Il paraît que c’est le match de l’année, que la France s’arrêtera de tourner pour le suivre et qu’il fait rêver dans les chaumières. , (ou le classique, on ne sait pas trop) s’est imposé comme l’affiche incontournable du championnat français dès les années 1990 avant de décliner lentement mais sûrement.

Certes, la rencontre est retransmise dans le monde par plus de 50 diffuseurs (un score honorable mais sans plus), mais l’intérêt sportif de ce duel reste aujourd’hui limité pour une simple et bonne raison : à la fin, c’est toujours le même qui gagne. La preuve.

En gros, on est bien loin de l’intérêt d’un Barça-Real, d’un Bayern-Dortmund ou d’un derby d’Italia. Et nous, à 20 Minutes, ça nous embête un peu. Du coup, on a essayé de voir comment on pourrait améliorer ce , avec l’aide d’Alain Roche, ancien joueur parisien et consultant , qui diffusera le choc dimanche soir (20h45).

On fait monter la sauce dans les médias avant le match

Dans n’importe quel pays de football, chaque grosse affiche est précédée de grosses punchlines interposées entre dirigeants et/ou entraîneurs dans la presse. On se souvient par exemple que le clásico n’a jamais été aussi électrique qu’au paroxysme de la rivalité . Bref, il faudrait que ça clashe de partout dans les médias pour chauffer les joueurs.

L’avis d’Alain Roche : « Ce folklore médiatique permet de faire monter la sauce, de mettre une certaine ambiance et de rehausser l’intérêt du match. Ça met les joueurs dans l’ambiance. Mais pour ça, il faut des dirigeants qui nourrissent la polémique, et le problème, c’est qu’avec Nasser et maintenant , ça ne risque pas d’arriver. »

On réunit à nouveau les Ultras des deux équipes dans le même stade

S’il y a bien un choc dépendant de ses supporters, c’est le classique français. Malheureusement, et si quelques ultras parisiens devraient être présents dans leur demeure pour accueillir l’OM, les groupes Marseillais ne feront pas le déplacement. Et c’est dommage, car les grosses ambiances ont toujours bonifié cette affiche.

L’avis d’Alain Roche : « C’est capital d’avoir des supporters des deux camps pour un classico. Il suffit que les supporters adverses fassent plus de bruit pour que les supporters locaux haussent le ton et ainsi de suite pour provoquer une sorte d’inflation de l’ambiance. Ça fait toujours du bien sûr le terrain, ça galvanise. Concernant la situation actuelle des supporters, c’est un peu la politique du « je ne prends pas de risques » pour les préfets. Il n’y a qu’à voir l’Euro… Ça s’est bien passé . Après on se plaint du manque de personnes dans les stades. »

On renforce l’OM pour nourrir le spectacle

Cela sonne comme une évidence. Pour que notre choc hexagonal soit aussi respecté que spectaculaire, il faut deux équipes sur le terrain. Et pas n’importe lesquelles. Des formations de top niveau, capables de régaler la galerie et de livrer des batailles sans merci.

L’avis d’Alain Roche : « Pour que le match soit grand, il ne peut pas simplement être âprement disputé. Il faut de la qualité. Les gens veulent voir des fulgurances, des gestes techniques. Récemment, on ne les a eues que du côté . Il faut voir ce que ça peut donner maintenant avec l’arrivée de McCourt . Mais je vois mal les deux équipes attirer de très grands joueurs, des stars capables de tirer considérablement le niveau vers le haut. »

On redonne un sens à la rivalité Paris-Marseille

La rivalité entre Paris et l’OM n’a jamais été naturelle. On le sait, elle a été montée au début des années 90 afin de redonner de l’intérêt du championnat français. Ça tombe bien, nous revoilà aujourd’hui dans la même situation. C’est donc le moment ou jamais de trouver un nouveau prétexte pour que Parisiens et Marseillais se détestent à nouveau.

L’avis d’Alain Roche : « A la rigueur, on peut jouer un peu sur le côté « capitale contre la Province »… Mais on n’est pas vraiment sur le même schéma qu’un clásico naturel comme en Espagne ou , les indépendantistes contre qui symbolisait le régime. Si doit ressembler à un choc européen, ce serait plus Bayern-Dortmund, avec un courageux qui vient défier le colosse du championnat. Une rivalité plus sportive en fait. »

Un Bayern-Borussia à la française, ça fait rêver. Surtout par les temps qui courent…