OL-AJ Auxerre : « J’avais besoin de ces buts »… Enfin le « déclic » pour Georges Mikautadze à Lyon ?

Au Parc OL,

On a cru que Georges Mikautadze était réellement maudit dans son aventure avec l’OL. Non conservé par son club formateur à l’âge de 14 ans, l’international géorgien n’était que l’ombre du sniper messin depuis son retour dans sa ville natale cet été. En quête de son premier but, pour seulement sa quatrième titularisation de la saison (en 10 matchs), l’attaquant de 23 ans a bien provoqué un (étrange) penalty, ce dimanche contre Auxerre (2-2). Sauf qu’entre la décision finale de l'arbitre Jérémy Stinat, après appel du VAR, et le penalty tiré, sept minutes se sont écoulées, et presque autant de vies ont défilé chez « Mikau », à en croire son visage fermé durant l'improbable demande de réserve du staff de l’AJA.

Deux mois après son échec dans l’exercice à Rennes (3-0), Georges Mikautadze avait tout pour être fébrile, malgré les puissants encouragements des deux virages du Parc OL. Mais non, d’une frappe tranquille au milieu du but, il est parvenu à ouvrir le score en trompant Donovan Léon parti sur sa droite (1-0, 45e+5).

Une complicité naissante avec son « frérot » Benrahma

« Il fallait garder la tête froide, comme j’ai l’habitude de le faire, soulignait l’intéressé après la rencontre, comme s’il zappait de sa mémoire le récent échec face à Steve Mandanda. Je ne me suis pas mis de pression et j’ai tiré ce penalty comme il le fallait. Je me suis dit "enfin, ça fait du bien". Je suis content, mis à part le résultat. » Car l’après-midi est bien contrasté pour l’ancien buteur du FC Metz, finalement auteur d’un doublé après le repos, tout en voyant son club signer sa deuxième contre-performance collective de la semaine à la maison (2-2), après le revers face à Besiktas (0-1) jeudi.

Encore parfois emprunté en première période, tant sur des remises que sur de véritables occasions mal conclues (27e, 45e+13, 45e+14, true story concernant le temps additionnel fleuve), Georges Mikautadze est personnellement monté en puissance dans ce match, avec comme point d’orgue sa conclusion parfaite de la tête, en angle fermé, sur un joli service de son ami Saïd Benrahma (2-1, 62e).

« Ce but est très beau, avec un centre magnifique de Saïd, appréciait-il. C’était un peu travaillé à l’entraînement donc ça fait plaisir quand le travail paie comme ça. Ça commence à bien se passer, je me sens un peu mieux avec Saïd, c’est de bon augure. Je suis content que cette passe décisive vienne de lui car Saïd, c’est mon pote, c’est mon frérot. »

« Quelqu’un avec un mental d’acier »

Une complicité qui a aidé le co-meilleur buteur de l’Euro 2024 à traverser cette longue période de disette. D’ailleurs, que ce soit en zone mixte ou au micro du diffuseur DAZN, celui-ci n'a pas cherché à minimiser l’importance que pourrait avoir son premier doublé à l’OL, malgré un caractère visiblement détaché.

« Je suis quelqu’un avec un mental d’acier, qui ne se met pas la pression. Je suis tranquille, je marquais quand même des buts aux entraînements. Je ne me prends pas la tête. Mais j’aime marquer des buts, j’en avais besoin, et ça fait plaisir à tout le monde. C’est une délivrance. On va dire que ce match fait figure de déclic. J'avais ce rêve de marquer ici quand j'étais plus jeune et je l'ai réalisé. Je continue à travailler tout le temps pour fermer la bouche à certaines personnes. »

Une référence à plusieurs médias ayant évoqué des « sollicitations hors football » pouvant expliquer les difficultés du joueur en ce début de saison. S’il le considère jusque-là clairement comme le remplaçant d’Alexandre Lacazette en pointe, malgré le rendement très en dessous de ses standards jusque-là (3 buts en 10 matchs) pour le « Général » lyonnais, Pierre Sage a évidemment salué le doublé de son numéro 69 (en référence au département du Rhône).

« Ça peut être un tournant pour lui »

« Aujourd’hui, on a gagné des joueurs dans notre effectif en vue de nos prochains matchs, résumait le coach de l'OL en référence à Kumbedi et Tessmann, titulaires, mais aussi évidemment à Mikautadze. Pour Georges, ça peut être un tournant et ça peut avoir des effets sur les autres. Ça nous permet d’avoir la conviction que peu importe qui joue, tout le monde peut marquer et on peut ainsi rester performant dans la finition. » Au fait, aura-t-on droit un jour pour de bon à ce duo 100 % lyonnais devant qui faisait tant saliver tous les supporteurs de l’OL, au vu du printemps 2024 des deux gâchettes ?

« J’espère que cette association va pouvoir se voir, confie Georges Mikautadze. Je suis venu ici aussi pour jouer à ses côtés. Il m’avait dit avant le match que j’allais marquer et il m’a félicité pour mes deux buts, ça m’a fait plaisir. J’espère qu’on pourra évoluer ensemble, et comme ça on marquera beaucoup de buts ensemble. » Comment ne pas se laisser tenter par cette perspective, après une semaine aux allures de coup d’arrêt pour l’OL (7e en Ligue 1), surtout si « Mikau » retrouve sa dynamique messine ?