OL-PSG : Exigence, dépassement de fonction… Où va s’arrêter la montée en puissance du Paris « unique » de Luis Enrique ?
FOOTBALL•Huit jours après un gros match contre le RC Lens (3-1), le Paris Saint-Germain a remis ça dimanche en atomisant l’Olympique Lyonnais sur son terrain (1-4). L'osmose est jusque-là totale entre le groupe new-look parisien et son nouvel entraîneurJérémy Laugier
L'essentiel
- Le Paris Saint-Germain a été impressionnant, dimanche au Parc OL, en menant de quatre buts dès la mi-temps (1-4 au final).
- Tout comme contre le RC Lens (3-1) huit jours plus tôt, le PSG version Luis Enrique se montre jusque-là particulièrement convaincant.
- Marquinhos loue notamment l’exigence de l’entraîneur espagnol, qu’on a vu mettre une grosse soufflante à Gianluigi Donnarumma… sur l’action menant au quatrième but du PSG contre Lyon !
Au Parc OL,
Petit quiz pour commencer : comment Luis Enrique a-t-il selon vous célébré le quatrième but de son équipe, synonyme de démonstration absolue juste avant la mi-temps, dimanche au Parc OL (0-4) ? Petit a. : en sprintant après le kid de Bondy pour partager son geste signature dans un élan d’euphorie, ou petit b. : en pourrissant comme jamais Gianluigi Donnarumma pour son dégagement lointain au pied (et au petit bonheur la chance), quelques secondes avant le délicieux piqué de Kylian Mbappé ? Tic-tac, tic-tac, tic-tac, et oui vous commencez à bien connaître le gaillard : il n’a pas supporté que « Gigi », par ailleurs brillant et très serein dimanche, ne s’appuie pas sur Marquinhos ou Skriniar en relance courte dans sa surface. Au final, même si l’initiative du gardien italien a semblé être cadeau pour Sinaly Diomande, celui-ci en a immédiatement offert un bien plus gros à Warren Zaïre-Emery dans le rond central. Et trois passes chirurgicales plus tard, « Kyky » et le PSG ont porté le coup de grâce à l’OL.
Mais ça, notre Luis Enrique s’en fiche pas mal : il est bien trop occupé à mettre un coup de pied dans une glacière et à enchaîner de grands gestes de dépit en rejoignant sa place. Difficile de trouver meilleur exemple de l’exigence à toute épreuve qu’inculque l’ancien sélectionneur de la Roja à sa nouvelle équipe. Après la démonstration à Lyon (1-4), dans la foulée de celle contre Lens (3-1), Marquinhos a reconnu être sous le charme : « On progresse bien mais le coach reste très exigeant, très dur avec nous. Je crois qu’on n’a pas encore réussi à montrer le visage qu’il veut voir. Dès qu’on n’a plus le ballon, il veut que l’équipe soit très agressive, plus qu’avec en fait. »
« De l’énergie et du dynamisme pour faire courir l’adversaire »
Un autre temps fort de la soirée est l’éclatante illustration de ce que confie le capitaine parisien. Et ce dès la 3e minute de jeu : Manuel Ugarte se trouve à 40 m du but d’Anthony Lopes et il se lance dans ce qui peut ressembler à un dépassement de fonction, lui le milieu défensif. C’est-à-dire anticiper la passe courte pour Tolisso et sprinter comme un fou furieux sur une vingtaine de mètres, afin d’être au pressing sur le champion du monde 2018 lorsque celui-ci hérite du ballon. Et vu la rage et la malice affichées sur ce coup-là (et pas que) par l’international uruguayen, une sortie de balle anodine pour l’OL se transforme en un penalty WTF concédé. Bienvenue dans le PSG de Luis Enrique, où les transitions défensives et offensives se veulent extrêmement rapides et bien coordonnées.
Ugarte, Vitinha et Asensio s’en sont ainsi donnés à cœur joie au Parc OL pour exploiter chaque petite opportunité et punir ce si fragile collectif lyonnais. Le tout grâce à une débauche d’énergie jamais constatée la saison passée (avec Messi et Neymar en titulaires indiscutables il est vrai). « C’est notre philosophie cette année, poursuit Marquinhos. Depuis le premier entraînement, le coach nous dit qu’il faut de l’énergie et du dynamisme pour faire courir l’adversaire. » Le deuxième but dimanche porte également le sceau du dépassement de fonction puisque Achraf Hakimi est au départ dans un rôle de meneur de jeu, avant de carrément plonger tel un numéro 9 dans la surface pour profiter du centre de Dembélé et d’une erreur de Lopes. « Le coach me demande de participer davantage à l’intérieur du jeu », confirme le Marocain, qui savoure l’incontestable « grand match » de son équipe.
« C’est une sacrée machine »
« Ça a été un excellent match, insiste même Luis Enrique. Ce qui m’a plu, c’est l’ambition de mon équipe dès la première minute de jeu. » Ce vent de fraîcheur autour de ce PSG new-look, qui a intégré pour la première fois Bradley Barcola dimanche, avant de bientôt pouvoir en faire de même avec Randal Kolo Muani, ferait même totalement oublier le potentiel Telenovela SG du club. « Je pense que le visage qu’on montre sur le terrain, ça aide beaucoup à moins faire parler de choses en dehors, estime Marquinhos. A Paris, quand ça joue bien et qu’on prend du plaisir sur le terrain, c’est plus facile de gérer tout ça, comme on le vit en ce moment. » Maudite coupure internationale qui pourrait couper l’autoritaire et emballante montée en puissance de ce PSG, dauphin de l’AS Monaco en Ligue 1…
« C’est une sacrée machine et quand elle mène 1-0 après trois minutes de jeu, ça devient dur de l’arrêter », indiquait Laurent Blanc dimanche soir. La lune de miel PSG-Luis Enrique a encore été validée de manière appuyée par le principal intéressé, interrogé sur le supposé « enfer » vécu par Neymar et Messi à Paris. « Ce sont des expériences personnelles, rappelle leur ancien entraîneur au Barça. Je peux vous parler de mon expérience à moi : je suis absolument ravi. J’ai l’impression d’être à la tête d’une équipe assez unique, avec un club qui me fait confiance à 100 %. » Si ce PSG tellement fade la saison passée est devenu « unique » en seulement deux mois, c’est en grande partie grâce à lui.