FOOTBALLDiagonale du vide, et nervosité Les erreurs que devra éviter Paris à Munich

PSG – Losc : Triangle des Bermudes et nervosité… Les erreurs que devra éviter Paris face au Bayern

FOOTBALLInsuffisant contre le Losc, le PSG devra se remonter les bretelles contre le Bayern Munich en Ligue des champions
William Pereira

William Pereira

Au Parc des Princes,

Maigre consolation pour le PSG de Mauricio Pochettino à quelques jours de son quart de finale aller de Ligue des champions : le Bayern Munich s’est imposé sur la pelouse de Leipzig d’un petit 1-0 en Bundesliga. Pas de quoi intimider ou « envoyer un message » à l’ennemi comme le veut la formule. Mais c’est toujours mieux que la parodie de football dégueulée par les Parisiens contre le Losc samedi soir. L’entraîneur parisien pourra toujours essayer de se convaincre qu’au fond, son équipe méritait peut-être « le match nul pour le nombre d’occasions et pour la domination », vu de tout là-haut, c’était vraiment pas terrible.

D’ailleurs, Poche le reconnaît lui-même : « on n’a pas été au niveau que doit être celui du PSG. » Faute avouée, à moitié pardonnée, même si l’Argentin essaye de camoufler le camouflet derrière le contexte, les absences de dernière minute – Verratti pour Covid, Florenzi par précaution – et les montagnes russes qui engendrent un fossé abyssal entre la performance au Camp Nou ou à Lyon et celle entrevue hier. « Est-ce que les joueurs avaient la tête à la Ligue des champions », s’interrogeait comme nous Christophe Galtier​ après la victoire de son équipe. Au fond, peu importe le pourquoi de ce néant footballistique, le tout étant de ne plus le reproduire. Florilège de ce qu’il ne faudra pas refaire à Munich sous peine de repartir avec une valise pleine de mauvais souvenirs.

Servir trop de café à Neymar avant le match

Sérieusement, Ney ? Une main dans la tronche de Benjamin André, un second geste d’humeur tout aussi débile sur Djalo pour parachever une œuvre teintée de rouge et un défi dans l’octogone contre le défenseur lillois au coup de sifflet final… On peut excuser et comprendre la frustration d’un homme de retour de blessure et dépassé car en manque de rythme mais jusqu’à un certain point qui, de toute évidence, a été franchi. Contre le Bayern, il faudra garder son calme et si possible faire sortir l’adversaire de son match. Pas l’inverse.

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Chercher Neymar à outrance

Oui, le Brésilien est la star de l’équipe, oui, il est de retour et a besoin de retrouver des sensations et oui, il était positionné en 10 pour organiser. Mais contre Lille, Neymar a aimanté le ballon comme trop souvent au détriment de tout projet collectif. Le jeu parisien en est devenu trop axial et stéréotypé. C’était pourtant pas mal parti avec sa quasi passe décisive pour Kylian Mbappé sauvée par Mike Maignan en première période. Mais c’est vite parti en vrille après l’ouverture du score de Jonathan David : le Ney a essayé d’endosser un costume de sauveur encore un peu trop lourd pour sa faible condition physique en portant trop souvent le ballon pour rien. Les autres joueurs existent, gamin, et sans eux tu n’iras nulle part. En tout cas certainement pas en demi-finale de C1.

Aligner le même milieu de terrain

Verratti absent et Neymar de retour, la place de simili 10 revenait naturellement au revenant. Sauf que le Brésilien n’a pas la même vision du job que l’Italien. Samedi, on était plus sur la version années 80, celui qui redescend en sifflotant quand l’adversaire part en contre. Forcément, au bout d’un quart d’heure, Paredes n’en pouvait plus de compenser Neymar et encore un quart d’heure après, Gueye rendait l’âme à force de courir pour Ney et Leo. C’est à ce moment précis qu’est apparu le triangle des Bermudes dans l’entre-jeu parisien. En Ligue des champions, il sera primordial de retrouver un équilibre défensif. Pourquoi pas retenter Kean sur un côté comme au Camp Nou ? Même positionné en pointe, l’Italien a été l’un des rares offensifs à venir aider les potes du milieu dans la galère défensive.

Mettre Thilo Kehrer sur la feuille de match

Tirer sur l’ambulance, c’est pas bien, surtout par les temps qui courent. On est franchement désolé, mais Thilo, c’est plus possible. Il faut poser la manette, ranger le tablier, se mettre au golf ou tout simplement changer de club. Mais le PSG, c’est deux marches trop haut pour l’ancien de Schalke 04. Si le but lillois vient de la droite, le défenseur allemand a tout laissé passer sur son côté face à Bamba et Ikoné. Marquinhos et même Navas ont dû compenser ses largesses défensives. Et offensivement, c’était guère mieux. Mention spéciale pour cette frappe sans conviction en première période qui a atterri directement dans les serres d’Auteuil. Bref, Mauricio, il va falloir trouver un autre plan mercredi, en Allemagne et prier fort pour un retour de Florenzi. Parce que Coman, Sané et Gnabry ça va vite. Encore plus vite.