Roland-Garros: «Il ne faut pas avoir peur de son rêve», comment Antoine Hoang a terrassé Verdasco
TENNIS•Le jeune Français est la belle surprise de cette première semaineNicolas Camus
A Roland-Garros,
Le court numéro 1, qui sera détruit après ce Roland-Garros, a gagné un nouvel adepte. Antoine Hoang, qui n’avait jamais gagné un match en Grand Chelem en arrivant Porte d’Auteuil, vient d’y réaliser la plus belle performance de sa carrière.
Déjà vainqueur surprise de Damir Dzumhur au premier tour, le Français de 23 ans, 146e joueur mondial, a sorti Fernando Verdasco, qui reste une tannée à jouer sur terre malgré le poids des ans, au terme d’une magnifique bataille (6-4, 3-6, 7-6, 7-5) qui a fait bouillir le public. « C’est la première fois que je joue dans une ambiance comme celle-ci, dit-il, des étoiles dans les yeux. Du premier au dernier point, il y a eu beaucoup beaucoup de bruit. Ça m’a beaucoup aidé. »
« Il a fait un match énorme, se réjouit son coach Lionel Zimbler, intercepté à la sortie du court. Il savait qu’il devrait livrer un gros combat, sinon il n’aurait aucune chance. » Le plan imaginé par l’ancien entraîneur de Benoît Paire et son poulain a marché comme sur des roulettes.
« Antoine a un jeu particulier, il prend la balle tôt, il agresse, il varie, détaille-t-il. Il n’a pas de schéma installé. Et ça, ça gêne les terriens. Le plan était simple : l’agresser, l’agresser, l’agresser. On voulait faire douter Verdasco le plus vite possible. C’est un grand joueur, avec un certain ego, on s’était dit que si on arrivait à le faire douter, à prendre la balle tôt, ça risquait de l’énerver. C’est ce qui s’est passé. Je ne l’ai pas trouvé serein quasiment tout le match. »
Nous non plus. Surtout lors de la fin du quatrième set, où on l’a entendu plus d’une fois marmonner en Espagnol des mots interdits aux moins de 18 ans à chaque balle de break envolée. Et il y en a eu. Mais Hoang n’a jamais plié. Et a rendu fou l’ancien numéro 7 mondial à coups de montées, d’amorties et de grandes gifles de coup droit. « Il est en train de prendre conscience que pour devenir un grand joueur, il faut aller chercher les points importants, note Zimbler. Si on joue petit bras à ce niveau on passe à travers. »
« Je suis resté concentré sur le moment présent, pour ne pas me laisser envahir par l’événement, explique l’intéressé. J’en rêve depuis longtemps de moments comme ça. Je me suis dit : "Maintenant t’y es, faut pas avoir peur de ça". Il ne faut pas avoir peur de son rêve. » Celui-ci continue, donc, et sera mis à l’épreuve de Gaël Monfils au prochain tour. « Je le connais de la télé, se marre Hoang. Il m’a fait vibrer plusieurs fois, c’est notre Gaël national. »