Ligue 1Six mois avec sursis pour le jet de pétard du match Montpellier – Clermont

Arrêt du match Montpellier – Clermont : Six mois avec sursis pour le jet de pétard

Ligue 1Le tribunal n’a en revanche pas tranché sur la demande de compensation financière des droits TV demandée par l’avocat du MHSC
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Le supporteur auteur du jet de pétard qui avait définitivement interrompu le match de L1 entre Montpellier et Clermont, le 8 octobre, a été condamné à six mois avec sursis. Celui qui lui a fourni le pétard écope de 140 heures de travail d’intérêt général.
  • À l’audience, l’avocat du MHSC avait estimé que le club avait perdu trois points dans l’opération et réclamé une compensation financière de plus de 500.000 euros, dont 484.000 euros au titre des droits TV.
  • Alors que les avocats de la défense estiment que cela reviendrait à les condamner à travailler toute leur vie pour payer ces montants, le tribunal a renvoyé au 16 septembre sa décision sur ce point.

Un supporteur de football du Montpellier Hérault Sport Club (MHSC) a été condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Montpellier. Le 8 octobre 2023, lors du match de Ligue 1 Montpellier – Clermont, il avait jeté un pétard en direction de Mory Diaw, le gardien de Clermont-Ferrand. Un second supporteur, jugé coupable de lui avoir fourni le pétard, a écopé de 140 heures de travail d’intérêt général.

Le tribunal a également prononcé une interdiction d’entrée dans une enceinte sportive durant dix-huit mois avec obligation de pointage lors de chaque match du MHSC pour le lanceur du pétard. Et à douze mois pour le second.

Le principal prévenu, âgé de 25 ans, sans casier judiciaire, avait reconnu avoir lancé le pétard, dos au but, « sans viser le gardien, mais pour fêter la victoire qui se dessinait ». Il avait été livré par les autres supporteurs aux services de sécurité.

Trois points de perdus par Montpellier ce jour-là, selon l’avocat du MHSC

Le tribunal a évalué le préjudice financier dû au club de Montpellier à 10.788 euros, et à 4.465 euros pour celui de Clermont. La rencontre avait été définitivement interrompue dans le temps additionnel alors que Montpellier menait 4-2. Elle avait été rejouée à huis clos. Les deux équipes s’étaient alors séparées sur un match nul 1-1.

A l’audience, l’avocat du MHSC, Pascal Adde-Soubra, avait estimé que le club avait perdu trois points dans cette opération : il n’avait engrangé qu’un point pour le nul lors du match à rejouer, contre trois pour la victoire quasiment assurée au moment de l’explosion du pétard. Un point lui avait ensuite été retiré par la commission de discipline. L’avocat en avait déduit qu’avec ces trois points supplémentaires, Montpellier aurait été classé une place plus haut au classement (au moment où s’est tenue l’audience).

La demande de compensation financière des droits financiers sera tranchée le 16 septembre

La répartition des droits télé (principale source de financement des clubs professionnels) étant effectué en partie au prorata du classement des clubs à la fin de la saison, il avait estimé à 484.000 euros les montants perdus par le MHSC ce jour-là. Depuis, la situation sportive du club a évolué. Selon cette même logique, Montpellier occuperait strictement la même place au classement (douzième à une journée de la fin) s’il comptait trois points en plus.

La défense des deux hommes a vivement contesté les montants réclamés, jugés « disproportionnés » et « délirants ». Ils « reviendraient à les condamner à travailler toute leur vie », pour payer ces montants, s’est alarmé Anthony Chabert. Sur ce point financier, le tribunal n’a pas tranché et a renvoyé sa décision au 16 septembre.