de cape et d’épéeL’escrime fauteuil ou l’art de manier l’épée sans se déplacer

Jeux paralympiques de Paris 2024 : L’escrime fauteuil ou l’art de manier l’épée sans se déplacer

de cape et d’épéeDextérité, vitesse, coordination et précision sont autant de qualités indispensables à la pratique de l’escrime
Virginie Tauzin

Virginie Tauzin

L'essentiel

  • Les jeux paralympiques se dérouleront du 28 août au 8 septembre 2024 en France.
  • Les épreuves d’Escrime en fauteuil se déroulent du 3 au 7 septembre au Grand Palais.
  • L’actuel 3e mondial, Yohan Peter, participera à ses seconds Jeux Paralympiques après ceux de Tokyo en 2021. Il s’est confié à 20 Minutes.

En escrime fauteuil, impossible de reculer. Quand les armes fusent, le fauteuil, lui, reste fixé à des plaques de carbone. « C’est la particularité de ce sport, fait remarquer Alain Febvre, directeur sportif à la fédération handisport. Les escrimeurs sont proches l’un de l’autre et bougent uniquement sur leur fauteuil, autorisés de ne décoller qu’une fesse, ce qui n’empêche pas un gros travail sur l’amplitude et le déplacement. » Seules les touches visant le haut du corps sont comptabilisées, les jambes étant recouvertes d’un grand tablier.

Quelle que soit la catégorie, avec ou sans l’équilibre du tronc, et quelle que soit l’arme, épée, fleuret ou sabre, la technique est maîtresse. Dextérité, vitesse, coordination et précision sont autant de qualités travaillées par les 470 licenciés en France, dont 90 compétiteurs. « Plus on est grand, avec des membres longs, plus on est avantagé », complète Alain Febvre.

Trouver ses repères

Yohan Peter, actuellement 3e mondial à l’épée et on ne peut mieux placé pour participer aux JOP de Paris (dans la catégorie B, qui regroupe les escrimeurs n’ayant pas la mobilité du tronc), mesure justement 2,02 mètres. « Dans la proximité avec l’adversaire, il y a cette obligation de prendre des décisions rapidement », explique le champion qui, en se mettant à l’escrime fauteuil après l’acquisition de son handicap à l’âge de 25 ans, a dû s’adapter au matériel : « Même si le fauteuil est fabriqué sur mesure, en fonction de sa morphologie, il faut trouver ses repères. »

Au Grand Palais, où se dérouleront les épreuves d’escrime fauteuil, Yohan Peter devra en découdre avec des Chinois, des Anglais, des Polonais… « Mon plus grand concurrent, c’est moi-même », lâche l’épéiste. Il vise les médailles, en individuel et en équipe.