FOOTBALLVIDEO. A trop faire du sale, Neymar va-t-il saouler les défenseurs de L1 ?

PSG: Neymar va-t-il saouler les défenseurs de L1 avec ses dribbles humiliants (et se faire découper)?

FOOTBALLLes gris-gris de Neymar vont en énerver plus d’un cette saison…
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

«Ah moi j’avais prévenu hein ». Depuis son canapé dans les Côtes d’Armor, Lucas Deaux compatit avec le Téfécé. Alors que les hommes de Pascal Dupraz viennent de prendre six pions dans le museau face au « PSG-de-Neymar », comme n’a cessé de le crier Stéphane Guy au micro de Canal + ce soir-là, le milieu de terrain guingampais comprend la détresse des Violets.

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Faut dire qu’une semaine plus tôt, lui aussi a fait la connaissance de Neymar, sur la pelouse du Roudourou, lors de la large victoire parisienne (3-0). Une soirée qu’il n’est pas près d’oublier. En effet, pour ses premiers pas dans le championnat de France, le Brésilien a fait de Lucas Deaux sa chose. Petit pont, feintes de corps avec ablation des reins, sombrero, Neymar lui aura tout fait. A la fin du match, le joueur n’en revient toujours pas.

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« C’est un délire ce mec. Je ne sais pas s’il est humain, c’est un phénomène. Je l’avais déjà vu à la télé mais, en vrai, c’est incroyable. Je suis vraiment content qu’il soit dans le championnat. Même si on prend des petits ponts ou d’autres trucs… (…) Franchement, je pense que je vais avoir du mal à m’endormir tellement j’ai été impressionné. »

Dans sa voix, point de colère, dans ses mots, point de dégoût. C’est aussi ça, l’effet Neymar. Faire naître chez ses victimes une forme d’admiration à son égard, une sorte de syndrome de Stockholm revisité à la sauce samba.

« Le mec est au-dessus de tout, qu'est-ce que tu veux faire ? »

Contre Toulouse, au Parc des Princes, Neymar a voulu soigner sa première sortie dans son nouveau jardin. Et là encore, ça a fait très, très mal. Pour se rendre compte de ce que ça veut dire de jouer contre le phénomène, on a parlé avec Alexis Blin, le jeune milieu de terrain toulousain.

« On a essayé de défendre sur lui mais la réalité c’est que c’est quasiment impossible. En un contre un il est injouable. En fait tu dois t’attendre à ce que le mec parte d’un côté ou de l’autre en permanence, et avec une vivacité, pffff (il souffle)… Franchement je n’ai jamais vu ça. Et le problème, c’est que pour l’arrêter il faut faire faute ou s’y prendre à plusieurs. Mais même là… Plusieurs fois on est allé à trois sur lui et il est parvenu à s’en sortir… »

Comme le Roudourou une semaine plus tôt, le public du Parc a lui aussi eu droit à sa dose de régalade. Le geste le plus marquant, le plus sale aussi, c’est sur Corentin Jean qu’il est tombé.

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« Le mec est imprévisible, regarde ce qu’il fait à Coco…, rigole Blin. C’est ça qui fait craindre Neymar, c’est qu’il est capable de te sortir un truc comme ça au milieu de tout et de te passer en un contre un. »

En tête à tête sur la ligne de touche avec l’attaquant du Téf, le n°10 parisien a décidé soudainement d’embraser le Parc « A la fin du match, Coco nous a dit ‘je ne pouvais rien faire’. Le ballon se lève et hop il n’est plus là ! Le mec est au-dessus de tout, qu’est-ce que tu veux faire ? »

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Faute, peut-être. Encore faut-il y arriver. Blin toujours. « Je me souviens d’une action où il part d’un côté, il passe, et sur le coup j’essaye de l’arrêter de n’importe quelle manière, j’essaie de le sécher entre guillemets, de faire une grosse faute qui m’aurait sûrement valu un carton jaune, et le mec il réussit quand même à passer, ça m’a marqué. Là je me suis dit ‘putain c’est fort’. C’est choquant sur le moment (rires) ! »

La faute comme ultime parade

Après plusieurs vaines tentatives, Alexis Blin a quand même fini par réussir à mettre un taquet à Neymar. Malgré le carton jaune, ça soulage. « Je ne dirais pas que c’est de la frustration, mais un peu quand même, admet volontiers le Toulousain. Et puis c’est aussi pour lui montrer qu’on est là, qu’on ne se cache pas. Après voilà, on ne va pas se mentir, quand t’as 20 ou 30 % de possession de balle durant tout le match, que tu cours après le ballon pendant 90 minutes, c’est dur… »

Et puis faut dire que c’est humain comme réaction. Ce serait même presque libérateur de le découper un petit coup, juste une fois... Finalement, de l’amour à la haine il n’y a qu’un tacle. « C’est sûr que c’est agaçant de se faire passer à chaque fois en un contre un. Après voilà, c’est Neymar… »

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D'ailleurs, il arrivera bien un jour où quelqu’un va dire stop. Tel un vengeur masqué, il essuiera d’un seul tacle appuyé des heures d’humiliation pour ses camarades défenseurs.

Blin: « Oui c’est clairement possible que certains joueurs se mettent à durcir leur jeu contre lui, à ne pas lui faire de cadeau. Nous, on a essayé de bien défendre, de défendre proprement, et à l’arrivée on en prend six, donc bon… »

L’agacement sans frontière

En Espagne, certains n’ont que très peu goûté au « joga bonito » de Ney. C’est le cas notamment des joueurs de l’Athlétic Bilbao. A l’époque déjà, Neymar avait tenté de passer sa fameuse « lambretta ». Sauf que contrairement à Jean, qui a simplement tiré de dépit le maillot du Brésilien, les Basques, eux, ont sauté sur le joueur pour lui faire comprendre qu’on ne se moque pas d’eux sans en payer le prix fort.

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A l’époque, tout le monde avait trouvé leur réaction épidermique tout à fait normale. Même Luis Enrique, alors coach du Barça : « En Espagne, ce genre de geste est mal vu. Si j’étais joueur de l’Athletic, moi aussi j’aurais réagi de la même manière voire pire. » En France aussi (déjà ?), le numéro de soliste-provocateur agace. « J’en ai rien à faire de Neymar », lâchait par exemple Christopher Jullien, le défenseur du TFC, autant blasé d’en avoir pris six que saoulé que les questions des journalistes ne tournent qu’autour de l’ex-Barcelonais.

« Il est arrivé en Ligue 1 comme si c’était le roi du monde. Ça m’agace, a balancé récemment le Nantais Abdoulaye Touré en conférence de presse. Si j’étais amené à jouer contre lui, je ne resterais pas les yeux ouverts à le regarder jouer. »

De petit branleur à grand dribbleur

Mais contrairement à sa période espagnole, où il n’était finalement qu’un gamin un peu trop chambreur qui envoyait des bisous à ses adversaires directs pour le rendre fou de rage, le joueur a changé. Avec l’âge, Neymar a perdu ce côté « petit branleur » qui pouvait lui porter préjudice. Aujourd’hui, s’il provoque, c’est uniquement balle au pied.

« C’est aussi ce qu’on s’est dit, confirme Alexis Blin. Il joue, il ne parle pas, il fait ce qu’il sait faire sans en rajouter. C’est dans ses gestes techniques qu’il est provocateur mais ça, c’est le footballeur qui est comme ça, pas l’homme. Et heureusement qu’il y a des joueurs comme ça, c’est aussi ce qui fait la beauté de ce sport. » Pas mieux.