JO 2024 – Athlé : « C’était violent »… Pourquoi le Français s’est fait balancer comme un malpropre par le Sud-Africain
On en a marre•Alors que la France luttait pour une médaille lors du 4x400 mètres, Fabrisio Saïdy a été balancé par le Sud-Africain Antonie Matthys NortjeAntoine Huot de Saint Albin
Au Stade de France,
La Coupe du monde de rugby, on a un peu gueulé, mais c’est resté gentil. Il en va de nos bonnes relations diplomatiques avec l’Afrique du Sud. Mais, là, on ne peut plus se taire. Samedi soir, pour l’avant-dernière course d’athlétisme au Stade de France, on a cru que le relais tricolore du 4x400 mètres allait nous ramener une nouvelle médaille, après l’argent de Cyréna Samba-Mayela sur 100 mètres haies.
Le scénario était parfait, la France était en position de chasseur, loin derrière les Etats-Unis et le Botswana, mais à la lutte pour la quatrième place, voire le podium, tant Fabrisio Saïdy revenait comme une balle dans la ligne droite opposée. En face de lui, la Belgique et l’Afrique du Sud, avant de pouvoir recoller à la Grande Bretagne.
« Un gros manque de respect »
Après avoir activé son DRS, notre spécialiste du 400 mètres, déjà auteur d’une belle remontée lors des demi-finales, double le Belge et le Sud-Africain, avec en ligne de mire nos chers amis d’outre-Manche, sous la clameur d’un Stade de France qui poussait fort derrière son enfant de la patrie. Et là, patatras. Saïdy se rabat un peu trop tôt, dans les guiboles d’Antonie Matthys Nortje, qui le pousse alors violemment pour le mettre dans le gazon. Scandale !
« Le déplacement qu’il fait était un gros manque de respect envers moi-même et l’athlète italien [en fait belge], a expliqué le Sud-Af' en zone mixte, le genou un poil amoché par les pointes du Français. Je comprends ce qu’il voulait faire, on court tous pour la même chose en fin de compte, mais je pense qu’il s’est rabattu à la corde trop tôt devant nous. C’est juste un problème d’espace qui était trop serré entre nous. »
Pas de réclamation posée
Chauvins que nous sommes, on n’a pas cru une seule seconde à cette théorie. On a alors demandé à l’infortuné sa version des faits. Et, malheureusement pour nous, Saïdy a reconnu ses torts : « Je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé, moi j’avais qu’une chose en tête, c’était de me rabattre devant pour pouvoir récupérer dans le virage et essayer de relancer comme un malade dans la dernière ligne droite pour recoller l’Anglais. Et dieu sait que j’avais les jambes aujourd’hui. Peut-être que je me rabats un peu trop tôt sur le mec et c’était assez violent. J’ai été gourmand. J’ai merdé, je vais assumer. »
Après avoir revu les images, l’encadrement français n’a même pas jugé utile de déposer une réclamation auprès des juges. « On a vu les images avec le responsable vidéo et le responsable des juges qui nous a confirmé qu’il n’y avait pas de faute du Sud-Africain, puisque c’était un rabat un peu prématuré de Fabrisio qui ne lui laisse pas la place pour réellement développer sa foulée, a expliqué Romain Barras, le directeur de la haute performance, en zone mixte. Là, malheureusement on n’est pas dans notre droit de porter une réclamation. » Si on ne peut même plus avoir un coup de main de la VAR…
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