JO 2024 : « Deux semaines de rêve »... Les dirigeants du sport français aussi ont des étoiles dans les yeux
satisfaction•Que ce soit au CNOSF, à la cellule haute performance ou au ministère des sports, on se satisfait pleinement du bilan de ces Jeux, au niveau sportif aussi bien qu’opérationnel
Nicolas Camus
L'essentiel
- Dernière journée (déjà) des Jeux olympiques de Paris ce dimanche, avec d’ultimes chances de médailles côté français avant la cérémonie de clôture qui attend les athlètes au Stade de France.
- Dans la matinée, le président du CNOSF David Lappartient, le responsable de la haute performance Claude Onesta et la future-ex ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera ont dressé un bilan de la compétition.
- Il est, vous l’aurez deviné, très positif selon eux, entre le record de médailles et de titres décrochés par les athlètes français et une organisation saluée à l’international.
Au club France,
Organiser une conférence de presse à 9h30 le dernier jour des Jeux olympiques, c’est un peu ambitieux, même pour les grandes huiles habituer à gérer la fatigue. « Je vois qu’on a tous quelques cernes, mais on ne boude pas notre plaisir », lance le président du CNOSF David Lappartient, tout sourire, au moment de dresser le bilan de ces JO de Paris. Forcément positif.
Au niveau sportif, déjà, le nerf de la guerre, l’équipe de France a rempli l’objectif qui avait été fixé avec cette cinquième place au tableau des médailles, en attendant la fin des toutes dernières épreuves, ce dimanche, « Bravo à nos athlètes, on a vécu de grands moments d’émotions », loue le patron de l’olympisme tricolore, avant d’en ressortir deux ou trois du lot : « Léon Marchand a pulvérisé ces Jeux de sa classe, il y a Teddy Riner, aussi, avec ces deux nouvelles médailles d’or qui le font entrer dans l’histoire du sport. Ils ont marqué les Jeux, mais on peut aussi le faire avec des médailles de bronze, c’est qu’ont prouvé Félix Lebrun et l’équipe de France au tennis de table. »
Lappartient a également délivré une mention spéciale aux sports collectifs, dont les résultats ont confirmé le savoir-faire français en la matière. Le BHV a régalé, plaçant quatre équipes en finale, dont un titre (volley messieurs). « Nous avons connu deux semaines de rêve, mais qui ne sont pas le fruit du hasard, a-t-il rappelé. Elles sont le fruit d’athlètes d’exception, et d’un excellent travail des Fédérations, des techniciens. L’Etat nous a donné des moyens, aussi. C’est une condition nécessaire à la performance. »
« Un écosystème mis en place pour la performance des athlètes »
A ses côtés, la désormais ex-ministre des Sports acquiesce. Les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron ont accompagné l’organisation des Jeux, depuis l’attribution en 2017. Le lancement de l’Agence nationale du sport (ANS), en 2019, a été la pierre angulaire d’un nouveau fonctionnement général du sport tricolore tourné vers le très haut niveau. « Avec Claude Onesta [responsable du volet haute performance], on a travaillé très dur pour remettre la boutique à l’endroit, remettre tout le monde ensemble », dit Amélie Oudéa-Castera. Elle parle de l’Etat en « numéro 10 », organisateur de tout un écosystème mis en place pour la performance des athlètes, depuis l’accompagnement des entraîneurs aux nécessaires soutiens logistique et financier.
De manière générale, il y a eu toute une « équipe derrière l’équipe », composée des staffs, de l’ANS, du CNOSF, du ministère des Sports, des bénévoles, de différents services de l’Etat, qui a une « part importante dans ce succès », souligne la ministre sortante. La fin de ces JO est l’occasion de mesurer le chemin accompli. « Si au retour de Tokyo [33 médailles dont 10 en or] on m’avait qu’on ferait 63 médailles [64 finalement grâce à Elodie Clouvel] et 16 en or, j’aurais mieux dormi, souffle Onesta. Quasiment doubler d’une olympiade à l’autre est quelque chose d’exceptionnel. Ça a été compliqué, on ne peut pas dire que ces sept dernières années aient été long fleuve tranquille. Mais petit à petit, tous les facteurs se sont agrégés. »
« Une ambiance de liesse qui a transporté les Bleus »
C’est le cas pour les athlètes, mais aussi pour l’organisation de ces Jeux de manière générale. Face aux louanges du monde entier (ou presque), depuis la cérémonie d’ouverture aux sites de compétitions installés dans des lieux historiques, les dirigeants français ne font pas la fine bouche. Même les transports ont parfaitement fonctionné. Au total, plus de 9,5 millions de personnes ont assisté à au moins une des 760 épreuves organisées, dont 38% venues de l'étranger (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Belgique, Pays-Bas en tête). Et quelques moments qu'on n'oubliera pas, comme le million de spectateurs réuni dans les rues de Paris pour les épreuves de cyclisme sur route.
« On a donné ce qu’on pouvait donner de plus beau comme image de notre pays, et on peut être fiers, estime David Lappartient. Tout le monde dit que cela a été des Jeux extraordinaires, et ce n’est pas terminé, je suis convaincu que la cérémonie de clôture sera magnifique également. » Le public a joué son rôle, aussi, avec des ambiances assez dingues sur toutes les épreuves, on peut en témoigner. « Une ambiance de liesse qui a transporté les Bleus, se félicite le président du CNOSF. C’est le pouvoir magique des Jeux, la France qui est unie. »
Ce sentiment peut-il perdurer, ou n’était-ce là qu’une parenthèse enchantée ? Ces quinze jours ont fait oublier l’ambiance pesante des semaines précédentes au niveau politique. Il est impossible d’être léger comme ça 365 jours par an, mais peut-être y a-t-il là un creuset. On a soumis cette réflexion à Amélie Oudéa-Castera après la conférence de presse, voici ce qu’elle en dit :
« Je pense qu’on a tous été heureux de se sentir heureux. Qu’il y a quelque chose de très puissant derrière tout ça. On décrit parfois les Français comme un peu déprimés, toujours à se plaindre, toujours à être pessimistes. Je pense que non, il y a un visage qui existe chez nous, qui ne demande qu’à s’épanouir, qu’à s’exprimer. Et ça, ça doit nous aider pour la suite. Il ne faut pas être naïf, on sait qu’il y aura des moments difficiles, qu’il y a des transformations à conduire, mais cette joie et cette cohésion sont de grands atouts. Ces Jeux sont une confiance redonnée au pays dans sa capacité à faire des grandes choses. »
NOTRE DOSSIER JO PARIS 2024Pour se souvenir des belles choses, il y aura déjà les Jeux paralympiques (28 août – 8 septembre), sur lesquels tout le monde compte beaucoup. « Il y a 2.000 médias accrédités, c’est inédit », révèle la présidente du Comité paralympique et sportif français Marie-Amélie Le Fur, convaincue que fête sera belle également. Les athlètes sont prêts, en tout cas. « Ils ont pu aller sur les sites, s’imprégner de tout ça, ça va les aider. Ils ont cette volonté d’embarquer le public eux aussi. »
À lire aussi