Même les plus fervents défenseurs de Rafael Nadal et Roger Federer vont finir par le bout du bout des lèvres : « Oui, vous aviez raison, Novak Djokovic est bien le maître de ce sport. » Qu’importe la personnalité du Serbe, les chiffres parlent pour lui : 99 titres, dont 10 à l’Open d’Australie, 3 à Roland-Garros, 7 à Wimbledon et 4 à l’US Open, une victoire en Coupe Davis et, donc, un titre olympique, obtenu ce dimanche.

Sur le court Philippe-Chatrier, qui pourrait presque être rebaptisé Felipe-Gatordenar tant les Espagnols y font leur loi, le Serbe a livré une performance exceptionnelle face à Carlos Alcaraz (7-6, 7-6), pourtant vainqueur de Roland-Garros il y a deux mois. Un récital mental, avec moult balles de break sauvées, et physique, toujours présent à 37 ans pour aller chercher les amorties diaboliques de Carlitos, qui lui a permis de décrocher le dernier titre majeur qui manquait dans son armoire à trophées. Alors, Djokovic peut-il partir tranquille maintenant, comme il l’a laissé penser après son titre olympique ? Pas tout à fait : on lui a trouvé quelques défis intéressants à relever.

Dégoûter les gens du padel

« Le tennis est un sport mondial adoré par des millions d’enfants qui prennent une raquette et qui veulent jouer, mais on ne le rend pas accessible, expliquait Novak Djokovic il y a quelques semaines. Au niveau des clubs, le tennis est en danger. Aujourd’hui, le padel émerge et grandit. Si on ne fait pas quelque chose, globalement, collectivement, le padel, le pickleball aux États-Unis vont convertir tous les clubs de tennis en padel ou pickleball. »

Voilà donc son défi suprême : se mettre au padel, ridiculiser la concurrence, dont les champions espagnols Arturo Coello ou Alejandro Galan, et que tout le monde soit dégoûté par ce sport pour finalement revenir au tennis. Et puis, le padel, c’est moins traumatisant pour les articulations que la terre battue de Roland-Garros ou le gazon de Wimbledon. « Nole » y trouvera son compte. L’ITF remerciera plus tard le Serbe.

Protéger notre écosystème

C’est l’un des défis majeurs qui nous attend pour préserver notre planète dans les prochaines années : protéger les abeilles. Pour cela, il faut évidemment bannir les insecticides néonicotinoïdes, qui se diffusent à l’intérieur des fleurs. Pour cela, pas sûr que Djoko puisse y faire quelque chose. Mais les descendantes des Mayas sont aussi mises en danger par les frelons asiatiques, qui viennent jusque dans les ruches les tuer.

Deux techniques amateurs sont connues pour en venir à bout : un mélange de sirop de cassis et de bière dans une bouteille coupée en deux et la raquette de tennis/badminton, pour les tuer en plein vol (parole d’apiculteur). Et, qui mieux que le meilleur tennisman du monde pour venir mettre des coups droits dans les petites ailes de ces frelons du démon. Les abeilles peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Gravir le Mont-Blanc en raquette

On le sait, Novak Djokovic est un adepte de la nature pour aller faire des câlins aux arbres ou se ressourcer dans un parc des pyramides controversé près de Sarajevo pour y trouver des ondes positives. « J’inviterais tous les sportifs à venir ici pour passer du temps dans les tunnels qui sont très bénéfiques pour l’augmentation de l’oxygène dans les poumons, déclarait-il à la télé bosnienne. C’est un effet direct sur la régénération, sur le rétablissement, ce qui est très important pour les sportifs. »

Mais, quoi de mieux pour le corps qu’un petit stage en altitude, en très haute altitude, lors de la préparation de sa dernière saison sur le circuit. Une petite marche en raquettes, pour le symbole, pour gravir le Mont Blanc. Avant, un jour peut-être, de réaliser le Grand Chelem, là aussi, et réussir à monter les 14 sommets de plus de 8.000 mètres. On y croit.