Rambo 2: «Je ne serai peut-être pas plus fort mais je serai plus dangereux», promet Guy Novès
RUGBY•Dans une interview touchante, l'ex-sélectionneur du XV de France assure vouloir se battre pour son honneur...B.V.
Guy Novès a « un genou au sol » mais n'est pas un mort. Dans une longue et touchante interview donnée à France3 Midi-Pyrénées, l’ancien sélectionneur du XV de France est revenu sur son éviction à la tête des Bleus. « Une très grande gifle » dans le visage de Novès et de ses proches qu’il n’a toujours pas comprise et dont il peine à se relever. « Je réponds gentiment aux sollicitations médiatiques pour expliquer, retrouver l’honneur de ma famille et mon honneur, poursuit-il. Quand vous avez mon âge, que vous avez gagné autant de titres et vécu autant de générations, c’est difficile d’entendre dire que vous êtes un mauvais manager. J’aimerais au moins récompenser les gens qui m’ont soutenu, je vais me battre aussi pour eux. »
Licencié pour faute grave, l’ancien manager de Toulouse pense que les dés étaient pipés dès son arrivée à la tête des Bleus. Il raconte les multiples changements de caps de Bernard Laporte sur son cas : « On dit qu’on va m’évincer quelque temps avant d’arriver au poste, puis finalement on dit qu’on a pas dit ça parce qu’on sent que sinon on risque de ne pas être élu à la Fédération parce que la voix populaire s’élève contre ça, puis on dit qu’on va me garder, puis on passe un an pour finalement m’évincer le plus vite possible. C’est difficile à entendre, à tolérer, à comprendre et c’est pour ça que je vais me battre. Est-ce qu’ils voulaient que je démissionne ? Qu’ils m’ont mis dans une situation ambiguë pour que je démissionne ? Ce n’est pas mon caractère. »
Novès conteste, entre autres, les justifications de la « faute grave » selon laquelle il n’était pas en assez bonne relation avec les coachs de Top 14. « Je suis ami avec Franck Azéma (Clermont), avec Vern Cotter (Montpellier), j’ai appelé Christophe Urios (Castres), j’ai appelé Xavier Garbajosa ou Patrice Collazo (La Rochelle), y a pas un coach ou un entraîneur qui n’a pas été prévenu ou appelé (lors de la convocation d’un joueur), se défend-il. Une anecdote : quand Bernard Laporte était entraîneur à Toulon, je l’ai moi-même appelé deux fois pour lui dire "attention je vais prendre tel joueur", il ne m’a pas répondu. C’est le président Boudjellal qui m’a immédiatement répondu avec beaucoup de gentillesse et de savoir-vivre en me disant "ne t’inquiète pas, je vais prévenir Bernard". Il me reproche ce que lui-même fait aux autres. »
Bref, Guitou ne va rien lâcher, comptez sur lui. « J’ai eu un genou au sol, explique-t-il. On m’aide à me relever. Je me relève. Et je ne sais pas si on peut le dire mais si je me relève, je ne serai peut-être pas plus fort mais je serai plus dangereux. Ceux qui disent que je combats pour de l’argent, je leur réponds que je combats pour ma vie. Ce qui me paraît capital c’est mon honneur. »