VI Nations: Défaites, «stagnation», contrats fédéraux... C'est pas un peu la crise dans le rugby français?
RUGBY•Les Bleus souffrent et Laporte lance ses réformes...Romain Baheux
Les « belles intentions de jeu », « on a montré qu’on rivalisait avec les meilleurs » ou « c’est très encourageant » sont maintenant aussi loin que les chances d’Alain Juppé de remporter la présidentielle. Au propre comme au figuré. Après un automne où le XV de France avait fait trembler l’Australie et la Nouvelle-Zélande, voici les Bleus en crise. Et n’ayons pas peur des mots, c’est tout le rugby français qui est parti pour s’empoigner dans les prochains jours après le passage de Bernard Laporte dans « Stade 2 ».
Au lendemain du très inquiétant revers en Irlande, le deuxième en trois matchs dans ce Tournoi des VI Nations, le nouveau président de la Fédération française de rugby a campé à merveille le rôle du boss interventionniste, prompt à dégainer l’une des mesures phares de sa campagne : les contrats fédéraux. A grands coups « d’intérêt général du rugby français », l’ancien sélectionneur des Bleus a affirmé son intention de salarier « quarante joueurs » et de copier le modèle en vogue à Dublin.
Une mesure vraiment réaliste ?
Les modalités du deal ? « Six mois avec la FFR, six mois dans les clubs. » Son financement ? « On verse cinq millions d’euros par an à la Ligue (nationale de rugby). Il en faudrait douze. Une rencontre en plus contre la Nouvelle-Zélande, ça fait cinq ou six millions et c’est fini. » Comment faire gober la pilule aux présidents de club réfractaires ? Les internationaux soutiennent le projet - selon Laporte - et il se dit prêt à discuter.
Bref, le rugby tricolore est bien parti pour s’embrouiller sur le fond, la forme, la philosophie et tout ce que vous voulez de cette réforme. Pendant ce temps, le XV de France a encore deux rencontres à jouer en Italie et contre le pays de Galles, un Guy Novès qui affirme que son équipe « stagne », des joueurs toujours aussi maladroits et, à l’image de Maestri, conscients qu’il leur manque « beaucoup de choses ». De quoi vous rendre nostalgiques de ces (belles) défaites automnales.