PSG-Lyon: Le soir où l’on a vraiment pris peur pour la Ligue 1
FOOTBALL•Quand la domination parisienne devient vraiment gênante…B.V. au Parc des Princes
Si vous êtes arrivés sur cet article à cause du titre, ne nous prenez pas pour des ingénus. Nous sommes parfaitement conscients du faible niveau de la Ligue 1, de l’écart abyssal entre le PSG et ses concurrents et plus globalement de la fadeur du football. Après tout c’est notre métier et on s’en rend compte tous les jours. Mais il y avait quelque chose de spécial dans ce PSG-OL (5-1). On ne parle même pas du terrain, où la démonstration parisienne était aussi évidente qu’attendue.
Qu’il n’y ait plus de suspense en Ligue 1 est une chose. Mais que tout le monde voit arriver la branlée (désolé mais c’est le terme) sans qu’à aucun moment durant la rencontre personne n’ose penser « ah tiens, et si l’OL… », pour qu’au final tout le monde reparte à la maison comme si c’était « normal », s’en est une autre.
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On avait déjà eu une image du genre en voyant tous les Angevins – qui rappelons-le sont 2e au classement de Ligue 1 - se sauter dans les bras en arrachant à dix derrière un nul au PSG. Mais là on parle de l’OL, de l’équipe qui devait être la rivale du PSG, celle qui avait des arguments en début de saison pour lui contester le titre. Et ils en prennent cinq au Parc sans que ça ne choque personne. Bien sûr, Lyon a un paquet de blessés. Mais le constat est là : dans notre championnat, il est « normal » que le leader gagne avec quatre buts d’écart (et encore, Merci Trapp) sur son principal concurrent.
« [#L1] Le classement de la 18ème journée ! pic.twitter.com/Fqbwluytru — PassionFootball Club (@PassionFootClub) December 13, 2015 »
Ce n’est pas le match en lui-même qui nous gène le plus donc, mais bien l’après. En zone mixte, le Lyonnais Jordan Ferri s’arrête pour débriefer. Dans le ton : ni colère ni désolation. Dans les mots, des formules comme « ils ont haussé leur rythme et on a rien pu faire », « on a quand même su rester solidaires même quand on a pris beaucoup de buts », « il y a du positif », « on a fait un peu jeu égal en fin de première mi-temps », « on n’était pas assez armés pour lutter. » Si l’on ne connaissait pas le contexte, on pourrait se dire que ce sont les propos du capitaine d’un club de CFA2 qui vient de se faire sortir salement de la Coupe de France par une Ligue 1.
Le problème du championnat n’est pas l’écart de niveau entre le PSG et le reste des clubs, mais leur assujettissement envers Paris. Les 19 autres sont l’esclave, la chose, le faire-valoir de Zlatan et consorts. On exagère ? Voici les propos du capitaine Maxime Gonalons après la rencontre : « Le match au PSG, vous savez, au départ on avait rien à perdre. Ils sont dans un autre championnat, ils jouent contre eux-mêmes. Ce match-là on peut sortir avec des regrets mais c’est pas ici qu’on comptait vraiment prendre des points… »
Paris « a fait le job », vraiment?
Sérieusement, si même Lyon n’espère plus rien en venant au Parc, à quoi bon ? C’est quoi l’idée d’un déplacement à Paris : on se montre à la télé entre deux plans sur Rihanna et si Dieu le veut on repart à la maison sans en avoir pris plus de quatre ? Il y a quelques temps, un entraîneur aussi en danger qu’Hubert Fournier aurait sauté dans la nuit après ce genre de défaite. Mais ce n’est pas le cas, parce qu’en face c’est Paris. Si on pousse le raisonnement jusqu’au bout, bientôt les coachs de Ligue 1 mettront leur équipe B contre le PSG pour ne pas fatiguer ou martyriser leurs titulaires dans un match injouable.
Ce n'est pas une critique envers les clubs français, encore moins le PSG, simplement un constat. Et le plus désolant là-dedans, c’est que le PSG lui-même peine à le cacher. Quand Blaise Matuidi explique presque blasé que Paris « a fait le job », c’est inquiétant. 5-1 contre son premier rival, c’est le job ?! « Ca reste quand même une bonne équipe et ils ont essayé de nous mettre en difficulté pendant 20-25 minutes mais après c’est vrai qu’en deuxième mi-temps on est bien revenu et on mérite amplement cette victoire ». Pas sûr que ces propos soient bien différents quand le PSG aura tranquillemenet tapé Wasquehal, début janvier, en 32e de finale de la Coupe de France. Et franchement, ça fait peur.