L'essentiel
- L’équipe de France féminine a poursuivi sa route en Coupe du monde sans trembler, ce mardi, après sa facile victoire face au Maroc (4-0) en huitièmes de finale.
- Très impressionnantes collectivement, à l’image de leurs trois buts inscrits en huit minutes (de la 16e à la 23e), les Bleues frappent un grand coup avec leur nouveau sélectionneur Hervé Renard.
- Le prochain test semble être nettement plus relevé en quarts de finale, samedi (9 heures) à Brisbane, face à une sélection australienne qui évoluera donc à domicile.
Qu’elles semblaient loin, ce mardi, les étouffantes séries de tirs au but qui ont conclu les huitièmes de finale cadenassés des deux grandissimes favoris du tournoi. Rescapées de façon quasiment miraculeuse lundi (à dix et avec deux poteaux subis) de leur affrontement contre le Nigeria (0-0, 4-2 aux tirs au but), les Anglaises ont failli prendre la porte de la Coupe du monde comme les Américaines la veille (0-0, 4-5 aux t.a.b.), et donc comme le Canada, le Brésil et l’Allemagne encore plus tôt. Non, du côté des nerfs français, c’est le calme plat depuis dix jours et le coup de casque décisif de Wendie Renard face au Brésil (2-1, 83e). Depuis, les Bleues ont passé dix buts en deux matchs, le tout en gérant tranquillement les temps de jeu.
On pensait naïvement que la compétition allait démarrer pour de bon avec un match couperet piège contre la sensation marocaine. Mouais, en seulement huit minutes (de la 16e à la 23e), avec deux masterclass collectives et un pressing gagnant de Diani, le groupe d’Hervé Renard était déjà à l’abri (3-0), en train de songer sereinement à la suite de la compétition. « J’ai beaucoup aimé comment on a commencé le match et comment on a géré la pression, car il n’est jamais facile d’avoir cette position, à devoir prouver encore et encore, notait à raison Kenza Dali, après avoir inscrit le deuxième but de cette démonstration (4-0). Je nous ai senties très libérées. A nous de réitérer ce genre de performances. »
« Il ne faudra pas avoir les pieds qui brûlent »
Parfois impitoyable, à d’autres moments (en deuxième période) clairement en gestion ce mardi, l’équipe de France féminine a fait preuve d’une maîtrise collective nettement supérieure à ses précédentes aventures internationales. Le plafond de verre des demi-finales au mieux (Mondial 2011-JO 2012-Euro 2022) se révélait être à chaque fois prévisible, là où la suite de cette Coupe du monde semble ouverte et passionnante. A commencer par cette véritable affiche contre les Australiennes, face à près de 50.000 supporteurs acquis à leur cause, samedi (9 heures) à Brisbane. Un changement de monde par rapport aux 13.557 spectateurs du plus petit stade du Mondial, ce mardi à Adélaïde.
« L’atmosphère sera contre nous samedi, il ne faudra pas avoir les pieds qui brûlent, sourit Kenza Dali. Ça va être un match comme face au Brésil, avec un stade plein contre nous. A nous d’être fortes mentalement, car cela va se jouer à la gestion des émotions et la pression. » Dans ce sens, on peut compter sur le chef d’orchestre Hervé Renard, qui a déjà teasé son discours d’avant-match ce mardi : « Etre pays organisateur est à double tranchant. L’équipe de France l’a vécu en 2019, cela a été une déception énorme. Il faut faire vivre au pays hôte ce que l’équipe de France a subi à la maison ».
« Réaliser la meilleure performance de l’histoire de la sélection »
Une démonstration implacable, autant que l’impression de supériorité qui s’est dégagée du onze tricolore ce mardi, malgré l’absence préjudiciable de Maëlle Lakrar (blessée à la cuisse), qui pourrait effectuer son retour samedi. « Je pense qu’on a un peu trop respecté notre adversaire aujourd’hui. En première période, on n’a pas forcément été là », regrettait ainsi l’attaquante marocaine Anissa Lahmari. Ce n’était pourtant pas le genre des Lionnes de l’Atlas, euphoriques après leurs deux succès face à la Corée du Sud (1-0) et à la Colombie (1-0).
L'effet Hervé Renard se fait-il donc sentir pour de bon dans ces matchs à élimination directe ? Après avoir loué « le sérieux » de son équipe, l’ancien double vainqueur de la CAN a en tout cas encore martelé son ambition +++, qui était toujours comme tabou dans le football féminin français : « L’objectif est de réaliser la meilleure performance de l’histoire de la sélection [la demie de 2011 pour une Coupe du monde], donc il faut forcément aller plus loin. C’était l’objectif initial, il n’a pas changé. La France a déjà joué un quart de Mondial, elle sait la douleur que cela procure de ne pas continuer sa route, il faut se servir de ça ». Vous aussi, vous vous êtes déjà mis en tenue de match en vue du choc de samedi, sans même vous en rendre compte ?
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