Meilleurs buteurs de leur club comme Griezmann : Henry, Gignac et Teddy Chevalier, l’homme qui a conquis la Belgique
Football•Aujourd’hui au RAEC Mons, l’attaquant passé par Valenciennes, Gueugnon et Lens, a inscrit 56 buts au KV CourtraiNicolas Stival
L'essentiel
- Mercredi soir, Antoine Griezmann est devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’Atlético Madrid avec 174 réalisations.
- En 2018, un autre Français était entré dans l’histoire d’un club étranger, comme Thierry Henry à Arsenal ou « Dédé » Gignac aux Tigres de Monterrey. Teddy Chevalier, attaquant du club de Courtrai, en Belgique. 20 minutes l’a interviewé.
Mercredi soir, Antoine Griezmann est devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’Atlético Madrid, en marquant à Riyad, lors de la défaite de son équipe face au voisin et rival du Real en demi-finale de la Supercoupe d’Espagne (3-5). Auteur de 174 pions pour les Colchoneros, « Grizou » n’a jamais caché que dépasser le mythique Luis Aragones faisait partie de sa liste de tâches de fin de carrière.
Près de six ans plus tôt, le 18 février 2018, un autre Français était entré dans l’histoire d’un club étranger, comme ont aussi su le faire Thierry Henry à Arsenal ou « Dédé » Gignac aux Tigres de Monterrey. Pour la même raison, mais en toute discrétion. D’ailleurs, Teddy Chevalier, alors attaquant du KV Courtrai, n’a eu connaissance de son exploit qu’après avoir offert la victoire à son équipe sur la pelouse de Lokeren (0-1), en Jupiler League.
« Je ne savais même pas que j’étais devenu le meilleur buteur du club, ce sont les journalistes qui m’en ont parlé, se rappelle le natif de Denain (Nord) qui, à 36 ans bien tassés, vient de s’engager avec le RAEC Mons, en D2 belge (qui correspond au 4e échelon national). Cela m’a fait plaisir car c’est le club où j’ai tout explosé. Chaque saison que j’ai pu jouer là-bas, je mettais des buts et je faisais des passes décisives. »
Pas de fête après le record
Ce jour-là, Chevalier avait dépassé les 41 réalisations de l’international belge Eddy Snelders dans les années 1980. Un événement qui n’avait donné lieu à aucune célébration particulière, loin des exubérantes festivités offertes à Gignac par son club mexicain en août 2019. « Et c’est très bien comme ça, assure le Nordiste. Je ne suis pas quelqu’un qui aime beaucoup me montrer, je ne cours pas après les honneurs. » Au total, en trois passages chez les « Kerels » (2013-2015, janvier 2017 – 2019, janvier-août 2021), l’ancien Gueugnonnais, Lensois et Valenciennois a planté 56 fois.
« « J’ai marqué l’histoire de ce club, c’est une fierté, reprend-il. J’étais comme à la maison, j’y ai gardé des contacts, notamment avec les dirigeants, car les joueurs ont beaucoup changé. Des supporteurs m’envoient toujours des messages. J’espère que le record ne sera pas battu de suite, pour qu’on puisse en parler plus tard, que je puisse raconter l’anecdote à mes enfants… Bien sûr, ce n’est pas du niveau d’un Messi ou d’un Cristiano Ronaldo [respectivement meilleurs buteurs du Barça et du Real Madrid avec 672 et 450 buts] mais ça fait plaisir. » »
« Je me sens plus proche de la mentalité belge »
Du plaisir, c’est surtout outre-Quiévrain que le joueur formé à VA, également passé par les Pays-Bas (RKC Waalwiljk) et la Turquie (Rizespor), en a pris au cours de sa longue carrière. « Je me sens plus proche de la mentalité belge, qui est plus compréhensive, que de la mentalité française, explique l’attaquant au caractère bien trempé. Ici, ils vivent, ils ne s’arrêtent pas à des préjugés. A partir du moment où on est professionnel et que les résultats suivent, il n’y a pas de prise de tête. »
Chevalier ne se fixe pas de limites dans sa quête et savoure son arrivée hivernale au RAEC Mons, le sixième club belge qu’il fréquente, après le Royal Boussu Dour Borinage, Zulte Waregem, KV Courtrai, Mouscron et le Francs Borains. « C’est un très bon club, avec de belles installations et un projet de remonter en D1 B [la deuxième division], d’ici deux ans pour, dans le futur, retrouver l’élite [quittée en 2014, avant une faillite un an plus tard]. »
« Dans ma tête, je n’ai pas 36 ans, je ne me fixe pas d’âge, tant que je peux jouer », ajoute le Nordiste, qui vient de s’engager pour une année et demie, avec une option d’une saison supplémentaire.
Un seul regret
Lorsqu’il raccrochera, à une date encore indéterminée, Chevalier restera donc encore pour un bon moment dans l’histoire du KV Courtrai, tout en gardant un unique regret en tête. Celui de n’avoir pas terminé meilleur buteur de Jupiler League – après avoir été le « pichichi » de la saison régulière – lors de l’exercice 2017-2018, sans doute la plus aboutie de sa carrière.
Avec 21 pions, il avait « échoué » à une longueur du Tunisien de Zulte-Waregem Hamdi Harbaoui. « Malheureusement, je n’ai pas le trophée car mon concurrent avait joué deux équipes qui avaient fait faillite et qui avaient envoyé des jeunes. Il avait mis deux fois quatre buts sur une dizaine de jours. A cinq journées de la fin, il est à 14, moi à 19, et je me fais avoir comme ça. C’est un peu frustrant. »