Bordeaux: Audrey Deroin, l'apprentie sommelière veut goûter à la LFH avec le Mérignac Handball
HANDBALL•L’internationale française a rejoint le MHB avec un beau projet de reconversion en tête…Clément Carpentier
L'essentiel
- Audrey Deroin a signé un contrat de deux ans avec le Mérignac Handball cet été.
- En dehors des terrains, elle a repris ses études pour devenir conseillère internationale en sommellerie.
- Avec le MHB, elle espère monter en LFH dès cette saison.
Alors tout d’abord un petit conseil. Si vous avez la chance (oui, c’est une chance) de croiser un jour Audrey Deroin dans votre vie, prenez quelques précautions. Ne lui parlez ni de handball, ni de vin ! Pourquoi ? Car, c’est « un vrai moulin à paroles », prévient en rigolant sa coéquipière Nimetigna Keïta. Raphaël Benedetto, son entraîneur, lui, préfère dire qu’elle « amène beaucoup de vie » au Mérignac Handball.
En tout cas, le sourire de l’internationale française (112 sélections) fait plaisir à voir quand on sait ce qu’elle a vécu dans sa carrière. Deux dépôts de bilan en club (Issy-les-Moulineaux et Union-Mios-Biganos-Bègles) et surtout deux ruptures des ligaments croisés du genou droit ces dernières années. Mais aujourd’hui, la nouvelle ailière du MHB a la pêche car elle peut enfin mener son double projet :
« La Gironde, c’est chez moi. J’ai ma famille, mon ami. Après j’ai le handball bien sûr mais aussi mon projet de reconversion qui est dans la sommellerie. J’ai un épanouissement total avec le côté professionnel et personnel. »
Le vin, une passion à part entière
Pour ça, celle qui vient de commencer une année de formation au CAFA Formations à Bordeaux pour devenir conseillère internationale en sommellerie, a dû faire un choix de carrière à 29 ans. En effet, « c’est simple en LHF (Ligue Féminine de Handball), on ne comprenait pas mon projet de reconversion. Il ne faut pas se voiler la face, certains ne veulent vous voir faire que du handball. » Au point que l’équipe de France lui a interdit en 2014 de s’inscrire dans son école.
Face à ce constat, Audrey Deroin a donc décidé de signer cet été au Mérignac Handball à l’échelon inférieur, en D2F. Et en forme de petite pique, elle tient tout de suite à préciser cela :
« Ce n’est pas parce que je déguste des vins tous les jours que je picole. Donc, c’est bien compatible avec le sport de niveau. Je ne suis pas bourrée à chaque entraînement ou match (rires). »
« Je ne suis au-dessus de personne ! » en D2F
Et d’ailleurs, ses performances sont là pour le rappeler si besoin. Lors des deux premières journées de championnat, elle a fini meilleure joueuse et meilleure buteuse de son équipe. Mais ne dites surtout pas à Audrey Deroin que c’est normal pour une internationale française : « Je ne suis au-dessus de personne ! » Le MHB, lui, l’est peut-être, non ? « On a une grosse équipe sur le papier. Une internationale à chaque poste. C’est sûr qu’on peut faire peur mais après il y a le papier et le terrain », rappelle pleine d’humilité la double vice-championne du monde (2009 et 2011).
aLe club, lui, a déposé un dossier VAP (voie d’accession au professionnalisme) pour retrouver la LHF la saison prochaine. Déjà championnes de D2F l’année dernière, les Mérignacaises vont devoir aller chercher de nouveau le titre pour ça. « Ça m’emmerderait de ne pas être championne, avoue l’ailière, car ça, je ne l’ai pas dans mon CV (rires). » Si elle va bien sûr apporter « son expérience, son talent et son leadership » dixit Raphaël Benedetto, elle compte bien aussi distiller quelques conseils œnologiques à son entraîneur et ses coéquipières : « Les vins blancs de Bourgogne à l’apéritif ou avec le fromage, c’est extra ! »