Equipe de France : « Une décision qui lui va bien »… Deschamps ne concède aucune influence sur le départ de Griezmann
NOUVELLE ERE•Pour sa première liste sans Antoine Griezmann, Didier Deschamps a passé sa conférence de presse à évoquer le cas de son « chouchou », en prenant soin de ne pas en faire un événement si grave que çaAymeric Le Gall
L'essentiel
- L’équipe de France affrontera Israël jeudi prochain et la Belgique le 14 octobre dans le cadre de la Ligue des nations.
- A cette occasion, Deschamps a dévoilé la liste des joueurs convoqués, sans Antoine Griezmann, retraité depuis le début de semaine.
- Le sélectionneur l’assure, l’histoire du capitanat donné à Mbappé et son déclassement lors du dernier Euro ne sont pas liés à cette décision.
Pour sa première liste de l’après-Griezmann, trois jours après l’annonce choc du roi des chouchous de raccrocher les crampons en Bleu, Didier Deschamps a pris soin de ne pas en faire tout un plat. Avec un talent certain, il faut lui reconnaître. Il nous a évidemment joué le couplet qu’il entonne à chaque fois qu’un sujet prend plus de place que les autres, celui du ah-ben-dis-donc-elle-ne-vous-intéresse-pas-cette-liste ? !
Alors, déjà, non, elle ne nous intéresse pas plus que ça en effet, ras la soupière des fenêtres internationales pour des matchs en bois qui ne servent qu’à blesser les joueurs. Mais qu’il se rassure, ça aurait été tout pareil si Griezmann avait été là.
Sauf qu’il ne l’est pas, qu’il ne le sera plus et que ça fait sacrément drôle. On s’est donc permis de ne pas expédier ça comme si c’était un non-événement. Que le sélectionneur le veuille ou non, le départ d’un cadre comme le Colchonero, à 33 piges et à seulement deux ans d’une Coupe du monde américaine qu’il aurait certainement adorée, à de quoi interroger.
DD au courant de ce qui s’est dit sur le départ de Grizi
S’il ne lit pas la presse lors des grandes compétitions, DD doit quand même voir un peu ce qu’il se dit autour de son équipe de France le reste de l’année, et gageons qu’il était au courant des explications avancées ces derniers jours dans les médias – le capitanat donné à Mbappé, son déclassement lors du dernier Euro – et dont il était le plus souvent l’un des protagonistes.
Sans jamais trop dévoiler le fond de sa pensée en public, comme toujours, le double champion du monde a tout de même évoqué « des choses moins agréables à entendre, qui ne sont pas forcément des choses factuelles, qui ne sont pas la réalité », ajoutant « que s’il y avait eu un environnement un peu plus serein, ça serait mieux pour l’équipe de France, d’autant plus qu’elle est beaucoup plus jeune » et que « les jeunes sont un peu plus sensibles à tout ce qui peut se passer. »
Ceci étant dit, pour DD, rien de tout ça n’explique le départ du garçon qui réalise un début de saison plutôt costaud avec l’Atlético de Madrid. « J’ai fait des choix, des choix pas faciles, le seul grand match qu’il n’a pas débuté, c’est face à l’Espagne (en demi-finale de l’Euro). Mais il n’y a pas eu de déclassement d’Antoine de ma part, a-t-il assuré. Même s’il y a le côté affectif, quand je prends cette décision, c’est que j’estime que c’est le mieux pour l’équipe de France. Ça va au-delà de ce qui a pu se passer en septembre. » Quant au capitanat donné à Mbappé plutôt qu’à lui ? Là non plus, rien à voir dans le scénar'.
« Il a pu être déçu ponctuellement mais ça n’a pas duré plus d’un jour. Il sait très bien ce qui m’a amené à prendre cette décision-là, les responsabilités, les contraintes qui sont importantes (quand on a le brassard), et le connaissant je savais qu’il n’avait pas besoin de ça. Il a besoin de cette liberté, cette spontanéité. Il n’empêche que ça a été un très bon leader. Pas besoin d’être capitaine pour être un leader. Mais ce n’est pas un élément déclencheur, jure le sélectionneur. Il faut voir ça sur un temps plus long. C’est difficile de dire stop à l’équipe de France. Mais quand au fond d’eux ils ont le sentiment que c’est le moment, il faut respecter ces décisions. »
L’usure physique et mentale, point barre
Pour le boss des Bleus, la version officielle, celle que l’on se doit d’écrire dans les livres d’histoire, c’est celle avancée par le joueur lui-même, une sorte d’usure physique et mentale. « Évidemment, ce n’est pas une décision sur un coup de tête, c’est une décision prise par Antoine après une réflexion qui a mûri et abouti, a-t-il rappelé. Antoine a commencé dans le monde pro à 18 ans, avec des saisons bien remplies, en étant très peu souvent blessé, et il arrive à un âge (33 ans et demi) où la question devient naturelle. Avec toutes les compétitions dans ses clubs, en équipe de France, il y a une fatigue physique et psychologique. »
Reste maintenant à savoir comment les Bleus vont s’organiser sans l’un de leurs maîtres à jouer, leur seul véritable leader technique comme nous l’expliquions dans un précédent article. Et ce n’est pas en voyant la liste du prochain rassemblement que l’on trouvera le début d’une réponse. Ou peut-être que si mais, spoiler alert, elle ne va pas nous plaire. Avec un milieu composé de Fofana, Camavinga, Zaïre-Emery, Manu Koné, Tchouaméni et Guendouzi, aucune trace d’un profil véritablement technique et créatif à l’horizon.
NOTRE DOSSIER SUR LES BLEUSAvec le départ de « Grizi » et l’absence de Mbappé, ménagé malgré son retour dans le groupe madrilène après sa blessure, les Bleus vont devoir faire sans aucun leader sur le front de l’attaque. « Ça laisse de la place mais ça ne se fait pas en claquant des doigts, a prévenu DD. On a un groupe plus jeune qui va avoir besoin de s’affirmer. » C’est une nouvelle histoire qui commence, à nous de faire de notre mieux pour monter dans le train.