Barça-PSG: «Je ne parle à personne, c'est plus simple»... Les supporters parisiens racontent leur lendemain d'humiliation
FOOTBALL•Difficile pour les fans du PSG de se remettre d'une telle défaite...B.De.
La gueule bois. Avec ou sans alcool, le réveil a été compliqué jeudi matin pour tous les fans du PSG qui ont assisté au naufrage de leur club mercredi soir contre le FC Barcelone (6-1). Alors forcément, dans ces matins difficiles, on n’a pas forcément envie de causer ou de faire des efforts au boulot. Non. On ressasse, même si on ne devrait pas. Et ça fait mal.
Réveil difficile
« Dès que je me suis réveillé, ma copine m’a rappelé le score de la veille », s’amuse Mickaël. Devant les tentatives de cette dernière de le faire relativiser, le jeune homme âgé de 23 ans coupe court. « Je lui ai fait comprendre rapidement qu’on pouvait aussi changer de conversation ». La journée de la femme s’est terminée en même temps que les espoirs du PSG. Si Piqué a déclaré que beaucoup de gens allaient faire l’amour après le match, Sergi Roberto a quant à lui déjà commencé à briser des couples.
Quand ce n’est pas sa ou son conjoint(e) qui vous rappelle cette soirée d’horreur, c’est la radio qui s’en charge. « Je me fais réveiller par France Inter, et là c’est le premier titre du journal, déplore Cyril. Franchement j’attendais qu’on nous annonce la démission de Emery, de Nasser. Un moment dans la nuit j’ai pensé que Arsène Wenger serait notre entraîneur ce matin. » Mais non. Note pour la prochaine fois : se brancher sur Radio Classique.
Comme lui, Nicolas avait envie de savourer son café tranquille. Mais routine matinale oblige, il allume son ordinateur. « Je m’étais pourtant interdit de consulter tout article ou vidéo qui parlait du match. Mais à cause des réseaux sociaux, tu es obligé d’en voir. » La meilleure technique est encore celle de l’autruche. « A part les articles qui disent qu’on s’est fait voler le match, je ne clique sur rien et j’évite au maximum les réseaux, » assure Mickaël.
Mais parfois, comme Cyril, le supporter est tenté de sortir la tête de ses épaules. Avec les regrets qui vont avec. « Chaque tweet que je vois sur le match est un nouveau déchirement. » Exemple, tomber sur la tronche de Neymar et imaginer comment il a dû jubiler toute la nuit. « Et bah alors, je vous avais dit que j’en planterais deux ».
Moi et mes collègues
Si le monde virtuel est une chose, le réel en est une autre. Car forcément, on croise des collègues plus ou moins bien intentionnés. « La première chose qu’on a faite ce matin en arrivant avec mon collègue, c’est de pousser un long soupir, raconte Mickaël, habitué du Parc depuis ses neuf ans. Et après, on a dézingué le PSG ». Normal : c’est gratuit, ça fait du bien et c’est aussi vieux que le foot existe.
Le hic, c’est que dans la régie publicitaire où il travaille, le jeune homme de 23 ans cohabite avec ses pires ennemis. « Au boulot, il y a pas mal de Marseillais et de Catalans, donc je me suis fait chambrer comme jamais, s’amuse-t-il, beau joueur. Ils m’ont même invité à manger dans un restaurant de tapas… »
Christophe, de son côté, a bien les boules. Mais il a choisi la voie de la diplomatie. « Les potes charrient forcément un peu mais au final, je ne le prends pas trop mal. C’est le jeu, il faut relativiser. Et puis les Parisiens sont tellement indéfendables… »
Cyril a une approche plus radicale. « Ça m’a trop détruit hier, je ne peux pas en parler avec quelqu’un qui n’a pas vécu ça comme un traumatisme comme moi et qui me dirait un truc du genre 'Oh c’est qu’un match du foot'. Ça me rendrait fou, avoue-t-il. En réalité, je ne parle à personne pour ne pas avoir à évoquer le match, c'est plus simple. » Efficace.
« Je suis presque dans le déni tellement je suis triste ». Décidément, Cyril l’a mauvaise. Car oui le PSG a été nul et non Barcelone n’a pas été flamboyant. Difficile de ne pas refaire le match pour la plupart des supporters. Mais Nicolas, lui, a trouvé la solution sur le court terme. « J’ai décidé de ne rien faire de la journée, de rester chez moi tranquille le temps de faire le deuil ».
Même son de cloche pour Christophe : « Quand on souffre on s’entoure de ses plus proches jusqu’à ce que ça passe ». De son côté Cyril avoue ne « plus avoir envie de suivre le foot pendant un petit moment ». A l’image de l’équipe, il va peut-être falloir du temps aux supporters pour se reconstruire.