Equipe de France : « Chamboulé » par son transfert au PSG, Kolo Muani renaît avec les Bleus
RENAISSANCE•A l’opposé de ce qu’il propose en club depuis son arrivée au PSG, Kolo Muani semble revivre à chaque fois qu’il porte le maillot des Bleus, dans une équipe où son statut est différent et où il ressent moins la pressionAymeric Le Gall
Everton Santos le jour au PSG, Ronaldo Luís Nazário de Lima la nuit en équipe de France, cherchez l’erreur. Auteur d’un match très intéressant mercredi face au Luxembourg, Randal Kolo Muani est de ceux que la sélection nationale revigore, requinque, voire métamorphose. A Metz, le Parisien a été l’un des tricolores les plus en vue de ce succès (3-0), bien aidé par le retour d’une motricité avec le ballon que l’on croyait perdue, dribblant et percutant volontiers sur son aile droite et venant apporter sa taille dans la surface, à l’image de son ouverture du score de la tête à la réception d’un super centre de Mbappé.
Que les langues de vipères qui disent que ce n’était là qu’un match face à la 87e nation mondiale modèrent leurs ardeurs et se souviennent du mois de mars, quand Kolo Muani avait sorti une petite masterclass face au Chili, au stade Vélodrome (victoire 3-2 des Bleus, un but et une passe dé' pour l’ancien Nantais).
Une première saison parisienne proche du calvaire
Après une première saison au PSG frappée du sceau de l’abomination, Kolo Muani semble littéralement revivre avec ses potes de l’équipe de France, dans le cocon de Clairefontaine, loin de la pression d’un transfert à 90 millions qui continue de peser un âne mort sur ses minces épaules. « Les attentes autour de moi sont différentes. Au PSG on attend plus de moi vu le prix du transfert », a-t-il admis jeudi en conférence de presse, avec une sincérité rare pour ce genre d’exercice médiatique d’habitude si convenu – voire chiant à mourir – et peu propice à la confidence.
« Ça a été une saison très très compliquée pour ma part, je n’ai jamais connu autant de difficultés depuis que je fais du foot. Après, ça fait partie de mon parcours, il ne faut rien lâcher. Tout a été nouveau pour moi, l’environnement, la philosophie et le système du coach. Ça m’a un peu chamboulé », a-t-il poursuivi en évoquant Luis Enrique.
Arriver dans un panier de crabes comme le PSG, escorté d’un transfert absolument démesuré pour un joueur qui n’avait qu'une bonne saison dans un club moyen de Bundesliga dans les pattes, forcément ça fout un peu la pression.
Tout l’inverse de son statut en équipe de France. « Cette pression-là, je la sens moins ici et je pense que c’est pour ça que je joue un peu plus libéré », a-t-il expliqué. Lui-même le dit, sur le papier il n’a pas sa place dans le XI type de cette équipe. Son ambition, c’est de « gratter du temps de jeu au maximum, de rentrer sur quelques fins de match, jouer 15-20 minutes, et donner tout ce que j’ai pour essayer d’aider l’équipe à gagner ».
Une mentalité « Deschamps-compatible »
Typiquement le genre de discours et de mentalité qui plaisent à Didier Deschamps, qui sait mieux que personne combien les ego des seconds couteaux, mal placés ou non, peuvent nuire à un groupe le temps d’une grande compétition. « Reste dans ta zone », comme le dit si bien Thierry Henry.
Ce n’est pas pour rien que Kolo Muani est dans ce groupe et non un Alexandre Lacazette, par exemple. Et pour le moment, ce qu’il fait sur le terrain ne peut que conforter le sélectionneur dans son idée. Il ne restera plus qu’à mieux ajuster la mire lors des prolongations en finale de l’Euro, le 14 juillet prochain, contre l’Angleterre, et ce sera un été sans-faute en Bleu pour le fantôme du PSG.