Mérignac: «Ne pas arriver en victime sur le terrain», comment le MHB compte exister en LFH?
HANDBALL•Promu en Ligue Féminine, le Mérignac Handball fait figure de petit poucet de la divisionClément Carpentier
L'essentiel
- Le MHB se déplace à Nice ce mercredi pour la première journée de LFH.
- Promu à ce niveau, le club a augmenté son budget de 30 %, changé d’entraîneur et recruté sept nouvelles joueuses pour tenter de se maintenir dans l’élite du hand français.
- Pour réaliser cet exploit, il faudra un état d’esprit irréprochable et un maximum de victoires à domicile.
C’est le jour J. Ce mercredi, le Mérignac Handball retrouve la LFH (Ligue Féminine de Handball) onze ans plus tard. Un nouveau monde pour le club de la banlieue bordelaise. Un championnat que le MHB aborde dans la peau du petit poucet puisque « sur le papier, nous sommes le seul promu » rappelle justement Philippe Carrara à quelques heures d’affronter Nice sur la Côte d’Azur lors de cette première journée.
A 57 ans, il est le nouvel homme fort du MHB. L’ancien entraîneur adjoint de l’équipe de France féminine a en effet pris la place de Raphaël Benedetto sur le banc mérignacais cet été. Il aura la lourde tâche de tenter de maintenir le club dans l’élite du hand français avec le plus petit budget de la division : 1,1 million d’euros (700.000 euros la saison dernière). Alors comment le Mérignac Handball peut-il réellement exister cette saison en LFH ?
- Savoir rebondir très vite
Comme pour tous les promus, peu importe le sport, le nouvel entraîneur girondin mise énormément sur l’état d’esprit : « Le club a beaucoup gagné depuis deux ans (double champion en titre de deuxième division) et là, on va se retrouver dans une autre dynamique avec des lendemains de défaites donc il faudra rebondir et ne surtout pas être résigné. » Un changement que certaines joueuses vont vite devoir appréhender dans les premières semaines.
Le MHB va s’appuyer sur un effectif de 19 joueuses dont deux contrats amateurs. Sept recrues sont arrivées à l’intersaison (Obein, Radojevic, Sias, Svangaard, Van Olphen et les jumelles Puleri) alors que les anciennes internationales françaises (Daquin, Deroin ou encore Bruneau) sont toutes restées au club. « C’est sûr qu’on va avoir des matchs compliqués mais je pense que l’équipe a du caractère. Il y a beaucoup d'envie, de détermination. On va en perdre des matchs mais on se battra jusqu’au bout », promet Nely Carla Alberto.
- Deux salles pour un enfer
L’expérimentée internationale espagnole mise également sur sa « maison » comme elle l'appelle : la toute petite salle Pierre-de-Coubertin (350 spectateurs). « Le premier objectif, c’est d’être impériales à la maison. Il faut qu’on montre à tout le monde que ce sera chaud de venir chez nous cette saison », insiste-t-elle. Le second, sera de faire de cette salle, qui va s'agrandir d'une centaine de places dans les prochaines semaines, un véritable chaudron comme les années précédentes car le projet d’une nouvelle enceinte portée par la municipalité de Mérignac ne verra pas le jour avant trois/quatre ans selon nos informations.
Mais avant de faire vivre l’enfer à ses adversaires à Pierre-de-Coubertin, Nely Carla Alberto va devoir un peu patienter. En effet, le MHB jouera ses trois premiers matchs à domicile à la salle Jean-Dauguet de Bordeaux (2.300 places). « C’est un choix du club que je comprends parfaitement, affirme Philippe Carrara, étant donné nos structures, on doit prendre en compte l’aspect économique. La billetterie est un moyen de revenu important pour nous et jouer contre trois grosses équipes (Brest, Nantes et Metz) là-bas me paraît normal. Ça donne aussi de la visibilité au club, j’espère qu’il y aura une belle ambiance. »
- Essayer de ne pas se mettre direct dans le rouge
Les nombreux supporters ne seront vraiment pas de trop surtout en ce début de championnat. Difficile de faire plus compliqué pour le Mérignac Handball. A part un déplacement à Bourg-de-Péage lors de la troisième journée, les Girondines ne vont affronter que des cadors de la LFH dans les premières semaines : Nice (vice-champion de France), Brest (plus gros budget du championnat avec plus de cinq millions d’euros), Nantes (quatrième de la division la saison dernière) ou encore Metz (champion de France en titre). Mais Philippe Carrara préfère le prendre du bon côté :
« « On n’a rien à perdre. A nous d’être à la hauteur et de ne pas arriver en victimes sur le terrain. On va être direct dans le vif du sujet. Le seul danger pour certaines, ça va être d’entrer sur le terrain et d’avoir peur de ces adversaires et de ne pas jouer à son niveau. » »
Chaque semaine, les Mérignaçaises tenteront de gratter une victoire pour se rapprocher un peu plus du maintien (un seul relégué en fin de saison). La mission s’annonce difficile mais pas impossible. Aujourd’hui, tout un club y croit !