Marathon de Paris 2024 : Tramadol, prothèse de hanche… Frédéric a couru de l’enfer au « miracle »
« deuxième vie »•Depuis trois ans, chaque marathon est un nouveau défi pour Frédéric Hurier. A 47 ans, ce Parisien porte une prothèse totale de la hanche, il reste déterminé à se surpasserFarah Birhadiouen
L'essentiel
- Le 7 avril, se tient le Schneider Electric Marathon de Paris 2024. Sur la ligne de départ, il y aura Frédéric Hurier avec l’ambition de boucler les 42,195 km en moins de quatre heures.
- Pour ce Parisien, le marathon a été synonyme un temps de douleur et désormais de « deuxième vie ».
- Après une longue pause dans sa pratique sportive, consécutive à une blessure et une addiction au Tramadol, Frédéric Hurier a repris en main son destin et fait son retour sur la distance reine.
Accro au marathon et au Tramadol. Et il faut y voir une relation de cause à effet. On remonte le fil de la course de Frédéric Hurier, 47 ans. En 2016, il achève un premier 42,195 km en 5h30. Ce qui lui donne envie de retenter la distance en 2017. Là, il s’arrête après 20 km avec une douleur affreuse à la hanche. « Je ne le savais pas, mais c’était la dernière fois que je courais avant un bon moment. »
En 2022, après avoir connu l’enfer et devenu addict à l’opioïde le plus consommé en France, Frédéric Hurier est enfin opéré par un médecin qui lui pose une prothèse de hanche sur mesure. Après beaucoup de rééducation et une perte de poids impressionnante, le Parisien reprend la course et boucle son marathon en 4h27. En 2023, il améliore sa perf en le terminant en 4h13. Pour lui, chaque marathon est une étape de vie. Le 7 avril, il arpentera une nouvelle fois les rues de la capitale. « Le marathon de Paris, c’est l’histoire de ma deuxième vie, de la façon dont je cherche à la construire, à la mériter et à en être fier. »
D’aussi loin qu’il se souvienne, Frédéric Hurier a toujours été sportif. « Jeune, je voulais être professeur d’EPS donc j’ai fait une licence Staps, avant d’obtenir mon brevet d’état de judo et mon Capes pour pouvoir enseigner. » Si le judo a été son sport, « la course à pied a toujours été présente dans ma vie, que ce soit pour s’entretenir ou pour les concours de Staps. »
D’une situation « effroyable » au « miracle »
Mais faute de préparation pour son marathon en 2017, les conséquences sont sans appel : Frédéric Hurier se blesse à la hanche, doit arrêter de courir et pour « soulager la douleur » s’en remet au Tramadol. « J’ai eu beaucoup de mal à accepter les propositions des médecins qui ne souhaitaient pas m’opérer. Je voulais trouver un moyen et continuer à faire du sport puisque c’était une partie trop importante de ma personne. » Conjuguée à la déprime et la prise de poids, Frédéric Hurier caractérise cette période comme étant « effroyable ».
Notre dossier Marathon de Paris 2024L’espoir renaît après son opération. « Là, on me dote d’une prothèse qui change considérablement ma vie. Je me rappelle m’être levé en posant le pied par terre en parlant de miracle. » Plus motivé que jamais, Frédéric Hurier reprend la course et se fixe pour le marathon de Paris 2024 de raboter sa meilleure perf de treize minutes pour descendre sous les quatre heures. « Cet exploit viendra valider et confirmer mon évolution grâce à mes quatre entraînements par semaine, la persévérance dont j’aurai fait preuve. » Et sur la ligne de départ le 7 avril, Frédéric Hurier sait qu’il sera « heureux ». « Ça fait deux ans que je le suis, que je me sens chanceux de cette deuxième vie. »
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