JO de Paris 2024 : « L’acharnement, ça suffit », exhorte Emilie Gomis après son message polémique sur Israël
Guerre Israël-Hamas•L’ex-basketteuse de l’équipe de France avait dû quitter le 10 janvier son poste d’ambassadrice des JO de Paris 2024 en raison d’un message controversé à l’encontre d’IsraëlJ.Lau. avec AFP
Les soucis se sont multipliés en ce début d’année 2024 pour l’ancienne basketteuse des Bleues Emilie Gomis. Deux jours après les attaques du Hamas en Israël (le 7 octobre 2023), l’ex-joueuse de Villeneuve-d’Ascq avait republié brièvement sur Instagram, avant de le retirer, un message dans lequel on voyait des cartes de France de 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles un drapeau français était progressivement remplacé par le drapeau israélien avec cette question : « Que feriez-vous dans cette situation ? »
Un temps passée inaperçue, sa republication avait été pointée du doigt plus tard, suscitant des critiques. Emilie Gomis avait dû quitter le 10 janvier son poste d’ambassadrice des JO de Paris 2024 et elle avait présenté ses excuses. Mais à la suite d’une plainte du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris avait parallèlement ouvert mi-décembre une enquête pour apologie du terrorisme.
« On est face à une disproportion manifeste »
A l’issue de son audition ce jeudi matin par les enquêteurs de la police judiciaire parisienne, Emilie Gomis a déclaré être « soulagée » et a déploré une « erreur » et une « maladresse ». L’ancienne basketteuse pro de 40 ans a ajouté n’avoir « jamais voulu inciter à la haine ni quoi que ce soit ». « J’ai tout simplement dit qu’effectivement le timing de publication était très mauvais après les attaques atroces du 7 octobre que je condamne fermement, précise-t-elle. La situation géopolitique amène les citoyens à s’exprimer d’une certaine manière, on ne peut plus rester silencieux. Malgré mon statut et mes fonctions, je l’ai payé. J’aurais dû être neutre. »
En larmes à la sortie de son audition, la vice-championne olympique aux JO de Londres en 2012 poursuit : « La sanction a été claire à mon encontre, l’acharnement, ça suffit maintenant. L’objectif pour moi est d’avancer et de continuer à faire ce que j’ai toujours fait ». Son avocat, Me Vincent Brengarth, est monté au créneau pour défendre fermement sa cliente : « Nous considérons que cette convocation n’avait pas lieu d’être, on est face à une disproportion manifeste. Que faut-il faire de plus ? Emilie Gomis a retiré son post, elle s’en est excusée, expliquée. La publication ressurgit subitement plusieurs semaines après, avec nécessité de démissionner, puis il y a aujourd’hui une audition libre. »