Raclettes, vin, copains et cassage de rein… Eden Hazard donne le secret de sa recette miracle
FOOTBALL•Dans une formidable interview dans « France Football », le prodige belge désormais à la retraite raconte sa manière de voir le foot et la récupération, à des années-lumière des recommandations de l’époqueA.L.G.
Dans un monde qui tourne tellement vite, on a souvent la mémoire courte. Ainsi en va le souvenir que l’on garde de prime abord quand on repense à Eden Hazard, qui a annoncé sa retraite le 10 octobre dernier après une dernière aventure au Real Madrid qui aura mal tourné : on se souvient juste de ce chemin de croix, de ses blessures à répétition, de ses rendez-vous manqués et de… son poids. Mais se replonger dans la carrière cet esthète du football à travers la superbe interview qu’il a accordée à nos confrères de France Football fait remonter tous les souvenirs, les plus beaux.
Ceux d’un formidable joueur aux cuisses de taureau et au fessier du même acabit, dont le centre de gravité bas et la technique géniale lui permettaient de mettre la misère à quiconque osait aller au duel avec lui. Dans ce long entretien, l’ancien enfant béni du LOSC et le maestro de Chelsea a donné sa vision personnelle de sa carrière. Celle d’un mec qui aura pris et donné du plaisir sur un terrain, un gars doué un peu dilettante mais tellement beau à voir jouer. Aujourd’hui, celui-ci dit n’avoir aucun regret quand le journaliste évoque cette fameuse hygiène de vie qu’Hazard n’a pas toujours respectée.
« La diététique, c’est nul, ça ne sert à rien »
« Je suis un bon vivant, j’aime manger, avec des amis, on boit un verre. Ça m’est arrivé veille de match, de manger à la maison, boire une petite bouteille, tac. Oh moi, Boxing Day, c’est Noël, raclettes, vin (il tape dans ses mains), on allait je ne sais pas où, but, but… Alors que les gens me disent de faire attention. C’est bizarre… La diététique, c’est nul, ça ne sert à rien. Enfin, c’est bien si tu veux jouer jusqu’à 40 ans. Je savais que ce ne serait pas mon cas. Un petit Ruinart blanc de blancs, il est tout le temps dans le frigo. »
Aurait-il pu faire mieux ? « Oui. On peut toujours, dans la gestion, les choix, répond-il. J’aurais peut-être même dû faire mieux. Mais sur le moment, ce n’est pas ce que je pensais. Voulu faire mieux ? Non. Alors là, pas du tout. Je me suis toujours foutu des stats. Mettre 300 buts plutôt que 200 ? Pas pour ça que j’étais là. J’ai fait ce que j’avais à faire : j’ai donné du plaisir et j’en ai pris. »
Epicurien dans la vie comme sur le terrain, Hazard assume pleinement d’être à des années-lumière d’un Cristiano Ronaldo dans sa relation au travail, à l’hygiène de vie. « Après une rencontre, aller une heure dans le bain froid, non. Laissez-moi tranquille, avec mes potes, on rentre chez moi, on joue aux cartes, on boit une bière, raconte-t-il. Je joue deux heures avec mes fils dans le jardin. C’était ma récup. Si j’avais été comme Cristiano, c’est l’exemple, il y en a d’autres, j’aurais fait un burn-out. » Tu vas nous manquer, Eden.