EnvironnementLe spot de surf des JO 2024 pourrait déménager pour protéger les coraux

JO de Paris 2024 : L’épreuve de surf va-t-elle déménager pour préserver les coraux ?

EnvironnementLe président de la Polynésie française Moetai Brotherson évoque un repli vers un site moins renommé que Teahupo’o, mais plus facile d’accès
20 Minutes avec AFP

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C’est un nouvel épisode, peut-être décisif, dans la polémique sur l’emplacement de l’épreuve de surf des prochains Jeux olympiques. Le président de la Polynésie française Moetai Brotherson a affirmé mardi à l’AFP envisager de déplacer la compétition sur un autre spot que celui mythique de Teahupo’o en raison de la construction controversée d’une nouvelle tour en plein lagon.

Des écologistes, des surfeurs et des habitants du village de Teahupo’o se mobilisent contre une tour des juges, en aluminium, édifiée dans l’eau spécialement pour l’épreuve des JO, ce qui pourrait dégrader, selon eux, les fonds marins et nuire à la biodiversité du site. Ces dernières semaines, la mobilisation s’est intensifiée.

Une tour en aluminium au cœur du problème

Moetai Brotherson, qui partage ces craintes, exclut l’utilisation de la tour en aluminium et envisage d’organiser l’épreuve à Taharuu, un site moins renommé mais plus facile d’accès, sur la côte ouest de Tahiti. « C’est un beach-break, doté de toutes les infrastructures à terre. »

Lors d’un entretien à l’AFP en marge du Forum des Îles du Pacifique, à Rarotonga (Iles Cook), il a rappelé que ce spot avait déjà été envisagé. « Cela nous aurait permis d’éviter les soucis qu’on a aujourd’hui. A l’époque ce n’était pas possible. Au regard des enjeux et de la protestation aujourd’hui, peut-être qu’on pourra réviser cette option », a souligné le président.

La tour prévue, de 14 mètres de hauteur, devrait comporter trois étages, un local technique climatisé pour les serveurs Internet alimentés par un câble sous-marin, mais aussi des toilettes avec un système d’évacuation raccordé à une canalisation. Déjà construite, elle n’a pas encore été installée sur le site. Le coût du projet est estimé à près de 4,4 millions d’euros.

« Je ne vois pas par où on pourrait faire passer la barge [de la foreuse] sans exploser du corail », a expliqué Moetai Brotherson. Le surfeur local Matahi Drollet et l’association de défense du site Vai Ara o Teahupo’o sont à l’origine d’une pétition qui avait réuni mardi plus de 147.000 signatures.

Prochain rendez-vous le 15 novembre

Pour le président de la Polynésie française, la seule solution est d’homologuer pour les Jeux olympiques la tour en bois utilisée dans le cadre des compétitions du circuit mondial de surf à Teahupo’o. Le comité d’organisation des JO justifie ce projet en avançant des raisons de sécurité, la tour en bois (13,50 m) n’étant plus aux normes.

Une équipe technique travaille sur cette hypothèse et doit se prononcer le 15 novembre. Selon le président de la Polynésie française, il faudra également déterminer si les délais d’appels d’offres et de mises aux normes sont tenables.