RUGBYAlcool, manque de respect des femmes... Un rapport charge les All Blacks

Nouvelle-Zélande: Alcool, manque de respect des femmes... Un rapport charge les All Blacks

RUGBYEn tout, 36 cas de conduite inappropriée ont été recensés lors des quatre dernières années...
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

L’usage de l’alcool chez les joueurs de rugby et leurs comportements envers les femmes posent problème, dénonce une étude officielle proposant 100 recommandations à la Fédération néo-zélandaise (NZR) qui a reconnu jeudi qu’il faudrait du temps pour faire évoluer les habitudes.

L’enquête « Respect et Responsabilité » a été conduite par Kathryn Beck, la présidente de la New Zealand Law Society, l’équivalent de l’Ordre des avocats au pays desAll Blacks. Elle souhaite que les mesures préconisées soient appliquées d’ici douze à vingt-quatre mois. De son côté, la NZR s’est engagée à prendre le problème à bras-le-corps après plusieurs exemples de comportements inappropriés chez certains joueurs.

Coupable de de s’être rendu avec une femme dans les toilettes d’un aéroport, l’international Aaron Smith a ainsi été écarté de sa sélection un match en 2016. Cette année, une soirée de fin de saison organisée par les Waikato Chiefs aurait également mal tourné. Invitée, une strip-teaseuse s’est ainsi plainte de propos déplacés et d’attouchements sexuels commis par des joueurs qui auraient également jeté de la bière sur elle.

Au pays du rugby roi, le rapport recense 36 cas de conduite inappropriée lors des quatre dernières années et a déterminé que, dans plus de la moitié des cas, l’alcool était un facteur clé. La combinaison avec l’usage de drogues est également aggravant.

« L’intégrité et la réputation de ce sport en dépendent »

L’étude cible donc l’utilisation de l’alcool, le sentiment de toute puissance des joueurs et leur starification à outrance, même si Beck rappelle que « plus de bonnes choses que de mauvaises ont été mises en place pour avancer ». Les solutions proposées s’articulent autour de six axes : l’affirmation du leadership, le développement de l’individu, le bien-être, la sensibilisation à l’égalité des sexes, le sens de l’engagement ainsi que la responsabilité et l’indépendance.

« Ce n’est ni simple ni facile à mettre en place et c’est normal, a réagi Steve Tew, le directeur exécutif de la Fédération qui s’est engagé à faire appliquer les recommandations. Mais l’intégrité, la réputation et en fin de compte la réussite de ce sport dans le pays en dépendent. »

« Appliquer n’importe quel changement culturel significatif dans n’importe quelle organisation est quelque chose de complexe qui prend du temps », a également déclaré le président de la NZR Brent Impey.