FOOTBALLComment les supporteurs du PSG se sont organisés pour se rendre à Munich

Bayern - PSG : Grèves, trains annulés… Comment les supporteurs parisiens se sont organisés pour se rendre en Bavière

FOOTBALLA cause du mouvement social, de nombreux supporteurs du PSG ont dû changer leurs plans pour se rendre à Munich assister au huitième de finale retour de Ligue des champions
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • Le PSG se déplace à Munich en huitième de finale retour de Ligue des champions ce mercredi.
  • 3.800 supporteurs parisiens étaient attendus, mais ils seront sans doute un peu moins à cause du mouvement de grève qui touche notamment la SNCF et les aéroports.
  • Alors, pour ceux qui voulaient absolument se rendre en Bavière, il a fallu se débrouiller.

Les voyages forment la jeunesse, qu’ils disaient. C’est peut-être vrai quand vous êtes maîtres de votre destin, que vous posez vos bagages dans la ville de vos rêves après une expédition magique. Ça l’est un peu moins quand vous êtes contraints de tout changer du jour au lendemain. C’est le cas de nombreux supporteurs parisiens qui avaient prévu de venir à Munich soutenir le PSG en huitième de final retour de la Ligue des champions, ce mercredi.

Environ 3.800 fans du club de la capitale étaient attendus à l’Allianz Arena. Ils seront sans doute un poil moins. La faute, principalement, au mouvement de grève qui touche l’ensemble du pays depuis mardi, pour protester contre la réforme des retraites. Trains et avions supprimés au dernier moment, il a fallu que les troupes s’organisent rapidement. C’est notamment le cas de Nino, abonné au Parc des Princes, arrivé en Bavière après quelques rebondissements :

« J’avais pris un billet de train dès que les places sont sorties. C’était un train avec correspondance, donc dès que j’ai entendu qu’un mouvement de grève était prévu, je me suis dit qu’il y en aurait forcément un des trains annulés, donc j’ai préféré prendre un billet d’avion, qui n’était pas trop cher à l’époque. J’étais persuadé que c’était safe. Vendredi, j’ai appris qu’il était aussi annulé. J’ai dû m’organiser autrement, avec ce bus de nuit, Flixbus, parti à 21 heures de Bercy, et je suis arrivé à 9 heures ce matin à Munich. » »


De douze à quinze heures de route en bus

A l’heure où on écrit ces lignes, Lauriel est encore dans le Flixbus, parti dans la nuit de Paris, en direction de Munich, pour son premier déplacement européen. Ce n’était pas le projet initial, mais le gaillard avait quand même senti le coup : « En fait, vu que ce n’était pas cher, on avait réservé un billet de train et un billet de bus. On avait prévu deux moyens d’arriver à Munich, au cas où l’un des deux capotait. Et heureusement. Le trajet se passe bien, mais c’est long, près de quinze heures de route. On a fait plusieurs pauses, à Zurich et dans quelques villes en Allemagne. »


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Autre solution pour les malheureux aventuriers du rail : le covoiturage. Après avoir vu son billet de train aller être annulé dimanche, Yann, membre du CUP, a opté pour la solution Blablacar, moins coûteuse. « Je n’ai eu que deux jours pour me retourner, raconte le supporteur parisien. J’ai énormément galéré pour le covoiturage, car je ne cherchais qu’un aller, vu que mon billet retour de train n’était pas annulé. Sauf que les gens cherchaient une personne pour faire aller-retour. Du coup, je me faisais supprimer à chaque fois mes réservations. Mardi matin, j’ai enfin eu un retour positif. »

« Munich, c’est une ville bof »

Une bonne nouvelle qui précède une mauvaise, puisque Yann a découvert sur la route que son billet de train retour a aussi été annulé : « Heureusement, j’ai trouvé un arrangement avec le mec qui m’a amené pour qu’il me reprenne au retour. » Arrivé à 4h30 du matin à Munich, celui qui a déjà fait des déplacements à Madrid, Lisbonne ou Turin, erre dans la capitale bavaroise, en attendant ses potes, dont l’arrivée était prévue plus tardivement. « On s’ennuie un peu parce que la ville est morte, il caille. Franchement, c’est une ville bof, il n’y a rien à faire. J’ai trouvé un logement, mais je ne peux le récupérer qu’à partir de 15 heures. »

Oui, car les changements de moyens de transport ont également bouleversé l’organisation du séjour sur place. Yann avait ainsi prévu de dormir à la gare, avant de prendre son train retour à l’aube. Il passera finalement la nuit à l’hôtel, ce qui engendre des frais supplémentaires. « J’avais fait un super coup pour les billets de train, à 85 euros l’aller/retour, en les prenant tôt. Avec le covoit, je vais en avoir pour 110 euros A/R, et en plus j’ai dû prendre un hôtel aussi à 60 euros. »



« Si ça passe, on oublie tout »

Il y a aussi la question du timing du retour pour ceux qui travaillent. Lauriel avait ainsi anticipé en prenant son mercredi et son jeudi. Et il espère ne pas avoir à déborder : « Pour le moment, le retour, c’est en train, avec départ à 6 heures du matin. On n’a pas eu de notification comme quoi le train était annulé. Si on voit que c’est galère, il faudra qu’on trouve une combine pour rentrer à temps. »

Pour nos trois « aventuriers », les galères de transport ne seront oubliées qu’à une seule condition : la qualification du PSG pour les quarts de finale de la Ligue des champions. « C’est quand même chiant de se taper vingt-quatre heures de bus en deux jours, raconte Nino. Après, je suis déterminé, et, si ça se passe bien ce soir, j’oublie tout. » Même chose pour Yann : « Le principal, c’était d’être à Munich et qu’on assiste à ce match. Mais, avec tout le mal qu’on s’est donné pour venir, ils sont obligés de se qualifier. » Sinon, le trajet retour risque d’être long. Très très long.