RUGBYFrance-Ecosse: Pourquoi les Bleus sont-ils si brouillons en phases offensives?

France-Ecosse: Pourquoi les Bleus sont-ils si brouillons en phases offensives?

RUGBYLa victoire étriquée du XV de France contre l'Ecosse en ouverture du Tournoi des 6 Nations a mis en lumière les carences offensives de Bleus, qui reconnaissent leurs difficultés...
Nicolas Camus

Nicolas Camus

Une victoire, certes, mais pas d’essai. Si tous les Français se sont félicités samedi soir d’avoir entamé le Tournoi des 6 Nations par une victoire face à l’Ecosse (15-8, grâce à 5 pénalités de Lopez), la manière a laissé à désirer. Le sélectionneur Philippe Saint-André a beau s’être évertué à positiver, ses joueurs ne se sont pas donné cette peine. «C’était assez mitigé dans les vestiaires, admet Damien Chouly. On est tous conscients d’être encore très perfectibles.»

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Au-delà d’une première période où ils ont été bousculés par les Ecossais et leur supersonique arrière Stuart Hogg, les Bleus ont surtout regretté de n’avoir pas su concrétiser leurs nombreux temps forts au retour des vestiaires. Un ballon qui glisse des mains, une mauvaise transmission… La justesse technique a fait défaut à l’approche de l’en-but adverse. «Tout le monde est capable de faire une passe et d’attraper un ballon. Mais on manque de lucidité, on se précipite», reprend le troisième ligne tricolore.

«On n’est pas assez patients à l’approche des lignes», embraye Yoann Huget. L’ailier est bien placé pour en parler, lui qui aurait pu enfin passer la ligne écossaise à la 72e minute mais qui a mal négocié les 5 derniers mètres. «Il faut apprendre à user l’adversaire pendant nos temps forts, à ne pas y aller direct et prendre ce petit temps en plus pour faire la différence, détaille-t-il. Il va falloir travailler ça, et l’alternance aussi.»

«Il y a beaucoup de choses à redire»

Le manque d’alternance, c’est justement le gros point noir du jeu français selon Camille Lopez. Le demi d’ouverture ne se cache pas. «Il y a beaucoup de choses à redire là-dessus, attaque-t-il. On s’est trop restreint sur nos lancements de jeu. Sur les temps faibles, quand il faut s’organiser et se dégager sous la pression, on se précipite et on fait n’importe quoi alors qu’il n’y a pas le feu.» Résultat, la remontée du terrain se fait trop souvent à grands coups de botte plutôt que ballon en main.

«Il faut qu’on joue en équipe, qu’on impose nos systèmes, ambitionne Lopez. Il va falloir corriger ça pour la semaine prochaine, sinon…» Sinon, face à l’Irlande, troisième nation mondiale, tenante du titre et qui a battu l’Australie et l’Afrique du sud en novembre dernier, «on risque de passer une très longue soirée», souffle Huget.