Comédie italienne, stars coupées au montage... Et si le PSG 2016-17 était un film?
FOOTBALL•La saison du PSG aurait pu faire l’objet d’une bien belle comédie…William Pereira
L'essentiel
- Le PSG sort d'une saison incroyable sur le plan émotionnel et scénaristique.
- Le réalisateur et supporter parisien Fabien Onteniente estime que la saison parisienne ressemble à une vieille comédie italienne.
Synopsis : Après un énième échec prématuré en Ligue des champions, le PSG décide de se séparer de son entraîneur, Laurent Blanc (moyennant 20 patates quand même). Pour lui succéder, Nasser Al-Khelaïfi choisit Unai Emery, trois fois vainqueur de la Ligue Europa avec Séville et nomme Patrick Kluivert au poste de directeur du football, qu’il vient d’inventer. Sans oublier les arrivées de Ben Arfa, Krychowiak et Jesé qui vont, c’est sûr, aider Paris à franchir un cap. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu…
Le PSG 2016-2017, ce film…
On est désolé de devoir vous décevoir aussi vite dans l’article, mais non, aucun film sur le Paris Saint-Germain de 2016-17 ne va sortir au cinéma. En même temps, est-ce bien nécessaire ? L’année sportive des Parisiens ne se suffit-elle pas ? Car si elle ne s’annonce pas comme la plus fructueuse de l’ère qatarie, cette saison est sans conteste celle qui a offert le plus d’émotions et de retournements de situation aux supporters bleus et rouges.
Pour rappel, scénaristiquement, ça donne « ça » :
- Tout commence bien. Paris gifle l’OL 4-1 lors du Trophée des champions.
- Mois de septembre catastrophique. Les cadres mettent la pression sur Emery pour revenir à un jeu de possession.
- Les Parisiens pensent arracher la première place de leur groupe de Ligue des champions sur la pelouse d’Arsenal avant de tout gâcher contre Ludogorets.
- Match nul inespéré contre Nice après avoir été mené 2-0.
- Areola devient une passoire et n’arrête plus un ballon.
- Jesé part, Draxler arrive et Kluivert ramène un inconnu à 30 millions d’euros.
- Début 2017, le PSG roule sur tout le monde, y compris le Barça.
- Remontada.
- Serge Aurier et son chaussette-gate.
- Hatem Ben Arfa sort sa vidéo surréaliste.
- Paris colle un 4-1 à Monaco en finale de Coupe de la Ligue.
- L’ASM « humilie » les Parisiens en snobant la demi-finale de Coupe de France.
Bref, on ne s’ennuie pas un seul instant, sauf éventuellement sur le terrain. « A part le match aller contre le Barça, celui à Marseille et la finale contre Monaco, on s’est un peu emmerdés en regardant le PSG », commente Fabien Onteniente, réalisateur et supporter parisien. Toujours à propos du fond de jeu :
« « C’est un peu la saison de trop d’une série qu’on aime, qu’on regarde encore mais qui nous émerveille moins qu’au début. Tu prends Thiago Silva, tu sens qu’il est fatigué. Monaco à l’inverse, c’est plus frais, tu as envie de voir le prochain épisode. » »
Vieille comédie italienne et stars coupées au montage
Hors du rectangle vert, c’est autre chose. Onteniente a pris beaucoup plus son pied - un peu comme tout le monde - à suivre la vie de son club de coeur. Il faut dire que le contexte est parfait. « C’est un club de sable sans fondations. Le côté marrant, c’est que tu as un entraîneur basque, un directeur du football néerlandais qui ne connaît rien au club et un président très "cliché" », analyse le réalisateur de « 3 zéros ».
« « Si ce PSG était un film, ce serait sûrement une comédie italienne d’une certaine époque, un peu plus amère que ce qu’on peut voir actuellement. Ou alors une comédie kitsch ratée. » »
Ratée, jusque dans la réalisation. « Là, il y a un entraîneur qui dispose de deux grands artistes. Ben Arfa et Pastore. Ils font partie de ses meilleurs joueurs et il ne les fait pourtant presque jamais jouer. C’est comme de payer des grands acteurs pour un tournage pour ensuite les couper au montage au bout du compte. » Vu comme ça, c’est vrai que ça picote un peu.
Et alors on prend qui pour jouer dans cette comédie italienne ?
Des acteurs marrants (d’une autre époque) dont au moins l’un d’entre eux sera étranger. Voilà à quoi ressemblerait le casting de Fabien Onteniente pour les trois mecs qui pèsent dans les hautes strates du PSG :
Unai Emery : Alberto Sordi, acteur italien (pour l’accent étranger pas trop compréhensible), pilier de la comédie à l’italienne. Jamais en reste quand il s’agissait de tourner en dérision les personnages qu’il incarnait.
Patrick Kluivert : Coluche. « Pour sa manière de s’exprimer et le côté maladroit du directeur du football », imagine le réalisateur.
Nasser Al-Khelaïfi : Jean Yanne, parce qu’il avait déjà joué avec Coluche et qu’il était également à l’aise dans le registre satirique.
Sans oublier Hatem Ben Arfa, dans le rôle d’Hatem Ben Arfa (n’oubliez pas qu’il tourne dans une web-série). Attention, casting à prendre avec des pincettes. Beaucoup d’acteurs (les vrais) du Paris Saint-Germain sont susceptible de quitter le navire cet été pour que le club en accueille d’autres plus à la mode. Et surtout meilleurs.