis le genou à terre assez régulièrement devant les entraîneurs du Top 14 », poursuit Ruffin, nostalgique du rugby des années 1980, celui des « Jean-Pierre Rives et Serge Blanco ». Conclusion ? « Tant que la politique ne décidera pas qu’il faut libérer l’équipe de France de cette gangue et de ce gang, je crois que les résultats [des Bleus] ne s’amélioreront pas. Il faut une intervention politique au milieu du pognon. »
Le fondateur et rédacteur en chef du journal Fakir confie qu’il avait commencé, avec le journaliste et écrivain Ludovic Ninet, « une très grande enquête » sur les dérives du rugby, sur le modèle de son ouvrage sur le foot. Mais que, très pris par ailleurs, notamment par la réalisation du documentaire Merci Patron!, il n’avait pu mener ce travail à son terme. Partie remise ?