C’est con, on se fait toujours avoir. Les années passent, le PSG se rate, mais on continue d’y croire. Tellement qu’avant le retour contre Manchester United en 8es de finale, on commençait à se lancer dans de grandes phrases du style, « ils seraient bien capables de nous la gagner cette année » ou, « si on regarde bien le Real est éliminé et aucun gros club n’est souverain. Non franchement, y’a de la place pour faire quelque chose. » On s’y voyait déjà : l’enchaînement Coupe du monde-C1, l’avènement du foot français. Douce fiction. Au fond, on est un peu comme Paris. On n’apprend pas de nos erreurs et on tombe sans cesse dans le même piège. Et à la fin, que nous reste-t-il, à part des questions, toujours plus de questions ?
Nasser Al-Khelaïfi va-t-il survivre à ce nouvel échec ?
« Ce n’est pas le moment de prendre une décision [sur de possibles changements dans le club], il faut le faire à tête froide. » Le président du PSG a botté en touche en zone mixte après le match, mais il doit se sentir bien mal à l’aise après ce énième calvaire européen. Quand on connaît l’importance du club aux yeux des dirigeants qataris, on est en droit de se demander si ces derniers feront encore preuve de patience devant ce projet qui commence à piocher sévèrement. Al-Khelaïfi mais aussi Antero Henrique, qui n’a pas les faveurs de Tuchel (choisi directement par l’émir Al Thani), pourraient bien être « en danger » au club.
Le PSG peut-il décemment prolonger Buffon après ça ?
Peu avant le coup d’envoi du 8e retour contre MU, Sky Sports nous apprenait que Gianluigi Buffon avait l’intention de jouer jusqu’à 43 ans et que sa prolongation au PSG était quasiment actée. Mais à 41 ans, et après une première saison en demi-teinte, est-ce bien raisonnable ? Sa performance, mercredi, ne plaide pas en sa faveur. Pris de vitesse par Lukaku sur une sortie trop lente puis fautif sur le second but du Belge, l’Italien n’est plus à son niveau d’antan. Garder un peu de sous de côté pour signer un Jan Oblak, ça serait mieux, non ?
Neymar et Mbappé vont-ils rester à Paris ?
La crise parisienne tombe très mal en ce qu’elle coïncide avec celle d’un Real Madrid en pleine reconstruction. Et on connaît très bien l’intérêt porté par Florentino Pérez pour Neymar et Kylian Mbappé. S’il apparaît impossible d’acheter les deux en même temps (oh wait !), que l’un des deux file au Bernabeu ne semble pas ubuesque : la maison blanche cherche toujours le digne remplaçant de CR7 et le Brésilien ainsi que le Français, désireux de remporter le Ballon d’Or, verraient sûrement d’un bon œil un transfert dans un club qui les collectionne - en plus des C1. Ça sent mauvais pour le PSG, qui ne pourrait être sauvé que par un retour de Mourinho au Real. Le Portugais serait foutu de signer uniquement des clients de Jorge Mendes.
Paris doit-il se débarrasser de ses joueurs trop imprégnés de lose ?
Pas forcément parce qu’ils sont mauvais mais parce qu’ils portent en eux les stigmates des pires humiliations de l’histoire récente du Paris Saint-Germain et qu’il faudrait pouvoir faire table rase des échecs passés pour franchir le cap. Thiago Silva (oui on est au courant, c’était le seul au niveau hier), Verratti, Di Maria, Marquinhos… Le défenseur brésilien commence d’ailleurs à montrer des signes de lassitude face à cette même musique qui tourne en boucle. « Encore une fois dans le même moment de la saison, dans un match où on a beaucoup parlé, on a laissé passer beaucoup d’opportunités. A chaque fois on se fait manger au même moment de la saison. A un moment donné il faut s’arrêter et voir ce qui va pas. »
Thomas Tuchel va-t-il supporter cette défaite ?
Il nous a fait un peu de peine, l’ancien coach de Dortmund. A la fois très lucide sur la tournure des événements et profondément touché par le résultat du soir, l’Allemand a terminé la conférence de presse d’après-match la voix chevrotante. C’est un fait, il est fatigué. Essoré, même. « La suite de la saison ? Honnêtement je ne sais pas. Franchement je ne sais pas. J’ai besoin d’un ou deux jours à la maison sans parler. On doit continuer mais pas aujourd’hui. » On veut pas paraître alarmistes, mais ça ressemble beaucoup à un début de burn-out, ce bazar.