Un jeune gardien victime de commotions cérébrales porte plainte contre le Stade de Reims, une première dans le foot
Football•Florent Duparchy a été victime de deux commotions en août 2022 et mars 2023N.S.
C’est un garçon de 23 ans qui donne une interview émouvante dans L’Equipe, ce jeudi. Florent Duparchy a été victime de deux commotions cérébrales, en août 2022 et mars 2023 sous le maillot du Stade de Reims, contre lequel il a décidé de porter plainte, une première dans le football selon le quotidien. Le jeune gardien aurait dû s’engager avec Guingamp cet été en Ligue 2, mais il n’a pas pu le faire pour raisons médicales et a dû rentrer dans sa famille, près de Lyon.
D’après L’Equipe, le club rémois considère qu’il ne fait plus partie de son effectif malgré un premier contrat professionnel qui n’expire qu’en juin 2024. « Plus personne ne me soigne, plus personne ne me paie, je suis à l’abandon », indique le portier passé auparavant par Valenciennes, Auxerre et Lyon, qui a donc décidé de mener une action judiciaire. Il a porté plainte contre X « pour mise en danger de la vie d’autrui », après des discussions avec des médecins et avec l’ancien rugbyman Alexandre Lapandry, à l’origine d’une initiative similaire contre son club de Clermont en décembre 2022.
Un neurologue seulement consulté après la deuxième commotion
Même si le travail reste immense, le rugby a avancé dans la prise en charge des commotions cérébrales ces dernières années. Mais le foot reste très en retard. Duparchy juge que ses commotions n’ont pas été prises en charge par Reims comme le veut le règlement de la LFP. Il n’aurait pas consulté de neurologue après la première, consécutive à un coup de genou dans la mâchoire en août 2022, qui lui avait occasionné de multiples fractures.
Malgré des symptômes, dont des maux de tête, le gardien a repris l’entraînement trois mois plus tard, avant d’être victime d’une seconde commotion, en recevant un ballon dans la tête, ce qui ne l’a pas empêché de jouer le lendemain avec l’équipe réserve. Après avoir rencontré enfin un neurologue, il a été arrêté six semaines. Mais les symptômes sont réapparus alors qu’il s’entraînait en juillet avec Guingamp alors qu’il n’avait pas encore signé de contrat avec le club breton, mais seulement un avenant.
Et maintenant ? « Je m’occupe seul de me faire soigner, indique Duparchy. Heureusement, un ancien kiné de Lyon m’a aidé à avoir des rendez-vous rapidement chez des spécialistes, sinon je n’aurais même pas débuté les soins. Je n’ai aucune nouvelle de Reims. » « Je ne peux ni m’inscrire au chômage, ni reprendre des études en alternance, ni faire de stage car j’ai un contrat avec Reims », ajoute-t-il, en détaillant les raisons qui l’ont poussé à porter plainte : « Avoir un suivi médical approprié et faire comprendre que les commotions, ça peut être gravissime. »