VIDEO. Roland-Garros: De l’art de bien fracasser sa raquette
TENNIS•Si vous cherchez une bonne leçon pour faire comme les pros quand vous êtes énervés, c’est ici…B.V.
Casser sa raquette, c’est comme claquer un superbe passing long de ligne ou réussir un service-volée. Ça demande méthodologie, travail et panache. On ne naît pas casseur de raquettes, on le devient, à force d’entraînement et de crise de rage. Alors, vous avez toujours rêvé d’exploser votre Babolat comme un pro ? 20 Minutes vous donne un petit cours, en 5 leçons.
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> 1. Le meurtre froid et méthodique
Il y a des colères saines, paraît-il. Pas de raison qu’il n’y ait donc pas de meurtres sains de sa propre raquette. Lors de sa défaite face à Nicolas Mahut, le Letton Ernests Gulbis a fait une superbe démonstration de la méthode utilisée par les agents secrets pour régler son compte à une malfaiteuse à tamis en la bloquant sous son pied. C’est froid et méthodique, certes, mais instantané. La victime ne souffre pas. Pour WeAreTennis, le Russe Tursonov expliquait en 2013: « Si tu la bloques, tu as plus de contrôle, c’est réellement toi qui la casses. Tu ressens les vibrations et la force dans ton bras. » Ça fait un peu peur, quand même.
Comment faire ? Placez votre raquette sous votre pied. Le haut de la raquette touche le sol, le manche est à environ 30 centimètres de hauteur de façon à créer un angle d’environ 40°. Appuyez d’un coup sec de haut en bas avec votre pied fort au niveau de la jonction entre le tamis et du cadre.
Taux d’efficacité ? 100 %. C’est létal. Attention quand même à appuyer au bon endroit sur la raquette.
La variante ? Les deux mains aux extrémités de la raquette, un coup sec sur la cuisse. Clac.
> 2. Le triple rebond
C’est un peu l’histoire de ce couple qui adore s’engueuler mais qui préfère se balancer les assiettes en carton à la gueule plutôt que l’argenterie. On lance un peu sa raquette, de préférence sur la tranche, pour qu’elle fasse au moins trois rebonds. Sans trop savoir si on veut la casser ou pas, ni aucune conviction, l’air de montrer qu’on est nul mais qu’on est capable de mieux. Alors qu’en fait, on est juste nul. On peut comprendre, on fait la même chose avec nos raquettes de squash au huitième set perdu consécutivement face à notre colloc. Non mais vous savez combien ça coûte vous aujourd’hui, une raquette de squash ?
Comment faire ? Commencez par perdre une vraie branlée et attendez le moment où vous n’avez plus aucune chance de revenir. Prenez votre raquette tout au bout du manche et lancez là sur la tranche, à un mètre devant vous, de manière à ce qu’elle rebondisse et prenne un peu de vitesse.
Taux d’efficacité ? 0 %. C’est nul. Non seulement vous avez une vraie chance de louper votre coup mais en plus vous allez finir par éborgner quelqu’un.
> 3. Le coup sec sur le cadre
C’est là qu’on reconnaît les vrais habitués. Ceux qui sont capables de massacrer une raquette en un coup sec. L’air de dire : « c’est ni la première ni la dernière ». Pour ces gens-là, casser une raquette fait presque autant partie du job qu’un ace sur le T. Et en général, une fois le crime passé, ils ne sont pas pour autant calmés (cf la video ci-dessous). Pour eux, c’est grosso modo aussi utile que prendre un Efferalgan quand on se trouvait sur les plages normandes en juin 44.
Comment faire ? Commencez par six-sept mois de muscu histoire de vous construire un petit patrimoine en termes de haut du corps. Débranchez le cerveau. Balancez la raquette de toutes vos forces contre le sol. Mais attention : « Beaucoup de gars la tiennent par la gorge et la lance sur la face de la raquette, et c’est une erreur, explique Andy Murray. Alors que si t’y vas juste direct sur le cadre d’un coup sec, la raquette est foutue en une seconde. » Démonstration.
« #Murray’s racquet smash after losing the third set to #Robert - http://t.co/MXgjTW2it3 #ausopen — Australian Open (@AustralianOpen) January 20, 2014 »
Efficacité ? 50 %. Faut être costaud et il y a toujours le risqué d’avoir du matos de qualité.
> 4. La version Conan le Barbare
Celle-là ne tient que part le génie d’un seul homme. Le Russe Mikhaïl Youzhny a inventé un nouveau moyen de punir sa raquette : se frapper la tête avec. Ce qui est bon moyen de se punir soi-même aussi, notez bien. Bon, pour celle-là, il faut avoir un sacré grain.
Comment faire ? Regardez l’intégrale d’Hélène et les Garçons et toutes les séries qui ont suivi en boucle une bonne dizaine de fois. Et tapez avec la raquette en direction de votre tête, ça devrait le faire.
Efficacité ? 0 %. L’homme souffre plus que la raquette. D’ailleurs, cette année à Roland, Youzhny a récidivé et a été contraint à l’abandon parce qu’il s’est cogné trop fort sur cette action-là. Erf.
> 5 Trois fois sinon rien
Dernière tactique répertoriée. Celles que se réservent les non-initiés, ou les très énervés. L’idée est de taper fort. Très fort. Le plus de fois possible. Histoire d’être bien sûr que la raquette passe définitivement ad-patres. Un peu comme dans la scène où ils tuent Hitler avec 830 balles à bout portant dans « Inglorious Bastards ». Généralement, on se sent beaucoup plus léger après. « Il se peut que j’ai un peu perdu mon calme, en rigola un jour Serena Williams. Je ne sais pas combien de fois j’ai tapé mais je peux vous dire un truc, cette raquette ne me fera plus chier. »
Benoît Paire massacre sa raquette de tennis par 20Minutes
Comment faire ? Tapez, tapez, tapez. Jusqu’à ce que la raquette cède.
Efficacité ? 90 %. C’est mathématique, si vous tapez jusqu’à ce que la raquette se casse, elle finira par se casser. Le problème, c’est que c’est un coup à prendre un sacré paquet de warnings.
La variante ? A mi-chemin entre le coup sec et le « trois fois sinon rien », Marcos Baghdatis a un jour défoncé QUATRE raquettes différentes en trente secondes.