FOOTBALLLa bataille tactique a tourné court, Tuchel a surclassé Nagelsmann

Leipzig – PSG : La partie d’échecs entre coachs allemands a tourné court, Tuchel a surclassé Nagelsmann

FOOTBALLLe Paris Saint-Germain a été supérieur au RB Leipzig mardi pour s'offrir la première finale de Ligue des champions de son histoire
William Pereira

William Pereira

De notre envoyé spécial à Lisbonne,

Pendant que les supporters parisiens s’agglutinaient derrière les barrières de sécurité disposées devant l’hôtel Myriad où est installé le PSG, la nouvelle la plus importante de la journée venait de tomber. Thomas Tuchel a décidé de se passer de Mauro Icardi à la pointe de l’attaque pour densifier son milieu de terrain. Par ce simple mouvement, l’Allemand a mis en échec un Julian Nagelsmann que Tuchel en personne redoutait avant le match, mais qui s’est montré incapable de réagir. Comme l’a si bien dit Angel Di Maria​ après le succès 3-1 de Paris contre Leipzig : « C’est nous qui les avons rendus faibles. On a très bien joué. On a mis de l’énergie, on savait qu’on pourrait se qualifier en faisant ça. On a très bien commencé le match et on ne leur a pas laissé de chance. »

Agressifs, dès le début

On peut résumer le match aux trois premières minutes de la partie. Leipzig, positionné très (trop) bas, laisse les Parisiens mettre le pied sur le ballon. Et quand ils le récupèrent, ils partent de trop loin pour pouvoir espérer quoi que ce soit. Ce qu’on pensait être un round d’observation s’est en fait transformé en scénario immuable face auquel Leipzig ne pouvait pas grand-chose. Seules des erreurs individuelles, comme ce contrôle bêtement raté de Paredes à 0-0, ont offert aux Allemands le loisir de s’aventurer dans le camp adverse.

Il y a ceux qui diront que l’adversaire était trop faible. Les autres, comme les trois quarts des consultants de Sky Italia – et non des moindres – (voir tweet plus bas), s’en remettent à la maîtrise parisienne. Le milieu Paredes, Marquinhos et Herrera a étouffé les amorces allemandes et empêché au jeu vertical des défenseurs et milieux adverses de s’exprimer en allant à l’impact sur les premières touches de balle, en gênant la relance et en récupérant la masse de ballons. Herrera a été un modèle sur cet aspect. « On a été au-dessus de Leipzig, analyse Sergio Rico. Avec l’intensité qu’on met, alliée à qualité des joueurs, c’est dur de nous poser des problèmes. »

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Tuchel a obligé l’adversaire à dénaturer son jeu

Si le gardien du RB Leipzig, Peter Gulasci, regrette que son équipe n’ait pu « réaliser une performance de haut niveau comme contre l’Atlético », il peut aussi regretter les intentions de son coach. Sans doute impressionné par le festival de Neymar au tour précédent et méfiant vis-à-vis de la vitesse de Kylian Mbappé, Julian Nagelsmann a renié les principes qui ont mené son équipe en demi-finale. Au lieu de défendre en avançant, il s’est surtout évertué à cadrer le duo Neymar-Mbappé en baissant sa ligne de défense. Sauf qu’en faisant ça, il a laissé plus d’oxygène aux autres artisans de la construction, dont Angel Di Maria, statistiquement meilleur parisien de la saison. Erreur fatale.

S’adapter a toujours été le point fort de Nagelsmann. C’est comme ça qu’il est allé concéder un nul sur la pelouse de Bayern en Bundesliga (c’était en février). Mais savoir imposer ses idées, c’est parfois pas plus mal. Thomas Tuchel : « Le plan ? C’était de garder nos principes, de contrôler les espaces et d’utiliser les contres attaques. D’utiliser les qualités de Di maria avec le ballon pour jouer vite. Nos joueurs doivent se sentir à l’aise dans le schéma, c’est pour ça qu’on n’a pas changé. On doit s’adapter à l’adversaire, mais pas trop. On veut jouer avec nos qualités, c’est ça notre force. »

Paris a gagné à l’expérience

L’autre force parisienne réside dans sa maturité. Certes, les deux équipes étaient inexpérimentées à ce stade de la compétition, mais individuellement Paris compte dans son effectif des anciens vainqueurs de Ligue des champions (Navas, Neymar, Di Maria) et des vainqueurs de Coupe du monde (Mbappé, Kimpembe). A ce niveau, dans la gestion de l’événement, ça compte forcément. Et c’est aussi ce qui explique la sensation d’impuissance du côté du RB Leipzig. Julian Nagelsmann, beau joueur. « Le PSG a tout simplement été meilleur. Nous devons accepter cela. » Pour la quatrième fois en autant de tentatives, l’élève s’est incliné contre le maître Tuchel. L’avènement de la jeunesse attendra.