JO Paris 2024 : « C’est une cicatrice qui restera », raconte Dika Mem à propos de son erreur fatale en quart de finale
handball•À l’occasion du premier rassemblement des Bleus depuis les Jeux, le joueur de Barcelone est revenu sur ces fameuses six dernières secondes face aux Allemands, où il a précipité la chute de son équipeN.C.
C’est le genre d’erreur qui vous colle à la peau pendant toute votre carrière - et même après, parfois. C’est arrivé à Dika Mem, auteur de la fameuse perte de balle à six secondes de la fin du temps réglementaire qui a coûté l’élimination en quart de finale des Jeux olympiques à l’équipe de France de handball, cet été. L’arrière droit des Bleus est revenu sur cet épisode dans une interview accordée à l’AFP et au Parisien, lundi, à l’occasion du premier rassemblement depuis les JO.
« C’est en moi forcément. C’est une cicatrice qui restera en moi toute ma vie, mais je n’y pense pas tous les jours, dit le joueur du FC Barcelone. Je vis avec, j’avance avec, ça ne m’empêche pas de bien jouer. Ce ne sont pas ces six secondes qui vont remettre en question tout mon travail depuis des années. »
S’il estime aujourd’hui que cette séquence est derrière lui, le joueur de 27 ans (121 sélections) a connu des moments pénibles dans la foulée des JO. « C’était dur, c’était très, très dur, je ne vais pas mentir. Les deux premières semaines, c’était super compliqué. Un ou deux jours après, je suis parti au Brésil, très, très loin. J’ai coupé mon téléphone. Mais au bout d’un moment, tu retournes à la réalité. »
Finalement, Dika Mem regrette encore davantage ce qu’il s’est passé avant cette remise en jeu fatale, ce temps mort où il s’est surpris à s’adresser de manière très crue à ses équipiers, notamment Hugo Descat (« Ecoute-moi, calme-toi ! »). Des paroles maladroites, encore plus quand on sait ce qu’il est advenu quelques secondes plus tard.
« Vivre avec et se motiver pour les prochaines échéances »
« Ce n’est pas dans ma nature : je suis quelqu’un normalement d’assez calme, tranquille, assure-t-il. Sur ce moment-là, avec toute la pression, toute la tension, je ne m’exprime pas de la meilleure façon. Mais si c’était à refaire, j’aurais repris la parole parce que j’estime qu’à ce moment-là c’est à moi de la prendre. » Sauf que, « forcément, si c’était à refaire, j’aurais fait une meilleure passe ou un autre système ».
Le Barcelonais s’était excusé dans les vestiaires après l’élimination, et il l’a encore fait lundi, quand il a retrouvé ses équipiers. Il avait eu entre-temps des discussions avec les uns et les autres pour tout remettre à plat. Sa boulette appartient désormais à l’histoire, alors que se profile un championnat du monde en janvier prochain (Norvège, Danemark et Croatie). « J’assume, je ne me cache pas, je vais vivre avec et ça va me motiver pour les prochaines échéances », projette celui qui demeure un cadre de l’équipe de France.
Trois mois après, Dika Mem est donc apaisé. Il en veut juste un peu à certains « qui connaissent vraiment le handball » et qui l’ont fortement critiqué dans la foulée du match. « Quand on joue des équipes des Balkans, je reçois des insultes et messages racistes, des émojis de singes. Je sais faire la part des choses sur les réseaux sociaux. Mais ce qui ne m’a pas plu, ce qui m’a le plus blessé, c’est d’entendre des trucs d’anciens joueurs, dont un qui a eu une grande carrière, ou de coachs, regrette-t-il. Qu’on remette mon travail en question pour six secondes, ça, c’est quelque chose qui me fait mal. »
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