Roland-Garros: Stan Wawrinka, l’avènement d’un grand, la naissance du «Big Five»?
TENNIS•Le Suisse a remporté le Grand Chelem de la confirmation...B.V.
Le «Big Four» ressemblerait désormais presque à un «Big Five». Incrusté parmi les meilleurs joueurs mondiaux après une victoire surprise à l’Open d’Australie début 2014, Stan Wawrinka n’y est plus un intrus. Sublime vainqueur de Novak Djokovic en finale de Roland-Garros, le Suisse a remporté dimanche son deuxième tournoi de majeur et peut-être le droit rentrer dans le club des «injouables», avec Nadal, Murray, Federer et sa victime du jour.
Plus qu’une victoire dans son tournoi préféré - qu’il avait déjà gagné chez les juniors en 2003 - ce tournoi est surtout une immense confirmation. Celle qu’il n’a tennistiquement rien à envier aux meilleurs. Et que l’Open d’Australie n’était pas un accident. «J’ai changé de catégorie, concède-t-il. Mais je ne me croyais pas capable de gagner un nouveau Grand Chelem. Je reste convaincu que je ne suis pas à leur niveau parce qu’ils sont là depuis dix ans et qu’ils ont tout gagné, Mais je suis suffisamment bon pour avoir gagné deux Grands Chelems et pour les battre sur des gros tournois.»
Ce revers à une main...
N’empêche qu’il possède aujourd’hui autant de tournoi majeur qu’Andy Murray. Et qu’il a prouvé ce dimanche qu’il pouvait être plus fort à la raquette que le numéro un mondial. Plus puissant, plus malin, plus efficace, il a effacé Novak Djokovic comme il s’était débarrassé de Federer en quarts et de Tsonga en demi: avec d’énormes parpaings dans tous les sens et surtout, surtout, surtout, un revers à une main d’une pureté phénoménale. «C’est peut-être le meilleur du circuit, c’est en tout cas le meilleur que j’ai jamais vu, reconnaissait un Novak Djokovic beau joueur. Mais il a aussi amélioré son coup droit, son service… Il est très complet et aujourd’hui, il était le meilleur.»
Mec sympa et plutôt drôle – il s’est pointé en conférence de presse en brandissant aux journalistes son fameux short à carreaux au goût si douteux -, joueur élégant, Stan Wawrinka manque juste encore un peu de notoriété pour rejoindre la VIP Room du tennis. «Je ne cherche pas à me comparer à eux ou à avoir plus de reconnaissance ou quoi que ce soit, assure-t-il. Quoi qu'il arrive, le Big 4 sera toujours le Big 4.» Peut-être, mais quand le nouveau classement mondial sera publié lundi, c’est lui qui pointera à la quatrième place