FOOTBALLManchester City-PSG: Laurent Blanc peut-il continuer après «son» échec ?

Manchester City-PSG: Laurent Blanc peut-il continuer après «son» échec ?

FOOTBALLLe coach parisien a eu tout faux mardi à Manchester…
Nicolas Camus

Nicolas Camus

Laurent Blanc n’est pas bête, il sait très bien ce à quoi il va être exposé ces prochains jours. Et lorsqu’il glisse après la quatrième - et certainement plus décevante - élimination d’affilée du PSG en quarts de finale de la Ligue des champions mardi que « les joueurs sont responsables quand on gagne, l’entraîneur l’est quand on perd », c’est sa manière à lui de renvoyer la balle aux observateurs et à leurs conclusions sûrement trop faciles à son goût. Sauf que là, ne pas s’interroger sur les choix étranges du coach parisien et sa capacité à amener le club là où il doit être est tout simplement impossible.

Pour expliquer le fiasco du PSG, incapable à l’aller comme au retour de se mettre au niveau d’un match pour une place dans le dernier carré de la C1 face à un adversaire qui a pourtant étalé ses faiblesses, il n’a pas voulu se « chercher des excuses », bien sûr. Avant d’enchaîner sur les blessés et les suspendus.

Le cas Verratti

Mais ces blessés, parlons-en justement. Quand on sait depuis le mois d’octobre qu’on va être champion de France, se présenter sans son meilleur milieu de terrain (déjà absent un mois et demi juste avant l’hiver), c’est se tirer une balle dans le pied. Pourquoi prendre le risque de faire débuter Verratti contre Reims, le 20 février, quatre jours après avoir tiré sur la corde pendant 80 minutes face à Chelsea en 8e de finale aller. C’est vrai que les rechutes sur une pubalgie, c’est une grande découverte dans le monde de la médecine.

Dans ce cas précis, Blanc n’est pas le seul responsable, on est d’accord. Sur la gestion globale de son groupe, en revanche… Lors de ces deux matchs, les Parisiens ont semblé sans ressort. Vidés, cramés, avec le manque de concentration qui en découle. 98 km parcourus sur ce quart retour, ça peut passer en DH, pas en coupe d’Europe.

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Ibra qui rate des occasions, Matuidi qui envoie un centre au poteau de corner, ce n’est pas de sa faute. Amener son équipe à son point culminant dans les jambes et dans la tête le jour-J, ça, c’est le rôle du coach.

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Ce qui ne passe pas

Il y a pire. On a recensé quelques points où même Eric Dupont-Moretti aurait du mal à obtenir son acquittement.

  • Le 3-5-2

Alors là, personne n’a compris. Toute la saison, en conférence de presse, Blanc a parlé de sa « philosophie ». Quel que soit l’adversaire, que ce soit à la maison ou à l’extérieur, il veut toujours jouer de la même façon, imprimer sa patte avec ce 4-3-3 immuable qui lui permetd’avoir le ballon et l’exploiter de la manière qu’il pense être la plus efficace. Il l’a répété, encore et encore. Et il change tout avant le match le plus important de sa saison avec une défense à trois.

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Comme avec les Bleus, avec qui il avait tenté un coup en quart de finale de l’Euro 2012 (Reveillère + Debuchy devant lui), ça n’a pas fonctionné. Avec cette dérangeante sensation de reculer devant l’adversité.

  • Les changements en cours de match

Le grand foutoir, ce match de mardi. Aurier dans une défense à trois puis dans une charnière avec Thiago Silva puis à droite, Marquinhos trimballé entre la défense et le milieu, Di Maria qui a sûrement quitté l’Etihad Stadium sans avoir compris où il devait se placer… Blanc a tâtonné tout le match, pas aidé par les circonstances il est vrai. On a l’esprit bien dérangé au service des sports de 20 Minutes, mais là comprendre le plan de Lolo est au-delà de nos compétences.

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  • La gestion du cas Aurier… et par ricochet de celui de Marquinhos

Le message envoyé au groupe en titularisant Serge Aurier lors du quart de finale aller au détriment de Marquinhos est catastrophique. Le débat n’est pas sur la justesse de la suspension de l’Ivoirien, que chacun est libre de juger, mais sur le fait de le réincorporer au 11 titulaire sur un quart de finale aller de Ligue des champions.

D’une, ça n’a pas servi l’intéressé. On n’est pas dans la tête d’Aurier, mais on a comme l’impression qu’il a joué avec un surplus de pression et les jambes en coton sur ces deux matchs. De deux, le fidèle Marquinhos, intrinsèquement l’un des meilleurs joueurs en Europe sur ses qualités défensives, se retrouve mis de côté alors qu’après avoir poliment attendu son tour, il méritait dix fois sa place. D’ailleurs, cette méritocratie assez singulière a bien énervé le (trop ?) gentil Brésilien. Et sûrement pas que lui dans le groupe.

  • Lucas vs Cavani

Cavani est titulaire, Cavani est mauvais, Cavani boude, Cavani sort de l’équipe. Voilà ce qu’il s’est passé d’août à janvier. Blanc décide alors de faire confiance à Lucas dans son attaque à trois. « Il comprend petit à petit certaines choses, notamment les déplacements qui sont fondamentaux dans notre jeu », explique-t-il alors. Titulaire lors de tous les matchs qui comptent depuis, notamment lors des 8e de finale aller et retour, le Brésilien retrouve le banc au moment d’affronter les Citizens. Quelqu’un pour nous expliquer ? Non, personne ?

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L’avenir

Bon, une fois qu’on a dit tout ça, qu’est-ce qu’on fait ? Laurent Blanc a été prolongé juste avant la double-confrontation avec Chelsea. Sison contrat court désormais jusqu’en 2018, c’est bien que les dirigeants qataris estiment qu’il est celui qui leur offrira une C1. Ou au moins une finale. En public, Blanc conserve le soutien de tout le monde. Le contraire aurait été étonnant. « Il a tout tenté, même un pari tactique », le défend Nasser. Qui se trouve bien avancé maintenant.

>> Il le vire. C’est reconnaître qu’il a fait n’importe quoi en février.

>> Il le garde. Il n’a plus qu’à lui donner des devoirs de vacances et prier pour que ça serve de leçon pour la saison prochaine.

Crédit
Crédit - Gérard Languedepute

En vrai, le plus important pour Blanc va être de garder le vestiaire de son côté. Thiago Silva n’est pas pour le virer – ô surprise. « Même si je le pensais, je ne le dirais pas. Mais ce n’est pas ça le problème. Le coach fait ses choix. Il a changé de tactique, mais il nous en a parlé avant. On a tous été d’accord », assure le Brésilien.

Ibra, lui, a un peu plus de mal à encaisser. « En première période, nous avons joué dans un système que nous n’avions jamais essayé avant, a-t-il dit à Canal +. Ça s’est passé comme ça s’est passé. » Pas grave, ça devrait être sans lui la saison prochaine.

Alors que l’on parle d’une fin de cycle pour la génération du Suédois, à savoir les joueurs les plus âgés arrivés au début de l’ère QSI (Motta, Maxwell voire Cavani), Nasser Al-Khelaifi est obligé de se poser la même question pour son entraîneur. Car là, le PSG a arrêté de progresser.