Il est officiellement possible de s’incliner en Ligue 1 contre un promu stéphanois en perdition (1-0) puis de terrasser trois semaines plus tard le champion d’Europe en titre (1-0), invaincu depuis 36 matchs toutes compétitions confondues. Ainsi est le Losc de Bruno Genesio, qui s’est offert ce mercredi une sacrée distinction en devenant le troisième entraîneur, après Diego Simeone et Jürgen Klopp, à battre à la fois Pep Guardiola, José Mourinho et Carlo Ancelotti sur la scène européenne.

Tombeur du Real Madrid en Ligue des champions, l’ancien coach de l’OL a préféré recentrer immédiatement la performance sur son groupe : « Ce que mon équipe a réussi est incroyable ». Et comment, malgré une équipe très sérieuse alignée d’emblée, avec notamment Rüdiger, Valverde, Bellingham et Vinicius, puis Kylian Mbappé pour les 40 dernières minutes, les Merengue ont longtemps peiné à mettre en danger ces bluffants Lillois. « Nous aurions pu égaliser à la fin mais cela n’aurait pas été mérité », a d’ailleurs reconnu Carlo Ancelotti, avec son fair-play habituel.

Bouaddi énorme… le jour de son 17e anniversaire !

Le Losc avait parfaitement préparé son affaire, comme l’a confié sur Canal + l’unique buteur du soir (1-0, 45e + 2 sur penalty), le Canadien Jonathan David : « Il fallait croire à l’exploit. On y a tous cru, on a respecté le plan de jeu, et il y a eu de la réussite aujourd’hui. Je ne réalise pas encore, c’est une soirée inoubliable qu’on va savourer ». Les partenaires de Benjamin André auraient tort de s’en priver, tant les belles histoires ne manquent pas à cette occasion.

Impressionnant de maturité, Ayyoub Bouaddi a ainsi rayonné dans l’entrejeu pour sa première titularisation en C1… le jour de son 17e anniversaire ! On a eu droit à tout, des dribbles déroutants d’Edon Zhegrova aux percées supersoniques de Tiago Santos, en passant par l’enchaînement de parades héroïques de Lucas Chevalier, la veille de la liste de Didier Deschamps.

« Peut-être la plus belle victoire de l’histoire du club »

« Dans vingt ans, quand j’aurai arrêté, je pourrai dire que j’ai battu le Real à la maison, s’est marré le prometteur gardien de but en zone d’interview. Ça n’est pas un hold-up, tout le monde a été énorme, même si à la fin, on a un peu frissonné. Quand c’est devenu le baby-foot dans ma surface, je me suis dit qu’on avait peut-être une petite étoile au-dessus de notre tête. » Car s’ils ont été la plupart du temps inoffensifs, les Madrilènes ont cumulé trois occases en or massif dans les quatre dernières minutes. Mais Bellingham, Rüdiger et Güler ont fait connaissance avec un Chevalier en état de grâce.

« J’ai envie de dire que c’est historique, poursuit le gardien lillois de 22 ans. Ce Real est peut-être la meilleure équipe de ces vingt dernières années. C’est donc une fierté personnelle d’avoir fait déjouer ces joueurs-là. Les spectateurs ont eu des étoiles dans les yeux, c’est peut-être la plus belle victoire de l’histoire du club. Tout le monde doit mesurer sa chance de vivre ça. » Concernant les 48.205 spectateurs présents ce mercredi à Pierre-Mauroy, Lucas Chevalier n’a pas de souci à se faire : chacun d’eux a bien compris qu’il participait à la soirée d’une vie en tant que passionné du Losc.