Violences dans le foot : Fin du moratoire sur les déplacements de supporteurs, mais « une politique pénale plus ferme »
Supporteurs•La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra était présente à une réunion de l’Instance nationale du supportérismeA.H. avec AFP
Le moratoire sur les déplacements de supporteurs n’ira pas plus loin. Mis en place à la suite du décès de Maxime, le 2 décembre, un supporteur des Canaris en marge de Nantes-Nice, il ne sera pas prolongé a annoncé la ministre des Sports Amélie, Oudéa-Castéra, ce lundi. « Ce moratoire ne s’est probablement pas déroulé exactement de la manière dont chacun aurait pu le souhaiter », a-t-elle regretté, à l’issue d’une réunion de l’Instance nationale du supportérisme (INS) à Paris. Car depuis qu’il avait été instauré, le Conseil d’Etat a suspendu quasiment à chaque fois ces arrêtés, évoquant « une atteinte grave et manifestement disproportionnée aux libertés fondamentales ».
Malgré ces décisions, la ministre a estimé qu’il fallait envoyer « un signal extrêmement fort de fermeté, (…) un sursaut, un électrochoc. Même s’il y a de la casse juridique, je la préfère à la casse humaine », a-t-elle dit. Avec un agenda qui reste à définir en janvier, Amélie Oudéa-Castéra a souligné « la nécessité d’avoir une politique pénale plus ferme encore », notamment « avec des interdictions judiciaires de stade qui doivent être en nombre plus important et probablement avec une fermeté plus importante ».
Vers des sanctions « plus dissuasives »
La ministre a aussi annoncé une « première décision », la signature en janvier avec la Ligue de football professionnel (LFP) d’une « nouvelle convention qui nous permettra de clarifier à nouveau le rôle et les responsabilités de chacun (…) sur le plan spatial et (…) temporel ». Il était « nécessaire » de revenir sur cet outil datant de 1999, « quand on voit les incertitudes, le manque de clarté qui a entouré l’élucidation des problématiques lors d’OM-OL le 29 octobre ». Le match, qui devait se disputer au Vélodrome, avait été reporté après que le bus lyonnais et celui des fans des Gones ont été caillassés. La LFP avait ensuite décidé de ne pas sanctionner Marseille, arguant que les incidents s’étaient produits sur la voie publique et donc en dehors de sa responsabilité.
Pour ce qui est du ressort de la LFP, Amélie Oudéa-Castéra a également demandé des « sanctions qui puissent être plus dissuasives lorsqu’on arrive à établir la nature des manquements de la part des clubs ». Rappelant les pas en avant envers les supporteurs ces derniers mois (expérimentation des tribunes debout, usage d’engins pyrotechniques), la ministre attend d’eux « une mobilisation claire et entière dans la réponse à apporter pour la reprise du championnat début janvier » et a appelé les associations à ce qu’elles « condamnent la violence ».
D’autres pistes ont été évoquées : généralisation des policiers référents supporteurs visiteurs, augmentation des interdictions commerciales de stades décidées par les clubs, renforcement du rôle de référent supporteur. A sept mois des Jeux olympiques de Paris, la ministre a par ailleurs appelé à en finir avec la « sursollicitation des forces de l’ordre », mettant en avant le chiffre d’une hausse de 47 % des effectifs pour la sécurisation des matchs de foot en deux ans.