Bordeaux: NHL, commotions, fin de carrière... Maxime Sauvé, le ressuscité des Boxers
HOCKEY•Le Franco-Canadien renaît avec le club bordelais après deux ans sans jouer à cause de graves blessures...Clément Carpentier
L'essentiel
- Après 13 minutes de NHL, Maxime Sauvé redécouvre la France avec les Boxers.
- Il a arrêté sa carrière pendant deux ans à la suite de nombreuses commotions cérébrales.
- L'attaquant des Boxers est le deuxième meilleur pointeur de la Ligue Magnus.
Ce n’est peut-être qu’un hasard. Mais mardi soir, Maxime Sauvé n’a pas marqué (ou fait marquer ses coéquipiers) face à Rouen dans le sommet de la Ligue Magnus et les Boxers de Bordeaux ont fini par s’incliner (6-4). Une anomalie pour le deuxième meilleur pointeur (10 buts et 12 passes décisives en 14 matchs) de la Ligue Magnus qui revit depuis son retour en France, cet été.
13 petites minutes en NHL
Maxime Sauvé a vu le jour à Tours où son père, hockeyeur professionnel, a joué entre 1989 et 1990. « Dès l’âge de deux ans, nous sommes repartis vivre à Montréal. J’ai tout mon hockey là-bas » dit-il avec son accent québécois. Très vite son talent est repéré et en 2008, il est recruté par les Bruins de Boston, célèbre équipe NHL, six fois vainqueur de la Stanley Cup. Mais, le rêve va vite tourner au cauchemar.
Après deux ans dans l’antichambre de la plus grande ligue du monde, il monte enfin sur une glace de la NHL en 2010 : « Ça a duré seulement 13 minutes car on m’a blessé. Mais, je n’ai pas de regrets. Aujourd’hui, quand j’y repense, je me dis que j’ai été chanceux de connaître ça quand même. Il y en a beaucoup qui aurait aimé être à ma place. » Le Franco-Canadien continue alors de briller dans des ligues mineures américaines ou en Allemagne pendant une saison.
« Votre carrière est terminée. Je vous conseille d’arrêter le hockey »
L’actuel attaquant des Boxers doit faire avec un autre problème bien plus grave : les commotions cérébrales. Comme son père, il en subit beaucoup depuis le début de sa carrière. Jusqu’au jour où il y a deux ans après un méchant coup de coude à la tête, son médecin lui lance : « Votre carrière est terminée. Je vous conseille d’arrêter le hockey ! » La sentence est terrible pour un jeune sportif de 25 ans.
Maxime Sauvé décide d’écouter son médecin et ses proches. « J’ai arrêté complètement pendant un an. J’ai repris mes études dans l’aviation et travaillé pour Bombardier. Mais, le hockey me manquait beaucoup trop ! » Il finit par craquer et reprend sa crosse l’année dernière pour retourner titiller la « rondelle » après des tests médicaux rassurants.
La passion est forte que tout
Comment joue-t-on avec une telle épée Damoclès sur la tête ? « Je n’y pense pas trop. Si on joue avec un doute, c’est là que ça peut de nouveau arriver. Le hockey, c’est presque toute ma vie », admet celui à qui il manque une dent, perdue sur la glace.
Revenu pour la première fois de sa vie en France cet été, Maxime Sauvé se régale à Bordeaux. Il « adore la ville et le club. On sait qu’on a l’équipe pour aller chercher les deux titres cette saison (championnat et coupe de France). » Mais après toutes ces épreuves, l’attaquant bordelais est surtout « enjoy » d’en être là aujourd’hui comme il le dit si bien. Et on peut le comprendre…