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Comment sont jugées les performances de breakdance au Red Bull BC One ?

Montpellier : Comment sont jugées les performances de breakdance au Red Bull BC One ?

BATTLEA l’occasion de la compétition, qui réunit la crème des danseurs français à Montpellier, Junior, l’une des références mondiales de la discipline, a expliqué à « 20 Minutes » comment les participants étaient départagés
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • A l’occasion du Red Bull BC One, qui réunit la crème des B-Girls et des B-Boys français à Montpellier, Junior, l’une des références mondiales du breakdance, a expliqué à 20 Minutes comment les participants étaient départagés.
  • La puissance de la prestation, la maîtrise, mais aussi le côté artistique, les émotions, et le répertoire de mouvements proposés par les candidats sont autant de critères de notations, pour les juges de cette compétition très prisée.
  • « Il peut y avoir une partie de subjectivité, confie Junior. Mais elle est amoindrie, car nous avons tous des références communes de réussite, de mouvements, d’exécution… On retrouve la plupart du temps une certaine homogénéité. »

Si c’est dans le Bronx, au début des années 1970, que le breakdance a fait ses premiers pas, c’est bien en France que son histoire va s’écrire. Pour la première fois, cette discipline, à la frontière entre l’art et le sport, sera représentée aux Jeux Olympiques de Paris, en 2024. En attendant, les meilleurs B-Girls et B-Boys français s’affronteront ce vendredi et ce samedi, à l’Opéra Comédie, à Montpellier (Hérault), pour la finale nationale du Red Bull BC One, l’une des compétitions de breakdance les plus prisées au monde.

Après des qualifications aux quatre coins de l’Hexagone, la crème du breakdance français tentera de décrocher un ticket en or, pour la finale mondiale, qui aura lieu à Roland-Garros, le 21 octobre. Mais comment ces breakeurs sont-ils départagés ? Junior, l’une des références mondiales de la discipline, qui sera l’un des juges du Red Bull BC One à Montpellier, a expliqué à 20 Minutes comment les B-Girls et les B-Boys étaient notés.


Junior est l'une des références mondiales du breakdance.
Junior est l'une des références mondiales du breakdance. - Little Shao

Comment se déroulent les performances ?

Les juges seront trois, au Red Bull BC One. Leur nombre est toujours impair, dans ce type de compétitions, « pour éviter qu’il y ait des ex aequo », explique Junior. Au son de Taj Mahal, l’un des DJ les plus en vue de la discipline, les candidats s’affronteront dans des battles à un contre un, sur le Cypher, le cercle formé par les danseurs, au centre duquel l’un d’eux performe. A la fin des deux prestations, les juges votent pour leur préféré.

Sur quels critères les danseurs sont-ils jugés ?

Les juges sont attentifs à plusieurs critères, dans ces compétitions. D’abord, « je dirais qu’il y a la "physicalité" », confie Junior. « C’est la manière dont les danseurs parviennent à imposer un côté athlétique à leurs prestations, comment ils arrivent à maîtriser leurs mouvements », détaille-t-il. Mais si la puissance des performances est un critère essentiel, dans cette discipline, l’artistique n’est évidemment pas si loin. « Les émotions que les danseurs vont réussir à nous faire ressentir, au-delà de leurs performances physiques, sont très importantes », complète le célèbre B-Boy. Et bien sûr, « l’artillerie de mouvements » que les candidats vont donner à voir compte aussi beaucoup dans les notations. « Et comment ils vont réussir à les relier entre eux », complète Junior.

Le toprock (les pas de danse qu’effectuent les breakeurs avant de s’élancer au sol), le footwork (les jeux de pieds), les powermoves (les impressionnantes rotations sur le dos ou les épaules), les freezes (les positions arrêtées) ou les flips (les sauts périlleux) sont autant d’éléments fondamentaux que les danseurs ont à leur disposition pour impressionner le jury. L’originalité des prestations ou l’attitude des B-Girls et des B-Boys peuvent également compter grandement dans les notations, pour certains juges.


Une participante du Red Bull BC One, à Istanbul, en Turquie, le 11 juin.
Une participante du Red Bull BC One, à Istanbul, en Turquie, le 11 juin. - Nuri Yılmazer

Y a-t-il une part de subjectivité, dans la notation ?

Au football, c’est celui qui a marqué le plus de buts qui l’emporte. Au lancer de poids, c’est celui qui l’a lancé le plus loin qui gagne. Mais dans les compétitions de breakdance, comme dans les autres disciplines artistiques, c’est à l’appréciation des juges. Alors oui, « il peut y avoir une partie de subjectivité, confie Junior. Mais elle est amoindrie, car nous avons tous, nous, juges, des références communes de vocabulaire, de réussite, de mouvements, d’exécution… On retrouve la plupart du temps une certaine homogénéité dans les notations. Bien sûr, si deux juges ont des approches du breakdance différentes, des histoires différentes, il peut arriver qu’il y ait un peu de subjectivité. »


NOTRE DOSSIER SUR LE BREAKDANCE

Qu’est-ce qui est strictement interdit sur le Cypher ?

Les danseurs sont libres d’exécuter la prestation qu’ils souhaitent. Toutefois, il y a certaines règles à respecter, au Red Bull BC One. Il est, par exemple, interdit de toucher son adversaire de manière agressive. Il arrive parfois que les breakeurs les plus provocateurs mettent en œuvre des mouvements qui peuvent parfois impliquer de les toucher. Mais ce n’est acceptable, dit le règlement de la compétition, que si cela est fait de manière respectueuse et non-violente. « Le breakdance prône le respect, rappelle Junior. On peut charrier, oui. Mais il y a des limites à ne pas dépasser. Le manque de respect, notamment. On est là pour danser. On règle nos comptes par la danse, pas autrement. »

Le Red Bull BC One a lieu ce vendredi (à partir de 17h30) et ce samedi (à partir de 19 heures), à l’Opéra Comédie, à Montpellier. Programme et billetterie ici.