SolidaritéLa Boccia, un véritable jeu de duo

Jeux paralympiques de Paris 2024 : Joueurs et assistants, les duos en or de la Boccia

SolidaritéDans ce sport, le plus accessible des Jeux, les assistants jouent un rôle central.
Claudine Llop Cliville assiste bénévolement Aurélie Aubert partout dans le monde.
Claudine Llop Cliville assiste bénévolement Aurélie Aubert partout dans le monde. - R.Kuckuck
Lise Garnier

Lise Garnier

L'essentiel

  • Les jeux paralympiques 2024 se dérouleront du 28 août au 8 septembre 2024 en France.
  • La boccia est un sport de boules spécifique aux personnes en situation de handicap qui se pratique depuis 1984.
  • Rencontre avec Claudine Llop Cliville assistante et coach de boccia auprès d’Aurélie Aubert, joueuse de l’équipe de France.

«Nous sommes leurs mains », lance Claudine Llop Cliville, assistante et coach de boccia. Son rôle : épauler Aurélie Aubert, joueuse de l’équipe de France. Concrètement, dans ce sport paralympique, tous les moyens sont bons pour placer ses balles au plus proche du « jack » (une sorte de gros cochonnet). Quand « certains joueurs peuvent tenir la baguette dans leur main ou dans leur bouche, d’autres utilisent une ‘licorne’ : une tige malléable reliée à un casque », précise Iliès Johns, opérateur de rampe. En tout, la boccia comprend quatre catégories, qui sont fonction du type de handicap. Ici, pas de discrimination, tout le monde joue, même les personnes aux pathologies les plus lourdes.

Pour les assistants, le maître mot est donc « adaptabilité ». Claudine Llop Cliville, qui coache Aurélie Aubert en catégorie BC1 (paralysies cérébrales), se positionne derrière sa joueuse pour une question pratique : « Je manipule son fauteuil, mais je n’ai pas le droit de lui parler. » En BC3 (paralysie cérébrale et myopathies), pas question par contre de voir la partie : « Nous sommes de dos et nous n’avons pas le droit de nous retourner. C’est Mathilde [Troude, joueuse de boccia] qui guide », explique le trésorier de l’association Handisport Richebourg, qui accompagne les jeunes vers le sport. « Je dois exécuter sans parler et sans signe de communication. Parfois, on a un reflex et cela peut entraîner une faute », ajoute-t-il.

« Si on gagne, c’est ensemble »

Les deux assistants saluent des athlètes « qui ont le courage de dépasser leur handicap en s’exposant aux yeux du monde. J’ai pris une grande claque d’humilité quand j’ai découvert ce sport », commente Iliès Johns. Et puis, les assistants aussi ont parfois leur moment de gloire : « Si on gagne une médaille, c’est ensemble et on monte sur le podium côte à côte. C’est la seule catégorie où ça se passe comme ça ».