JO 2024 – Voile : De l’ILCA au 49er, on vous explique les noms chelous de toutes ces disciplines
Voile•Pas moins de 10 disciplines sont représentées lors des épreuves de voiles des JO de Paris 2024, sur la Marina de Marseille, dont certaines sont bien difficiles à comprendre à l’image des 49er et des Nacra 17
Adrien Max
L'essentiel
- Les épreuves de voile des Jeux olympiques de Paris 2024 se déroulent à Marseille du dimanche 28 juillet au jeudi 8 août.
- Dix catégories différentes sont représentées, dont certaines sont nouvelles comme l’IQ Foil ou le kite surf à foil.
- Avec parfois des appellations très compliquées à comprendre, à l’image de l’ILCA ou du 49er.
A la Marina Olympique de Marseille,
Voilà trois jours qu’on se promène sur la Marina olympique de Marseille, où se disputent les épreuves de voile des JO de Paris 2024, et on commence enfin à y voir plus clair. Parce qu’en arrivant, on était un peu comme Anne, 53 ans, et Christine, 51 ans, deux sœurs venues d’Aubagne pour venir « voir ce que c’est ». Alors ? « On ne comprend rien. On ne connaît pas les règles, ni les types de voile. On ne sait même pas ce que sont les différents bateaux », se marrent-elles.
Ça tombe bien, nous non plus. Donc on est parti à la rencontre de spécialistes, histoire de comprendre un peu plus de quoi il en ressort, et ne pas écrire n’importe quoi dans nos papiers, pour changer. Voire éventuellement faire les malins, au cas où on recroise les deux sœurs. Comme pour la découverte de n’importe quel sport, on va y aller crescendo. On commence donc avec un grand classique, l’ILCA avec les explications du directeur de l’Equipe de France, Philippe Mourniac, pour aller jusqu’à la Formule 1 des mers, le 49er.
L’ILCA
« ILCA, c’est pour International laser class association. C’est le laser, le bateau le plus simple qu’on puisse imaginer. Où que vous alliez dans le monde, dans n’importe quelle école de voile, le seul bateau que vous êtes sûr de voir c’est l’ILCA. C’est un bateau très basique, la différence se fait vraiment sur les qualités physiques et de navigation. » Le champion du monde 2022, Jean-Baptiste Bernaz, et Louise Cervera, sont nos représentants français dans cette catégorie.
Le 470
« 470, c’est pour la taille du bateau. Là aussi c’est un dériveur classique, mais qui se manœuvre en double avec un barreur et un équipier », plante Philippe Mourniac. Et pour cette olympiade, cette catégorie retourne à sa configuration initiale, en double mixte. Nos représentants Français, Camille Lecointre et Jérémie Mion, peuvent viser l’or !
Le Nacra 17
« Nacra, c’est en fait une marque. C’est un fabricant hollandais qui a mis sur le marché son multicoque. Ce sont des catamarans, des bateaux à deux coques ». Là aussi cette discipline se dispute à deux, notre équipage français est composé de Tim Mourniac et de Lou Berthomieu.
Le 49er, ou Skiff, et 49er FX chez les femmes
Pour celui-ci, on est allé demander à un expert : Clément Péquin, qui fait équipe avec Erwan Fischer pour la France. « C’est un bateau qui a été construit par un architecte australien. Ce bateau a une coque plate dessous, si on le pose dans l’eau sans que personne ne fasse contre poids, le bateau se retourne. C’est un bateau qui se navigue à deux, et qui est assez puissant puisqu’on a quasiment 70 m2 de voile au portant. Donc c’est un bateau très puissant pour lequel on a besoin d’avoir un gros gabarit. On tourne à peu près entre 160 et 170 kg, c’est un peu la jauge pour pouvoir naviguer correctement sur ce bateau-là. »
Mais pourquoi lui avoir donné un nom d’équipe de football américain ? « Le bateau s’appelle 49er parce que l’architecte était un fan des 49ers de San Francisco, et le bateau fait 4.99 mètres donc il s’est dit "tiens pourquoi pas appeler mon bateau 49er". C’est comme ça qu’est né ce bateau-là », relate Clement. Et attention, cette catégorie est très spectaculaire, « on peut voir des roulés-boulés », prévient le directeur de l’Equipe de France. Chez les filles, Charline Picon et Sarah Steyaert peuvent viser la médaille.
Après avoir découvert les différents types de bateaux, passons aux nouvelles disciplines présentes pour ces Jeux olympiques : la planche à voile, agrémenté d’un foil pour cette olympiade, et le Kitesurf à foil pour ses tout premiers JO.
Un foil
« C’est un mat qui descend sous l’eau avec une aile avant et un stabilisateur arrière. Avec la vitesse et les angles d’incidence, la partie avant permet de faire monter la planche, et la partie arrière la stabilise. Il permet à la planche de se soulever au-dessus de l’eau, entre 50 cm et 1 m, et donc réduire le contact pour plus de vitesse », explique Philippe Mourniac.
L’IQ Foil
« C’est la première olympiade pour l’IQ Foil, la planche à voile à foil, qui remplace l’ancienne RSX. IQ signifie High Quality », détaille Valérie Boutet-Massonneau, secrétaire générale de la classe IQ Foil internationale, et technicienne Starboard 7, le fournisseur officiel du matériel pour les JO, sur cette olympiade. « Pour tous les athlètes c’est le même matériel, mais les garçons et les filles ont un combo différent. Ils ont seulement des moyens de régler le matériel en fonction du gabarit », poursuit la spécialiste. Pour ces JO de Paris 2024, Hélène Noesmoen et Nicolas Goyard peuvent viser une médaille pour la France dans cette catégorie.
Le Kitesurf à foil
Pas de nom spécifique pour cette toute nouvelle discipline aux Jeux olympiques, mais l’appellation générique « Kite surf », et pas besoin de spécialiste. Le stade d’une semaine sur la presqu’île de Giens à l’été 2019, sans jamais réussir à sortir de l’eau, devrait suffire. Il s’agit d’une voile à laquelle l’athlète est relié via un harnais et qui va le tracter sur une planche, grâce à la force du vent. Comme pour l’IQ, le foil permet au kite surfeur de décoller au-dessus de l’eau pour prendre encore plus de vitesse. Le Français Axel Mazella et surtout sa compatriote chez les femmes, Lauriane Nolot, ont de grosses chances de médailles.