VIDEO. Bordeaux : Ils jouent au hockey avec une balle et des baskets… C’est quoi le floorball ?
DECOUVERTE•Ce sport méconnu en France tente de se développer comme à Bordeaux depuis quelques annéesClément Carpentier
L'essentiel
- Venu de Suède, le floorball est un « dérivé » du hockey-sur-glace avec une balle à la place du palet et des baskets au lieu des patins.
- A Bordeaux, quelques personnes jeunes ont relancé le club il y a trois ans.
- Malgré un certain développement en France, ce sport manque de moyens à l’image du club girondin qui peine à trouver une salle pour jouer.
«C’est quoi ce truc ?» Cette réponse, Emilien l'entend régulièrement quand il explique faire du floorball. En même temps, difficile d’en vouloir à ses interlocuteurs tellement ce sport reste aujourd’hui méconnu en France. « C’est un dérivé du hockey-sur-glace qui est apparu dans les années 70 en Suède avec des joueurs qui voulaient continuer à s’entraîner en saison estivale », explique le secrétaire-joueur du Bordeaux Mérignac Floorball.
Ce jour-là, les joueurs enfilent donc une tenue de footballeur pour l’occasion : maillot, short, chaussettes hautes et surtout des baskets au pied au lieu de leurs patins. Pas de glace mais un gymnase pour terrain de jeu. Et bien sûr pas de palet mais une petite balle en plastique. Résultat des courses 40 ans plus tard, ce sport a pris une certaine ampleur au pays de Zlatan et plus de 300.000 personnes le pratiquent dans le monde.
Plus accessible que le hockey-sur-glace
En France, l’engouement est bien moindre avec aujourd’hui une cinquantaine de clubs et 2.500 licenciés. Mais la « petite famille » continue tout de même de grandir chaque année. Alexandre, par exemple : « Je voulais me mettre au hokey sur glace mais un ami m’a parlé de ce sport et franchement, c’est beaucoup plus accessible et puis, ça coûte aussi bien moins cher », explique celui qui entame sa troisième saison.
Les règles sont à quelques exceptions près les mêmes que sur la glace avec deux équipes de cinq joueurs plus le gardien (sans crosse et à genoux devant sa cage) qui s’affrontent pendant trois périodes de 20 minutes. Si les pénalités restent les mêmes (deux, cinq ou dix minutes avec un joueur en moins), les contacts physiques sont eux arbitrés sur le modèle de football. La passe au pied est acceptée. En revanche, il faut obligatoirement marquer avec la crosse. Et pour ça, il faut avoir quelques qualités, selon Emilien :
« « Un bon joueur de floorball doit avant tout avoir une très bonne vision du jeu mais aussi un excellent cardio car les courses s’enchaînent et souvent à haute intensité. Il n’y a pratiquement pas de pause. Normalement, on doit faire des séquences d’une minute. » »
Un jour sport de démonstration aux JO ?
Aujourd’hui, le floorball tente donc de se faire une place en France où il « manque de considération », reconnaît Alexandre. Car si en Suède, « les enfants y jouent dès l’âge de 5/6 ans et que certains joueurs en ont fait leur métier », comme le souligne Linus, originaire de Stockholm, le Bordeaux Mérignac lui a carrément eu du mal à trouver une salle juste pour jouer. C’est dire.
Aujourd’hui, les 24 adhérents s’entraînent chaque lundis et vendredis dans le petit gymnase Paul Langevin dans la banlieue bordelaise et multiplient les longs déplacements le week-end pour leurs matchs de troisième division. Autre illustration de la jeunesse de ce sport, Alexandre et Emilien doivent « commander leur matériel sur internet car il n’y a pas de boutique physique dédiée au floorball en France. » Malgré tout, les deux hommes rêvent de voir leur sport aux Jeux Olympiques en tant que sport de démonstration en 2024.