Bayern-PSG : Bon alors, c’est Paris qui a mal joué ou les Allemands étaient vraiment super forts?
FOOTBALL•Le Paris Saint-Germain a été surclassé sur la pelouse de l’Allianz Arena mardi soir…William Pereira
L'essentiel
- Le PSG a concédé son premier revers de la saison en Ligue des champions contre le Bayern Munich
- Paris finit quand même premier du groupe
- Les Allemands ont sorti un bon match, mais Paris n'a vraiment pas été au niveau
De notre envoyé à Munich,
« Il faut comprendre ce qui n’a pas marché ce soir », nous a confiés Marco Verratti dans les couloirs de l’Allianz Arena avant de rejoindre le bus du Paris Saint-Germain. Si l’Italien aura sans doute droit à une analyse vidéo poussée d’Unai Emery dans les heures ou jours à venir pour saisir ce qui n’a pas fonctionné, ce n’est pas notre cas. On a donc décidé de prendre Marco au mot et de se creuser les méninges. Pourquoi Paris a perdu la finale du groupe B face au Bayern Munich, mardi soir ? Après plusieurs minutes de blabla avec des confrères deux grandes théories se démarquent et on ne sait pas si :
- Paris n’a pas été bon
- Le Bayern a vraiment été super fort
On dispose pour résoudre à cette équation de statistiques (15 tirs à 12 dont 8 contre 4 cadrés en faveur du PSG et 53 % de possession pour le club de la capitale) ainsi que des déclarations de plusieurs acteurs de la rencontre.
Marco Verratti : « Le Bayern a joué un grand football avec des grands joueurs. Mais ce n’était pas un match à sens unique. On a eu des occasions, on aurait pu revenir par exemple sur le face-à-face de Neymar avec le gardien. »
Unai Emery : « Je suis 50 % content et 50 % déçu. A 2-1, nous avons été plus près du 2-2 que du 3-1. Si nous concrétisons nos occasions c’est un autre match. Nous avons eu des opportunités pour inverser le résultat, mais nous ne les avons pas concrétisées. »
Nasser Al-Khelaïfi : « On a joué contre un grand Bayern, une grande équipe d'Europe, pas un petit club. Mais on n’a pas montré notre niveau, notre qualité de jeu, la personnalité de nos joueurs. On peut faire plus que ce qu’on a fait, surtout en première mi-temps. »
Corentin Tolisso : « On est plus forts à domicile. Je pense qu’on a été bons. Quand on est performants tactiquement et techniquement, on est difficile à jouer. Je pense qu’il faut plus féliciter le Bayern qu’enterrer le PSG. »
Donc si on colle toutes les citations les unes aux autres, ça donne quelque chose comme : « le Bayern a très bien joué mais Paris a eu des occasions de revenir mais n’oublions pas que le Bayern est une grande équipe, mais le PSG aurait pu mieux faire, mais globalement c’est plus Munich qui a été fort que Paris faible ». Bref, cette affaire n’avance pas très vite.
Des relents de remontada
Ce qu’il faut comprendre, c’est que de dire que les Allemands ont été très forts, arrange les deux camps. Le Bayern, parce que ça ne rend que plus prestigieux son succès et le PSG, car cela minimise son trépas. Mais la posture n’est pas pour autant incorrecte. Les Bavarois ont effectivement affiché un autre visage qu’au Parc des Princes. Plus agressifs, plus percutants et plus efficaces qu’à l’aller, ils se sont donné les moyens de gagner devant leur public.
Ceci dit, il ne faut pas négliger que Paris a rendu la tâche facile à son coriace adversaire, surtout en première période. Débordé sur les ailes (n’est-ce pas Alves et Kurzawa) et inexistant au milieu de terrain, où Tolisso a pu régner en maître sans que le roi Rabiot ne trouve rien à y redire, le PSG a sorti une première mi-temps affreuse, digne de ce qui a été vu sur la pelouse du Camp Nou au mois de mars dernier, avec :
- Une ligne défensive très basse. Trop basse. Et donc fébrile à l’image de son capitaine, Thiago Silva.
- Une incapacité flagrante à produire du jeu sur cette même période.
- Un inquiétant manque d’envie et de combativité.
Le coup de gueule d’Adrien Rabiot qui en dit long
Interrogé sur la prestation parisienne à chaud par les confrères de beIN Sports, Adrien Rabiot ne s’est pas voilé la face. Pour lui le PSG est responsable du flop de Munich, et il n’y va pas avec le dos de la cuiller.
« « On a été trop individualistes je pense. On n’a pas assez joué en équipe. Les quelques fois où on a joué en équipe et fait tourner le ballon, on a été dangereux et on s’est créé des occasions. On aurait pu marquer plus aussi, on n’a pas été très efficaces mais c’est vrai que, dès l’instant où on compte trop sur l’individuel, on n’y arrive pas. On est une équipe, on a des bons joueurs et on joue bien ensemble collectivement. C’est comme ça qu’il faut jouer contre ces équipes-là. Quand on essaye de passer tout seul, cela ne marche pas. » »
La décla risque de ne pas faire plaisir à Neymar, Draxler et Mbappé, mais on ne peut que donner raison au marquis de Rabiot. Après une période de souveraineté collective qui avait permis aux troupes d’Emery d’écraser ses adversaires les uns après les autres (Nice, Nantes, le Celtic), celles-ci sont retombées dans les excès d’individualisme qui avaient failli leur coûter cher à Anderlecht et au Vélodrome. Mais la raison pour laquelle, cette fois, Paris est tombé, c’est qu’effectivement, en face, c’était du solide.
Conclusion : Le Bayern a fait ce qu’il avait à faire, alors que le PSG s’est montré au mieux à la hauteur de l’événement pendant dix minutes, en l’occurrence après la réduction du score de Kylian Mbappé. A partir des huitièmes de finale, il serait bon de songer à faire deux matchs pleins. L’histoire à bien démontré qu’un carton à domicile n’offrait aucune garantie.